Créée en 1994, TGH, association française de solidarité internationale basée à Lyon, élabore et met en œuvre des programmes d’urgence, de réhabilitation et de développement dans les domaines de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, de la sécurité alimentaire et du développement rural, du socio-éducatif et du psychosocial. TGH travaille actuellement dans 13 pays d’Afrique, d’Europe et d’Asie.
Présentation de la mission
TGH a débuté son action en RCA en 2007 pour soutenir les réfugiés du Darfour, dans la préfecture de la Vakaga. A ce jour, TGH reste l’une des seules organisations humanitaires internationales présentes de manière continue dans cette région marginalisée et excentrée. L’association intervient dans les secteurs de la Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence, de l’Eau, Hygiène, Assainissement et de l’Education, pour soutenir les populations vulnérables locales et les réfugiés subissant la crise soudanaise.
A Bangui, TGH intervient depuis 2014 en faveur des Enfants des Rues et mineurs incarcérés, via la mise en place d’antennes mobiles et de permanences pour apporter aux enfants les plus vulnérables un accès à des services socio-éducatifs et médicaux de base ; et participe au processus de réunification familiale et de placement en famille d’accueil, au côté du Ministère de tutelle.
L’équipe actuelle est composée de 11 personnels expatriés et d’environ 120 personnels nationaux, répartis entre la coordination et la base opérationnelle (Bangui, Birao).
Conditions
contrat salarié, salaire mensuel brut de 1 957€ à 2 678€ selon expérience, per diem mensuel 606 €, prise en charge d’une couverture médicale à 100% + assurance rapatriement + prévoyance, prise en charge du logement et du transport international et local dans le cadre de la mission, repos tous les 3 mois. Poste non ouvert au départ en famille.
Contexte
La République Centrafricaine (RCA) fait face à l’une des crises humanitaires les plus complexes et prolongées au monde. En 2025, plus de 2,4 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, sont en besoin d’assistance humanitaire. Les besoins prioritaires touchent l’accès à la nourriture, à l’eau potable, à l’assainissement, aux soins de santé, à la protection (notamment contre les violences basées sur le genre), à l’éducation, mais également aux abris et articles de première nécessité. Ces besoins continuent de croître dans un contexte d’instabilité persistante, où les affrontements armés réguliers compliquent l’acheminement de l’aide et entravent le travail des organisations humanitaires sur le terrain. Depuis l’indépendance en 1960, la RCA traverse des crises récurrentes, alimentées par la faiblesse structurelle de l’État, les tensions ethniques et une instabilité politique chronique. La situation s’est aggravée depuis 2013 avec la montée des violences intercommunautaires, les changements de régime successifs et l’apparition de multiples groupes armés, dont la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), qui s’est renforcée après les élections présidentielles contestées de décembre 2020. Bien que les forces armées centrafricaines (FACA), appuyées par des partenaires internationaux comme la MINUSCA, aient repris une partie du territoire, le pays reste confronté à une crise multidimensionnelle de niveau 3, le plus élevé sur l’échelle d’urgence humanitaire du Comité permanent inter-organisations.
Dans ce contexte national déjà très dégradé, la préfecture de la Vakaga, située au nord-est du pays à la frontière du Tchad et du Soudan, figure parmi les zones les plus vulnérables de RCA. Classée au niveau 4 de sévérité des besoins intersectoriels selon le HNRP 2025, la Vakaga combine un isolement géographique extrême à une marginalisation politique, économique et sociale. L’État y est faiblement représenté même si des efforts de redéploiement des services publics est sont en cours durant ses dernières années, et de nombreux fonctionnaires de l’administration sont encore basés à Ndélé, dans la préfecture voisine de Bamingui-Bangoran. La Vakaga a d’ailleurs été la dernière des 16 préfectures du pays à accueillir officiellement son préfet en 2018, plusieurs mois après sa nomination. L’absence de services étatiques s’ajoute à un contexte sécuritaire très instable, marqué par la présence active de la CPC, de groupes armés soudanais et tchadiens, et par des tensions intercommunautaires récurrentes. Des affrontements violents ont eu lieu à Birao en 2019, provoquant le déplacement de plus de 15 000 personnes et une recrudescence des besoins en eau, hygiène, assainissement et aide alimentaire. La MINUSCA est aujourd’hui présente à Birao pour protéger les civils, faciliter l’aide humanitaire et soutenir les efforts de stabilisation.
La situation s’est encore détériorée depuis le déclenchement de la guerre au Soudan en avril 2023. La fermeture de la frontière, vitale pour l’approvisionnement de la Vakaga, a entraîné une flambée des prix sur les marchés et aggravé l’insécurité alimentaire. L’afflux massif de réfugiés soudanais et de retournés centrafricains dans la région exerce une pression considérable sur les ressources locales déjà limitées. Selon, le rapport de l’UNHCR du 09 mai 2025, le nombre de refugiés soudanais dans la Vakaga est estimé à 37 836 personnes dont 26 556 dans la ville de Birao (Site de Korsi).
