En grande difficulté au Mali, ce géant mondial va investir plus de 14 000 milliards de FCFA dans cet autre pays d’Afrique de l’Ouest.
Après avoir cédé son projet Massawa en 2020, Barrick Gold avait largement réduit ses activités au Sénégal, ne conservant que quelques permis d’exploration.
Aujourd’hui, la compagnie canadienne change de cap et annonce un investissement de 22,5 millions de dollars pour intensifier la recherche aurifère à Dakar.
Cette décision du géant mondial d’investir dans cet autre pays d’Afrique de l’Ouest intervient alors que celui-ci est confronté à des tensions croissantes au Mali, où son complexe minier Loulo-Gounkoto, essentiel à sa production, est à l’arrêt.
Pour renforcer sa présence en Afrique de l’Ouest, l’entreprise a conclu un partenariat avec le groupe marocain Managem, ciblant les permis de Daorala, Noumoufoukha et Faraba, situés dans une région au fort potentiel minier.
L’objectif est d’identifier des ressources exploitables, avec l’espoir d’atteindre au moins 2 millions d’onces d’or, un chiffre qui pourrait justifier d’importants investissements futurs.
Le programme d’exploration sera déployé en deux phases : une première tranche de 7,5 millions de dollars sur deux ans, suivie d’un engagement supplémentaire de 15 millions de dollars sur cinq ans si les résultats sont prometteurs.
Barrick cherche ainsi à assurer une nouvelle dynamique à ses opérations sénégalaises, après des explorations infructueuses sur d’autres sites comme Dalema et Bambadji.
Toutefois, la découverte d’un gisement économiquement viable reste un processus complexe et incertain, nécessitant plusieurs années d’analyses géologiques avant une potentielle exploitation.
En parallèle, la compagnie envisage de céder sa mine de Tongon en Côte d’Ivoire, qui approche la fin de son cycle de production, afin de rationaliser ses actifs et de concentrer ses efforts sur des projets plus prometteurs.
Les récents changements réglementaires au Mali compliquent davantage la situation des compagnies minières.
L’adoption d’un nouveau code minier en 2023, qui vise à renforcer les revenus de l’État, a entraîné des tensions avec les investisseurs étrangers. Barrick a notamment été confrontée à des mesures restrictives, telles que la saisie de certaines réserves d’or et l’arrestation de plusieurs employés, provoquant la suspension de ses opérations.
Dans ce contexte, le Sénégal apparaît comme une alternative pour la compagnie, qui cherche à diversifier ses actifs et à sécuriser ses investissements en Afrique de l’Ouest.