Créée en 1994, Triangle Génération Humanitaire, association française de solidarité internationale basée à Lyon, élabore et met en œuvre des programmes d’urgence, de réhabilitation et de développement dans les domaines de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, du génie civil, de la sécurité alimentaire et du développement rural, du socio-éducatif et du psychosocial. TGH travaille actuellement dans 10 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et du Moyen-Orient.
Contexte
Considérée comme l’un des pays les plus pauvres au monde, la République centrafricaine (RCA) traverse actuellement la crise humanitaire la plus grave depuis son indépendance en 1960. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mardi 5 juillet que le pays est confronté à une grave crise alimentaire et demande des «financements immédiats» pour faire face à cette situation. Cette situation est en partie la cause, mais aussi la conséquence, de la faiblesse de l’Etat et de l’instabilité politique chronique, souvent à base ethnique, qui secouent régulièrement le pays.
Depuis mars 2013, les changements de régimes qui se sont succédé ont contribué à une escalade des violences intercommunautaires en RCA, multipliant les violations des droits de l’homme, les déplacements massifs de population, la destruction de biens et la perte des moyens de subsistance pour la population. A cet égard, le Comité permanent inter-organisations hisse la crise centrafricaine au niveau 3 de l’urgence humanitaire, ce dernier étant le plus élevé.
La RCA compte aujourd’hui plus de 2,8 millions de personnes ayant besoin d’assistance, soit quasiment la moitié de la population globale. Les besoins prioritaires regroupent la nourriture, les soins de santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, les abris mais également les articles ménagers de première nécessité et sont aggravés par le conflit Ukraine-Russie qui pose un sérieux problème d’approvisionnement suite à l’inflation des prix.
Si les besoins humanitaires augmentent, les affrontements réguliers rendent difficile l’accès aux populations dans le besoin et donc le travail des organisations humanitaires sur place. Le bilan humanitaire reste préoccupant, avec environ 641 000 personnes déplacées internes. A la suite du scrutin présidentiel et législatif de décembre 2021, le président sortant Faustin Archangé Touadera a été réélu au pouvoir pour un second mandat.
Située à plus de 1000km au Nord Est de Bangui, la préfecture de la Vakaga se caractérise également par un isolement social, politique et économique vis-à-vis du reste de la RCA et principalement de Bangui. Cette préfecture a été l’épicentre de la crise centrafricaine et l’État n’y est quasiment pas présent et le redéploiement des services officiels est très lent. La Vakaga a été la dernière des 16 préfectures de la RCA à recevoir son préfet.
En septembre 2019, des affrontements entre groupes armés ont eu lieu à Birao menant à environ 15 000 déplacés internes. Cette situation couplée à la présence des groupes armés non réguliers et la présence d’autres forces a débouché sur des mouvements pendulaires de population sur les axes, sur les sites de déplacés et dans les zones frontalières des pays voisins. Faisant face à la volatilité du contexte sécuritaire, la MINUSCA, opération multidimensionnelle des Nations Unies, est notamment en de charge de la protection des civils, de la facilitation de l’aide humanitaire et du soutien au processus de transition.
Depuis la réélection du président et l’augmentation considérable du cout de la vie en RCA, des mouvements de protestations sont souvent observés à Bangui et dans les régions. La situation sécuritaire du pays reste préoccupante et les mesures nécessaires sont prises par TGH en conséquence pour garantir la sécurité et la sûreté de ses équipes.
Présentation de la mission
TGH a débuté son action en RCA en 2007 pour soutenir les réfugiés du Darfour, dans la préfecture de la Vakaga. Aujourd’hui, l’association intervient en Vakaga dans les secteurs de la sécurité alimentaire, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, ainsi que de l’éducation. TGH reste ainsi l’une des seules organisations présentes de manière continue dans cette région marginalisée et excentrée. Les projets qu’elle met en œuvre dans la préfecture de la Vakaga sont notamment financés par le Fonds Humanitaire (FH) et l’Agence Française de Développement (AFD).
