ONU Femmes, fondée sur la vision d’égalité inscrite dans la Charte des Nations Unies, œuvre pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et des filles, l’autonomisation des femmes et la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes en tant que partenaires et bénéficiaires du développement, des droits de l’homme, de l’action humanitaire et de la paix et de la sécurité.
Arrière-plan:
La Tunisie a connu des avancées majeures en matière de droits des femmes, notamment avec l’adoption de la loi organique n°2017-58 relative à l’élimination des violences à l’égard des femmes. Cette loi constitue un tournant décisif, posant les fondements d’un système global de prévention, de protection, de prise en charge et de poursuite des auteurs. Elle consacre également une approche participative, plaçant la collaboration entre les institutions publiques et les organisations de la société civile au cœur du dispositif.
Cependant, malgré ce cadre juridique progressiste, les violences à l’égard des femmes restent un phénomène alarmant : Selon les statistiques nationales, environ 47% des femmes tunisiennes ont subi au moins une forme de violence au cours de leur vie, et moins d’un tiers ont pu bénéficier d’un accompagnement adéquat (CREDIF). Ces chiffres traduisent les limites actuelles du système de prise en charge, marqué par des obstacles persistants, une coordination insuffisante entre les acteurs, et des disparités dans l’accès aux services. Dans sa lutte contre les violences à l’égard des femmes, la Tunisie par le biais de loi 58, reconnaît la responsabilité partagée de toutes les parties prenantes, qu’elles soient des institutions publiques ou des composantes de la société civile et œuvre pour une lutte inscrite dans une approche participative fondée sur le respect des droits humains, visant à prévenir la violence à l’égard des femmes, à protéger et à prendre en charge les victimes, à poursuivre les auteurs et à prévenir l’impunité. Après plus de cinq ans de mise en œuvre, il est crucial d’évaluer l’impact réel de cette loi sur le parcours de prise en charge des femmes victimes de violence. Cette évaluation est justifiée par plusieurs facteurs :
Dans ce contexte, l’Observatoire National pour la Lutte contre la Violence à l’égard des femmes en partenariat avec l’Entité des Nations-Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (« ONU Femmes »), se propose de lancer deux études complémentaires qui s’avèrent nécessaires. La première vise à évaluer le parcours de prise en charge des femmes victimes de violence depuis la mise en place de la loi 58, qui s’avère non seulement pertinente mais essentielle pour garantir la protection effective des droits des femmes en Tunisie et pour renforcer l’efficacité des mécanismes de lutte contre la violence basée sur le genre. La seconde est une étude prospective intersectorielle sur le renforcement du partenariat entre l’État et les associations, dont l’objectif est de mieux structurer la collaboration opérationnelle entre les différents acteurs impliqués, de renforcer la complémentarité des interventions et d’assurer une réponse multisectorielle plus cohérente, coordonnée et durable. Ces deux démarches s’inscrivent dans une volonté commune de renforcer l’impact de la loi 58, d’améliorer la prise en charge des victimes, et de consolider une gouvernance inclusive et efficace de la lutte contre les violences faites aux femmes en TunisieDEES scription of Responsibilities/ Scope of Work; Sous la direction et la supervision de la coordinatrice des programmes d’ONU Femmes et l’équipe de l’Observatoire National pour la Lutte contre la Violence à l’égard des Femmes, le/la consultant.e va réaliser: ÉTUDE 1 : Parcours de prise en charge des femmes victimes de violence (FVV) : Enquête qualitative approfondie: Réalisation d’une enquête qualitative afin d’analyser le vécu des femmes victimes de violence ainsi que celui des prestataires de services pour mieux comprendre les dynamiques relationnelles, les dysfonctionnements institutionnels, les obstacles culturels et émotionnels dans le parcours des victimes Cette enquête comprenait :
