La résistance aux antimicrobiens (RAM) est une menace mondiale pour laquelle le continent africain pourrait subir une charge plus importante et disproportionnée en termes d’impact sur la santé, l’économie et le développement par rapport aux pays développés ou à d’autres régions. Les modèles économiques et les projections montrent que sans interventions efficaces, la RAM pourrait annuler les progrès réalisés dans la région africaine en termes de lutte contre les maladies, la pauvreté et le renforcement du développement économique, ramenant la région à des décennies en arrière2. Elle aura de ce fait un effet négatif cumulatif sur la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles, la fragilité des systèmes de santé et la pauvreté.
Dans la région africaine de l’OMS, avec le soutien des partenaires tripartites, guidés par le plan d’action mondial (GAP) sur la RAM, une majorité d’États membres ont élaborés et commencent à mettre en œuvre leurs propres plans d’action nationaux pour lutter contre la RAM. Les maladies infectieuses émergentes comme le COVID-19 sont un signal d’alarme car elles démontrent que les pathogènes infectieux émergents à potentiel pandémique vont remettre en question notre ancien mode opératoire. L’utilisation généralisée d’antimicrobiens dans la gestion des cas de COVID-19 et le risque d’automédication par la population pour « prévenir » l’infection renforcent encore la nécessité de mettre en place des stratégies pour garantir une utilisation optimale des antimicrobiens, ce qui est d’une importance capitale pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens et soutenir le renforcement global des systèmes de santé en vue d’un accès universel à la santé (ODD 3.8).
L’OMS a mené un certain nombre d’initiatives et fourni des conseils techniques aux pays pour lutter contre la RAM, notamment par la mise en place de programmes de gestion des antimicrobiens (AMS). Dont l’objectif optimisent l’utilisation des antimicrobiens, améliorent les résultats pour les patients, réduisent la RAM et les infections associées à la santé et, en fin de compte, réduisent les coûts des soins de santé Pour soutenir la mise en œuvre de l’AMS, l’OMS a élaboré le Guide mondial de la gestion intégrée des antimicrobiens dans le secteur de la santé humaine, une politique mondiale intégrée sur l’AMS dans le secteur humain qui complète le document « A practical toolkit : Antimicrobial stewardship programmes in health-care facilities in low- and middle-income countries », ci-après dénommé WHO AMS toolkit, qui vise à aider les pays à « optimiser l’utilisation des médicaments antimicrobiens », objectif 4 du plan d’action mondial contre la RAM.
Pour lutter contre la RAM dans le contexte africain, 10 pays ont réalisé des enquêtes de prévalence ponctuelles (EPP) sur l’utilisation des antibiotiques. Les données générées par ce travail peuvent servir de point de départ pour identifier les lacunes et mener les interventions nécessaires pour optimiser l’utilisation des antibiotiques. Ces interventions permettent non seulement de lutter contre la RAM et d’améliorer l’utilisation des antibiotiques, mais aussi de renforcer les systèmes de santé et d’autres priorités régionales essentielles liées au point 3.8 des ODD, notamment la couverture sanitaire universelle (CSU) dans la région.
Cette note conceptuelle décrit la formation de l’OMS sur l’AMS pour les pays de la Région africaine de l’OMS, avec un pilotage dans trois pays : Nigeria, République-Unie de Tanzanie et Burkina Faso. La formation AMS de l’OMS sera une formation individuelle par pays.
Étant donné que la mise en œuvre de la RAM, y compris les interventions visant à optimiser l’utilisation, est en cours dans la région africaine depuis plusieurs années, il est maintenant d’une importance critique, dans la perspective de la réponse à la RAM de l’initiative « Une seule santé »,
Le cours est envisagé comme une combinaison de formation et d’orientation/support pratique pour la mise en œuvre d’une intervention AMS proposée, suivie d’une évaluation de l’intervention et d’une révision basée sur les résultats de l’évaluation.
2. Livrables
Le consultant sera chargé de :
⦁ Identifier les interventions de bonne gestion des antimicrobiens dans les hôpitaux ciblés
⦁ Planifier la mise en œuvre des interventions retenues
⦁ Assurer la supervision des interventions
⦁ Elaborer un rapport global de mise en œuvre
S/No Livrables Délais de soumission
Plan opérationnel des interventions de bonne gestion des antimicrobiens dans les hôpitaux ciblés 15 Avril 2022
Rapports de suivi de la mise en œuvre des interventions de bonne gestion des antimicrobiens dans les hôpitaux ciblés 30 mai 2022
Un rapport global de mise en œuvre des interventions de bonne gestion des antimicrobiens dans les hôpitaux ciblés 15 juin 2022
3. Qualifications, expérience, compétences et langue
Qualifications
Essentiel : Diplôme universitaire de médecine spécialiste en maladie infectieuse,
Souhaitable : Une spécialisation en santé publique, épidémiologie, politique et gestion de la santé,
Expérience
Essentiel : Au moins 2 ans d’expérience progressive démontrable, dans le domaine de la lutte contre la RAM, tels que la gouvernance, la gestion de la RAM, la prévention et contrôle des infections et l’optimisation de l’utilisation,
Souhaitable : expérience dans le management de projet d’étude, ainsi que l’élaboration de programmes et de manuels.
Compétences/Connaissances
⦁ Expertise dans la production de rapports techniques et de documents d’orientation, notamment dans le domaine de la santé publique
⦁ Capacité avérée à travailler en réseau de manière sensible, coopérative et productive avec de multiples parties prenantes dans un environnement multiculturel.
⦁ Connaissance des services hospitalier nationaux, expertise dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation, bonnes compétences informatiques en matière de gestion et de visualisation des données, compétences avérées en matière d’analyse et de présentation des données, excellentes compétences en communication écrite et verbale, capacité à s’adapter aux changements Capacités d’adaptation rapide Bonnes connaissances de l’outil informatiques (word, excel, Powerpoint, Internet Qualités relationnelles (partenaires, autorités, équipes, bénéficiaires)
Compétences OMS
– Communication crédible et efficace
– Travail en équipe
– Respect des différences individuelles et culturelles
– Gestion axée sur les résultats
Langue et niveau requis
⦁ Maîtrise parfaite de la langue française
⦁ Bonne connaissance de l’Anglais serait un atout
4. Technical Supervision
Sous la supervision générale du Représentant de l’OMS et la supervision directe du Conseiller technique système de santé du Bureau de pays
5. Lieu d ’affectation
Le consultant sera basé à Ouagadougou, Burkina Faso à l’Agence nationale de régulation pharmaceutique
6. Voyage
Le consultant effectuera des missions de terrain dans les Hôpitaux ciblés pour l’intervention. Il travaillera sous la supervision du bureau-pays de l’OMS en collaboration avec l’Agence nationale de régulation pharmaceutique
7. Rémunération et budget (Coût de voyage exclu)
Le consultant recevra un salaire mensuel suivant la grille salariale d’un contrat SSA, équivalent NOB.
Devise : la devise utilisée est le FCFA
Les horaires de travail seront identiques à ceux des agents du Ministère de la Santé
L’OMS ne tolère aucune forme d’exploitation sexuelle, d’abus, ni de harcèlement sexuel dans le cadre de ses activités.
L’OMS s’engage en faveur de la diversité