A Bangui, où le phénomène des enfants des rues (EDR) connait une progression alarmante, les services de l’antenne mobile mis en place depuis 2014 par TGH garantissent aux enfants un accès à des services socio-éducatifs et médicaux de base et participent au processus de réunification familiale et de placement en famille d’accueil. Depuis 2020, TGH intervient également auprès des mineurs incarcérés, dans la maison d’arrêt centrale en proposant des activités socio-éducatives, des cours d’alphabétisation en vue de leur réinsertion professionnelle, et des premiers soins. En consortium avec Mercy Corps, TGH mène également un projet pluriannuel de renforcement des capacités d’accueil et d’apprentissage dans le secteur de la formation professionnelle, à Bangui et Berbérati.
La mission est financée à hauteur d’environ 3,5 millions d’euros. L’équipe actuelle est composée d’une vingtaine de personnes expatriées et d’environ 100 personnels nationaux, répartis sur les différentes bases opérationnelles (Bangui, Bambari et Birao).
L’équipe de Birao est constituée à ce jour d’environ 38 staffs en poste dont 05 expatriés (deux chefs de projet, un chargé de volet SAME, une logisticienne base et un administrateur base), 14 délocalisés et 19 staffs locaux.
Poste
La ville de Birao préfecture de la Vakaga est située à 1000 kms au nord-est de Bangui et abrite depuis 2007 une des bases opérationnelles de TGH en RCA. Deux projets sont actuellement en cours, l’un portant sur une action en eau, hygiène et assainissement financé par le Fond Humanitaire et un deuxième projet multisectoriel et multi annuel en consortium avec PUI dont TGH est l’organisation lead. Le/la Coordinateur·trice terrain assure la coordination des programmes mis en œuvre dans la région de Birao, la sécurité des équipes, les relations avec les autorités civiles et militaires et les autres acteurs humanitaires, ainsi que le bon fonctionnement général de la base de Birao.
Le/la Coordinateur.rice terrain travaille sous la responsabilité du Directeur Pays et en lien avec les Coordinateurs de chaque départements, basés à Bangui. Il/elle supervise directement l’équipe expatriée basée à Birao.
Il/elle assume les responsabilités suivantes :
Coordination et suivi des programmes
- Encadrer, en lien avec le/la coordinateur/coordinatrice programmes (basé à Bangui), les chefs de projet dans la mise en œuvre et le suivi des activités et des objectifs opérationnels ;
- Suivre le(s) projet(s) en l’absence éventuelle d’un chef de projet et les accompagner en cas de besoin ;
- Suivre les budgets en lien avec le coordinateur administratif et l’admin Birao ;
- Suivre la livraison du matériel en lien avec le log Birao et le coordinateur logistique ;
- Garantir le respect des procédures internes et des procédures bailleurs dans la mise en œuvre, le suivi et le reporting des activités ;
- Assurer un lien et une bonne coordination entre les programmes et l’ensemble des supports ;
- Participer aux réunions de coordination avec l’équipe de Bangui afin de promouvoir la cohésion et la pertinence des actions ;
- Participer au reporting externe et interne, rapports bailleurs, MFU selon le planning prédéfinit avec la coordination.
Gestion de la sécurité
- Assurer la veille contextuelle politique, sécuritaire et socio-économique de la zone, assurer sa diffusion en interne, et participer à l’analyse de la situation ;
- Actualiser régulièrement et de manière participative les outils de gestion de la sécurité de la base (plan sécu, ..) en respectant les formats de l’association et en assurer la bonne connaissance et le respect par le personnel de la base ;
- Garantir, avec le Directeur Pays, un niveau et des modalités d’opération adaptés au contexte ;
- Gérer, en lien avec le Directeur Pays et le siège, les incidents de sécurité et les situations d’urgence ;
- Représenter l’association aux réunions civilo-militaires et autres réunions de coordination sécuritaire ;
- Tenir un carnet d’adresse/réseau de contacts nécessaire au monitoring sécu et entretenir une bonne collaboration avec le réseau d’acteurs sécuritaires dans la zone ;
- Accompagner l’agent de liaison sécurité national présent sur la base.
