I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Pour l’atteinte de l’Objectif 4 de Développement Durable (ODD4/Education 2030) intitulé : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. Le Cadre d’Action d’Incheon reconnait que les enseignants sont la clé de succès de l’agenda Education 2030 et sont la condition sine qua non d’une éducation de qualité. Il convient donc de s’assurer qu’ils soient autonomisés, recrutés et rémunérés correctement, motivés, professionnellement qualifiés et appuyés dans le cadre de systèmes gérés avec efficacité et efficience, assortis de ressources appropriées.
La question enseignante constitue un des défis importants du système éducatif tchadien, à tous les niveaux. Les performances de l’enseignement primaire sont affectées par le manque d’enseignants qualifiés et une proportion importante d’enseignants ayant un statut précaire. En effet, le personnel enseignant est constitué de 64% des maîtres communautaires dont 57,2% sont non qualifiés. Parmi ceux-ci, environ 45% sont rémunérés par les parents. Cette situation aggrave les inégalités sociales en faisant porter aux parents, généralement des zones rurales, une partie substantielle du financement de l’éducation primaire. Elle contribue également à la dégradation de la qualité de l’enseignement. Le diagnostic récent révèle également des conditions d’apprentissage déplorables, avec un ratio Elèves/Maitre, tout statut confondu, de 56 élèves par enseignant alors qu’il est de 120 élèves par enseignant formé. A cela s’ajoute une gestion dispendieuse du personnel enseignant et un système de pilotage peu performant.
Une étude exhaustive de la question enseignante s’avère nécessaire pour guider les réformes éducatives utiles pour la réalisation des cibles de l’ODD4 au Tchad.
L’UNESCO le fait en soutenant les autorités du pays, à travers entre autres un processus de développement des capacités normalisé qui assure l’appropriation nationale et crée un cadre consensuel pour le développement professionnel des enseignants.
II. OBJECTIFS DE LA CONSULTATION
Objectif général
Cette étude vise à éclairer et guider la réforme relative à la question enseignante, en vue de : (a) améliorer la qualification des enseignants ; (b) introduire plus de justice sociale en déchargeant, à termes, les parents d’élèves et les communautés de la charge excessive du financement de l’éducation qu’ils supportent ; (c) rationaliser la gestion des enseignants sur une base contractuelle et juridique.
L’objet du travail demandé aux consultant/es de l’étude est l’élaboration d’une Politique enseignante holistique au Tchad. Les consultants seront appuyés par une équipe technique nationale composées de cadres nationaux.
Le travail s’articulera autour de 3 composantes que sont (i) le plaidoyer et le consensus ; (ii) le partage des résultats de la politique élaborée ; (iii) la feuille de route de la mise en œuvre de la nouvelle politique enseignante nationale.
Objectifs spécifiques de l’étude diagnostique
- Faciliter l’identification des priorités nationales à aborder pendant les 10 prochaines années au Tchad pour l’atteinte de l’ODD4
- Mener une enquête sur les problèmes concernant les enseignants et les gestionnaires de l’éducation
- Analyse des incidences politiques et financières des dimensions de la politique enseignante en tenant compte du contexte national
- Rédaction de la Politique Enseignante
- Préparation d’un cadre d’implantation et de suivi de la politique enseignante validée (indicateurs, partage des responsabilités)
III. RESULTATS ATTENDUS
La politique enseignante élaborée et adoptée ainsi que son cadre d’implantation et de suivi conformes à l’Agenda Education 2030, aux priorités nationales sur l’ODD4 et au CESA.
IV. APPROCHE METHODOLOGIQUE
L’étude combine différentes sources d’information et intègre les composantes suivantes :
3. L’étude devra déboucher essentiellement sur un rapport final, incluant des recommandations sur les réformes relatives à la question enseignante ainsi que des propositions de projet précis à élaborer. A la demande des autorités nationales, l’UNESCO pourra par la suite accompagner ces projets et coordonner les actions avec d’autres donateurs et organismes internationaux en vue de leur mise en œuvre.
