Face aux tensions géopolitiques croissantes et d’une défiance envers les monnaies fiduciaires, l’or s’impose comme la colonne vertébrale des réserves nationales.
En 2025, huit nations concentrent à elles seules l’essentiel des stocks mondiaux, confirmant que l’actif tangible reste le socle de la souveraineté monétaire.
Les États-Unis conservent une avance écrasante avec 8 133,46 tonnes d’or selon les données actualisées du World Gold Council.
Cette quantité n’a pas d’équivalent et reste le plus haut niveau jamais enregistré pour un État. Cette suraccumulation stratégique assure à Washington un rôle de stabilisateur ultime en période de crise monétaire ou de turbulences financières.
L’Allemagne maintient sa position avec plus de 3 350 tonnes, tandis que l’Italie suit de près avec environ 2 451 tonnes. Ces chiffres traduisent une stratégie prudente mais ferme : l’euro s’appuie toujours sur des réserves tangibles, capables de contrebalancer les déséquilibres conjoncturels. En zone euro, ces deux pays restent les garants historiques de la discipline budgétaire.
Avec plus de 2 400 tonnes pour la France et près de 2 300 tonnes pour la Russie, ces deux nations poursuivent une politique de conservation rigoureuse, indépendante du climat géopolitique ou des sanctions.
Ces réserves sont un outil direct de renforcement de la crédibilité souveraine, notamment face aux agences de notation et aux bailleurs internationaux.
La Chine continue d’accumuler méthodiquement, atteignant 2 279,6 tonnes fin 2025. Cette montée en puissance traduit une volonté explicite de désaméricaniser sa politique monétaire.
Pékin cherche à asseoir le yuan sur des fondations métalliques, loin des fluctuations du dollar. À l’inverse, la Suisse conserve 1 040 tonnes, reflet d’une tradition institutionnelle axée sur la neutralité et la rigueur budgétaire.
L’Inde s’installe désormais parmi les huit principaux détenteurs d’or, avec une fourchette estimée entre 876 et 880 tonnes, selon la Banque de réserve d’Inde (RBI).
Ce mouvement stratégique vise à diversifier les réserves de change et à mieux absorber les chocs extérieurs, dans un contexte de croissance rapide et d’exposition accrue aux flux de capitaux internationaux.
L’or, socle monétaire en 2025
Au-delà des chiffres, ce classement illustre un choix assumé : la reconsolidation des coffres-forts nationaux autour d’actifs non inflationnistes.
En 2025, le signal est clair : les États privilégient la sécurité, la liquidité immédiate et la résilience structurelle. Ni la montée des cryptomonnaies, ni la dédollarisation en cours ne parviennent à supplanter l’or physique dans le cœur des banques centrales.