Gestion de l’équipe
- Assurer une bonne coordination et une bonne communication interne, notamment par la tenue de réunions régulières ;
- Réaliser les évaluations du personnel expatrié ;
- Superviser la gestion du personnel national par le personnel expatrié (respect du règlement intérieur, évaluations régulières, sanctions éventuelles, politique de formation, politique de rémunération…) ;
- Assurer une bonne ambiance et un bon esprit d’équipe.
Gestion de la base
- Veiller au respect général des différentes procédures internes ;
- Assurer, avec les équipes administratives et logistiques, le bon fonctionnement de la base sur les plans administratif, financier et logistique ;
- Veiller à une mutualisation optimale des moyens des différents projets ;
- Veille au respect de l’application du RACI pour la bonne marche de la base ;
- Assurer des conditions de vie et de travail adéquates.
Représentation de l’association
- Entretenir et développer de bonnes relations de travail ainsi qu’une bonne visibilité de l’association auprès des autorités civiles et militaires locales, des autres acteurs humanitaires (agences de l’ONU, ONG) et des forces internationales présentes dans la zone ;
- Représenter l’association pour les différentes réunions (coordination, concertation…) ;
- Assurer une bonne coordination avec les autres ONG présentes sur le terrain.
Définition et mise en œuvre de la stratégie d’intervention
- Participer à la définition de la stratégie d’intervention pour la région et à sa mise à jour quand cela est nécessaire ;
- En lien avec cette stratégie, coordonner et participer à l’évaluation des besoins sur le terrain, la préparation de propositions de projets et participer à la recherche de fonds.
Ces responsabilités pourront être revues en fonction des évolutions des besoins sur le terrain
Conditions de sécurité, de travail et de vie
La ville de Birao, préfecture de la Vakaga est située à 1000 kms au nord-est de Bangui. A la suite des incidents de 2019, le bureau TGH, ouvert dans la zone depuis 2007 a été fermé suite à l’insécurité mais TGH a continué de mener des activités dans la zone. C’est en aout 2021 que TGH a ré ouvert un bureau-base vie qui est actuellement en cours de stabilisation (agrandissement des bureaux…). La concession est sécurisée et l’électricité est fournie par un générateur qui est soumis à des heures de fonctionnement et pour le moment la connexion internet wifi est dépendante du fonctionnement du générateur. Le contexte sécuritaire actuellement instable et volatile impose le respect des règles de sécurité parfois contraignantes. Les déplacements sur le terrain sont possibles mais nécessitent une analyse préalable et les déplacements en ville ne sont en général pas sujets à restriction, sauf tensions en ville. TGH est un acteur humanitaire connu et apprécié dans la zone. Les expatriés retournent à Bangui toutes les 6 semaines pour un long week-end (durée et dates à définir en fonction des besoins et possibilités).
Expériences / Formation
- Minimum de 3 ans d’expérience humanitaire de terrain, dont au moins un an sur des fonctions de coordination ;
- Expérience en gestion de la sécurité dans un contexte de conflit ;
- Excellente maitrise du cycle de gestion de projet;
- Expérience en gestion d’équipe ;
- Expérience en gestion de contrats bailleurs ;
- Bonnes capacités rédactionnelles en français ;
- Capacité à vivre dans un contexte sécuritaire instable ;
- Capacités d’anticipation et de prise de décision ;
- Capacité et motivation pour vivre et travailler en équipe ;
- Très bonne capacité de gestion du stress.
Salaire
Pays : RCA – poste basé à Birao en Vakaga avec des déplacements possibles dans la province et à Bangui
Durée : contrat de 9 mois (renouvelable)
Prise de poste : septembre 2022
Conditions : Contrat salarié, salaire mensuel brut de 2 650 € à 3 150 €, per diem mensuel 606 €, prise en charge d’une couverture médicale à 100% + assurance rapatriement + prévoyance, prise en charge du logement et du transport international et local dans le cadre de la mission, repos tous les 3 mois. Plus d’informations sur www.trianglegh.org , rubrique « Participer ».
Possibilité de départ en famille : non.