Par ailleurs, les besoins humanitaires dans les secteurs de la nutrition, de la santé, de la sécurité alimentaire (SAME), de l’eau, hygiène et assainissement (EHA), de la protection (y compris la protection de l’enfance et la lutte contre les VBG) ainsi que de l’éducation sont jugés critiques, témoignant d’une situation de crise à urgence. Face à ce contexte, Triangle Génération Humanitaire (TGH), présente dans la Vakaga, adapte constamment ses actions pour répondre aux besoins grandissants des populations, tout en veillant à la sécurité de ses équipes et à la continuité de ses interventions dans une zone extrêmement fragile.
Poste
Le·la Responsable de projet Education est placé·e sous la responsabilité du Coordinateur terrain Vakaga et travaille en collaboration avec le responsable de la cellule technique Education, basé au siège.
Il·elle est basé·e à Birao pour la mise en place, le suivi et l’évaluation des projets. Il·elle supervise les équipes dédiées aux projets. Il·elle assure la supervision et la gestion des activités, à travers la mise en œuvre et le monitoring des activités, la logistique et l’administration liés aux projets, et la gestion des équipes.
Il·elle assume les responsabilités suivantes :
Gestion de projet
- Superviser la bonne mise en œuvre des activités du projet
- Mettre à jour les outils de suivi et de planification, permettant de mesurer l’avancement et l’impact des projets
- Assurer la coordination entre les volets éducation et WASH du projet
- Capitaliser les informations liées au travail effectué en fonction des besoins et opportunités
- Se coordonner avec les ONG, institutions et partenaires œuvrant dans les zones d’interventions
- Participer activement aux réunions du sous-cluster éducation et Wash à Birao
- Mise en place d’outils de suivi permettant d’évaluer le travail accompli par les équipes sur le terrain en Vakaga
- Garantir la qualité et la durabilité des ouvrages réalisés en lien avec les services techniques locaux.
Gestion des équipes
- Réaliser les recrutements nécessaires
- Planifier, encadrer et superviser le travail de l’équipe
- Evaluer le travail de chaque membre de l’équipe
- Renforcer les capacités de chaque membre de l’équipe selon les besoins évalués
- Assurer une bonne coordination et une bonne communication interne, notamment par la tenue de réunions régulières avec l’équipe
- Donner des retours au coordinateur terrain et le cas échéant au directeur pays sur les enjeux et problématiques soulevées par son équipe
- Assurer la résolution des conflits au sein de l’équipe et tenir informé le coordinateur terrain.
Gestion logistique et administrative
- Planifier et réaliser les achats en lien avec les départements logistique (Birao et Bangui) selon les besoins des différents projets
- Participer activement au suivi des budgets des projets ainsi que des prévisionnels des dépenses, en lien avec le département admin
- Effectuer les suivis budgétaires des projets en lien avec le département Admin/Fin/RH.
Participation à la coordination de la mission
- Participer aux réunions de coordination internes
- Rédiger les rapports internes aux échéances prévues
- Communiquer avec le coordinateur terrain, le Directeur pays et le responsable de la cellule technique sur l’avancement des projets, les problèmes rencontrés, les risques évalués, etc. et proposer des solutions
- Echanger autant que nécessaire avec les collègues centrafricains et expatriés sur le déroulement des projets, les interventions prévues, les contacts pris avec les autorités locales, etc.
Reporting / monitoring
- Mettre à jour et diffuser les outils de suivi projets internes
- Participer à la rédaction des rapports d’activités destinés aux bailleurs
- Participer à la rédaction des propositions de projets.
Sécurité
- Veiller à l’application des consignes de sécurité sur la base et par les équipes déployées sur le terrain
- Participer à la collecte et à l’analyse des informations sécuritaires, en lien avec le Coordinateur terrain de la Vakaga, et le coordinateur de programmes.
Ces responsabilités pourront être revues en fonction des évolutions des besoins sur le terrain.
Sécurité, conditions de travail et de vie
Le respect strict des règles de sécurité est imposé, incluant couvre-feu, suivi des mouvements, et révisions régulières selon l’évolution du contexte. Les déplacements hors de Birao ou des villes principales sont autorisés uniquement avec des véhicules dédiés, après approbation par le Directeur Pays ou le Coordinateur Terrain. A Birao, TGH met à disposition une concession sécurisée de 3600 m² comprenant deux Guesthouses, des bureaux, des entrepôts et un forage pour l’approvisionnement en eau. L’alimentation électrique et la connexion Internet sont assurées par un générateur en journée, complétée par des batteries solaires durant les soirées et les week-ends.
Profil
- Avoir au moins un BAC + 3 en Sciences sociales, génie civil, Hydraulique ou tout en autre diplômes équivalents
- Bonne connaissance du milieu humanitaire (ONG, OI, UE, UNICEF…)
- Expérience d’au moins 02 ans en tant que responsable de projet
- Expérience de travail en partenariat
- Expérience dans la mise en œuvre des activités d’éducation
- Expérience dans la supervision et construction des bâtiments scolaires, des ouvrages hydrauliques et d’assainissement dans les écoles
- Maîtrise des outils informatiques (Excel, Word ….)
- Capacités à mettre en place et à dispenser des formations
- Bonnes capacités rédactionnelles en français
- Capacité et motivation pour vivre et travailler en équipe
- Capacité à vivre dans un contexte sécuritaire instable.