4. Cette consultation se basera sur une lecture approfondie des précédentes études concernant la question enseignante au Tchad et des guides UNESCO pour l’élaboration de la politique enseignante, des entretiens avec les autorités nationales, les principaux acteurs concernés par la question enseignante y compris les syndicats, les enseignants, les comités de gestion des écoles, les confessions religieuses et les PTF.
V. TÂCHES DES CONSULTANTS
Le/la consultant/e international/e s’attachera à :
- Préparation technique et animation d’un atelier d’induction sur la problématique de l’élaboration de la politique enseignante et ses enjeux
- Faciliter, parmi les grands constats de l’étude diagnostique actualisée, l’identification des priorités nationales à aborder pendant les 10 prochaines années
- Préparer des supports techniques sur les thèmes des priorités identifiées
- Animer la validation des supports thématiques et consolider les supports validés
- Faire l’analyse des incidences politiques et financières des dimensions de la politique enseignante en tenant compte du contexte national et en collaboration avec le consultant en Statistiques et économie de l’éducation.
- Faciliter et corédiger la politique enseignante puis en animer l’atelier de sa validation
- Proposer un cadre d’implantation et de suivi de la politique enseignante validée (indicateurs, partage des responsabilités)
VI. LIEU/PERIODE/DUREE/CALENDRIER DES ACTIVITES
La durée prévue pour cette consultation est de 60 jours de travail effectif sur la période définie. Le calendrier global devra être rigoureusement suivi afin d’en respecter les échéances.
Cette durée tient compte de l’animation de l’atelier d’induction, de l’identification des priorités, de la préparation des supports techniques sur les thèmes des priorités identifiées, de la consolidation des documents validés, de l’analyse des incidences politiques et financières et de la préparation du cadre d’implantation et de suivi de la politique. Le/la consultant/e international/e, en concertation avec le commanditaire doit proposer un calendrier qui respecte la période retenue pour sa réalisation.
Le/la consultant/e international/e devra être disponible pour effectuer 3 missions (au début, à mi-parcours et à la fin de la consultance) au Tchad à des périodes à déterminer.
COMPETENCES (Fondamentales / Managériales)
- Responsabilité (F)
- Communication (F)
- Innovation (F)
- Partage des connaissances et volonté constante d’amélioration (F)
- Planification et organisation (F)
- Culture du résultat (F)
- Travail en équipe (F)
- Professionnalisme (C)
Pour plus d’informations, merci de consulter le Référentiel des compétences de l’UNESCO.
QUALIFICATIONS REQUISES
- Disposer d’un diplôme de Master en Sciences de l’Education, Sciences sociales ou branches assimilées
- Justifier d’une expérience de 10 ans ou plus dans le domaine de l’éducation, spécialement en matière d’étude diagnostique et élaboration des politiques enseignantes
- Avoir une bonne connaissance des stratégies sectorielles en éducation et des problématiques liées à la question enseignante, principalement dans les pays africains
- Avoir une bonne capacité d’analyse, de synthèse et d’écriture en français
- Maîtriser la rédaction des politiques enseignantes conformément aux guides UNESCO
- Avoir une connaissance de l’ingénierie de la formation assimilée.
LIVRABLES
TdR et Rapport des ateliers d’induction sur l’identification des priorités techniques consolidés sur les thèmes des priorités identifiées ; de consolidation et de validation du document de politique
Rapport sur l’analyse des incidences politiques, sociales et financières des dimensions de la politique, et cadre d’implantation et de suivi de la politique
Document de politique enseignante validé. En outre les consultant/es internationaux devront soumettre trois (3) imprimés du rapport final et une (1) version électronique en français. Le rapport devrait contenir tous les éléments indiqués dans les présents Termes de Référence (TdR) avec un sommaire exécutif de pas plus de deux (2) pages.