Analyse documentaire et quantitative : d es données quantitatives sur la nature des violences subies (les violences physiques, domestiques, morales, économiques et sexuelles….) , les types de services sollicités (médical, psychologique, social, juridique) et le suivi des victimes. Accessibilité et disponibilité des services Axes d’évaluation sociologique Evaluer si les services (centres d’écoute, d’hébergement, accompagnement juridique, médical) sont suffisamment nombreux, géographiquement accessibles et adaptés aux besoins des femmes (grand Tunis et dans les régions internes). Qualité et intégralité de la prise en charge L’évaluation porte sur la cohérence des interventions multisectorielles (santé, justice, social, police) et sur la capacité des structures à assurer un suivi global (dépistage, écoute, accompagnement, hébergement). Parcours institutionnel et social des victimes Analyser le cheminement des femmes à travers les différentes institutions (urgences hospitalières, police, tribunaux, associations) et les obstacles rencontrés (complexité des procédures judiciaires, lenteur, stigmatisation sociale). Impact sur l’autonomisation des femmes Mesurer dans quelle mesure la prise en charge permet aux femmes de retrouver confiance en elles, d’acquérir une meilleure maîtrise de leur vie, voire d’entreprendre des projets d’autonomie économique et sociale. Perceptions des acteurs et des bénéficiaires Étudier les représentations sociales de la violence, les attitudes des professionnels (police, justice, santé) et des victimes elles-mêmes, notamment les résistances culturelles ou institutionnelles à la reconnaissance et à la prise en charge des violences faites aux femmes Livrables
Étude 2 : Analyse du partenariat opérationnel entre l’État et les associations pour la prise en charge des FVV Rédaction du rapport final et restitution
État des lieux du cadre de partenariat
Analyse des mécanismes de coordination intersectorielle
Étude des pratiques exemplaires
Collecte des perceptions des parties prenantes
Formulation de recommandations stratégiques
Rédaction du rapport final et restitution
Livrables
Paiement : Le paiement des honoraires se fera par tranche sur la base des livrables (un tarif journalier) validés par ONU Femmes et l’observatoire national de lutte contre les VFF d’une performance satisfaisante (« Certification of Satisfactory Performance »). Confidentialité :
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Compétences :
Valeurs fondamentales :
- Intégrité;
- Professionnalisme;
- Respect de la diversité.
Compétences de base :
- Sensibilisation et sensibilité aux questions de genre ;
- Responsabilité;
- Résolution créative de problèmes;
- Communication efficace;
- Collaboration inclusive;
- Engagement des parties prenantes;
- Montrer l’exemple.
Veuillez visiter ce lien pour plus d’informations sur le Cadre de valeurs et de compétences d’ONU Femmes :
Compétences fonctionnelles :
- Compétences éprouvées en matière de coordination et de facilitation ;
- La capacité à coordonner entre différentes organisations ;
- Avoir des qualités en termes d’analyse et de synthèse et de très bonne capacité rédactionnelle et de communication ;
- Capacité à travailler sous pression et à livrer à temps ;
- Axé sur les résultats, flexible et doté de compétences en résolution de problèmes ;
- Avoir une bonne maitrise de l’outil informatique (Word, Excel, Power point,Outlook).
Matériel nécessaire
Le.la consultant.e doit être équipé d’un ordinateur portable entièrement fonctionnel, qui doit exécuter confortablement les programmes Office 365, en utilisant les systèmes d’exploitation Microsoft Windows 10/11 ou Mac OS X 10.11 ou supérieur.
Le.la consultant.e doit être raisonnablement joignable par e-mail et par téléphone (de préférence mobile). L’utilisation d’Internet fiable (WhatsApp, zoom, équipes, e-mail) est requise
Éducation et certification :
- Diplôme universitaire Master,/Doctorat dans tout domaine pertinent lié aux études de genre, aux politiques publiques ou au développement social est requis ;
- Ou maitrise complété par deux années d’expérience supplémentaire, dans l’un des domaines suivants sociologie, sciences sociales, sciences humaines, ou tout autre domaine connexe.
Expérience:
- 10 ans d’expérience professionnelle pertinente dans le domaine de la sociologie appliquée, des politiques publiques sociales, ou dans l’analyse des inégalités de genre et des dynamiques sociales est requis ;
- Expérience avérée dans la recherche sociale, y compris la conception et la conduite d’études qualitatives et quantitatives est requis ;tation de formations, ateliers ou focus groups, notamment sur les droits humains, l’égalité de genre ou la participation citoyenne est un atout ;
- Une expérience de travail avec les institutions publiques, les organisations de la société civile, ou les organisations internationales est souhaitée est un atout ;
- Une expérience préalable avec les agences du Système des Nations Unies constitue un atout.
Langues:
- Maitrise du français est requise.
- Maitrise du l’arabe est requise.
Postulez ici
Consultante nationale pour le plaidoyer juridique et politique sur le genre et les droits numériques
Expert national pour une formation aux femmes rurales et leurs conjoints sur les compétences de vie et les droits des femmes.