Fondée en 1951, l’OIM est la principale agence des Nations Unies dans le domaine de la migration et travaille en étroite collaboration avec des partenaires gouvernementaux, intergouvernementaux et non gouvernementaux. L’OIM s’engage à promouvoir une migration humaine et ordonnée dans l’intérêt de tous. Pour ce faire, elle fournit des services et des conseils aux gouvernements et aux migrants.
L’OIM s’engage en faveur d’un environnement de travail diversifié et inclusif. Les candidatures externes et internes sont acceptées pour ce poste.
Contexte :
Le Niger est le plus grand pays d’Afrique de l’Ouest. C’est non seulement un pays de départ pour de nombreux migrants, mais aussi de transit et de destination pour de nombreux ressortissants ouest-africains de la sous-région. Il est également considéré comme particulièrement exposé aux effets du changement climatique (PNUE – Programme des Nations Unies pour l’Environnement).
En effet, le Niger est fortement vulnérable au changement climatique et confronté à des chocs environnementaux à grande échelle. Selon les projections moyennes de la Banque Mondiale sur le changement climatique, qui analyse les indicateurs socio-économiques pour mesurer les relations entre les concentrations d’émissions et le changement de température afin de fournir des variables climatiques, prévoit une hausse de la température moyenne de quatre degrés d’ici 2100. Elle prévoit également la désertification, la dégradation des sols, l’érosion et l’assèchement des sources d’eau au Niger, ainsi que des événements climatiques soudains tels que les sécheresses ou les inondations, qui devraient entraîner une migration de la campagne vers les villes, vers des zones dotées de ressources naturelles plus abondantes et à l’étranger.
Pays sahélien enclavé, dont les trois quarts sont désertiques, le Niger est exposé à de multiples défis, aggravés par la pression foncière due à une importante croissance démographique (4,1%). Avec 87% de sa population dépendant des activités agricoles ou pastorales pour sa subsistance, l’économie nationale et les communautés sont particulièrement vulnérables aux aléas climatiques et environnementaux et à la pression sur les ressources naturelles. D’après les prévisions démographiques, la population nigérienne pourrait atteindre 41 516 415 en 2035. Ce qui ne serait pas sans causer des défis de taille en termes de réponses à apporter à la demande sociale induite par cette croissance démographique, ce qui risque d’accentuer les pressions sur les ressources naturelles (terres de culture, espaces de pâturage, ressources en eau, énergie d’origine ligneuse, etc.)
La mobilité humaine associée aux effets des changements climatiques est très présente au Sahel, ou les mouvements de population doivent aussi être appréhendes en tant que stratégie d’adaptation. Cependant sous les effets combinés de changement climatique, des menaces sécuritaires et d’autres causes variées, les mobilités humaines sous des formes variées (migrations internes, migrations internationales, émigrations et immigrations) ont ainsi toujours permis de maintenir l’équilibre entre la population et les possibilités du milieu et de faire face aux difficultés socio-économiques auxquelles les populations sont confrontées au Niger.
De nouvelles politiques ont été définies par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), notamment le nouveau cadre intitulé « Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie (PRSP) », qui souligne la nécessité d’une gestion endogène du développement socio-économique du pays. Une nouvelle vision des relations entre le Niger et ses partenaires est également en cours de redéfinition, tenant compte des intérêts mutuels de toutes les parties. Le PRSP décrit le processus participatif entrepris par les nouvelles autorités de la transition, fournit un diagnostic de la pauvreté et présente les stratégies du gouvernement et les actions prioritaires pour réduire la pauvreté d’ici 2023-2025. Ce cadre stratégique cohérent est présenté, basé sur quatre piliers : un cadre macroéconomique assurant la stabilité économique et financière ; le développement des secteurs productifs ; l’amélioration de l’accès aux services sociaux de qualité – éducation de base, soins de santé primaires, eau et assainissement, et habitat urbain ; et le renforcement des capacités institutionnelles et individuelles. Des thèmes transversaux pour guider la formulation des politiques stipulent l’inclusion des considérations de genre, la promotion de la gouvernance et la définition du rôle des parties prenantes dans la formulation des politiques.
Alors que davantage d’efforts sont consacrés à une meilleure compréhension de l’interdépendance entre migration, environnement et changement climatique (MECC) au Niger, l’existence et la disponibilité de données qualitatives et quantitatives sur ce lien restent limitées, ce qui empêche les acteurs et les ministères clés de concevoir des stratégies fondées sur des données probantes. Le Programme Régional pour la Migration en Afrique (ARMP) – financé par le Département d’Etat des Etats-Unis à travers le Bureau des Populations, des Réfugiés et des Migrations (PRM), vient appuyer les efforts des pays bénéficiaires – y compris le Niger, pour harmoniser les connaissances et les meilleures pratiques et développer des synergies pour des initiatives conjointes et coordonnées transfrontalières. À cette fin, l’ARMP continue de mettre en œuvre des interventions basées sur trois résultats : 1) Gouvernance des migrations – Les gouvernements et d’autres acteurs clés (renforcent leurs capacités à élaborer, adopter et mettre en œuvre des cadres politiques et juridiques, des structures organisationnelles et des pratiques améliorées en matière de migration ; 2) Partenariats – Les acteurs régionaux, nationaux et locaux mobilisent et renforcent les partenariats multipartites pour coordonner efficacement les réponses à la migration ; et 3) Réponse aux crises – Les gouvernements et d’autres acteurs clés démontrent une connaissance et une capacité accrues à anticiper, se préparer et répondre aux flux migratoires liés aux contextes d’urgence et de crise de manière cohérente et efficace.
C’est dans ce cadre que l’OIM en coordination avec le Conseil National pour l’Environnement et le Développement Durable (CNEDD) cherche à recruter un/e consultant/e national/e qualifié/e et expérimenté/e pour réaliser une cartographie des pratiques locales d’adaptation au changement climatique liées à la migration dans la région du Sahel.
L’outil interactif de cartographie régionale établira un portail en ligne présentant une base de données interactive sur les pratiques d’adaptation au changement climatique et de migration utilisées par les communautés (mobiles et immobiles) du Sahel. Cette activité identifiera et présentera les bonnes opportunités/pratiques pour les partenaires nationaux et locaux ainsi que pour les partenaires internationaux dans l’exploitation de la migration (en soutenant les pratiques mobiles et sédentaires) comme catalyseur de l’adaptation au changement climatique (cela inclut également l’identification de bonnes pratiques endogènes au niveau local et communautaire). En tant qu’outil, la plateforme en ligne permettra aux communautés, aux praticiens et aux décideurs politiques de promouvoir l’échange de bonnes pratiques en matière d’adaptation au changement climatique, à la dégradation de l’environnement à l’échelle communautaire et aux catastrophes au Sahel, permettant ainsi l’identification et la mise à l’échelle de pratiques efficaces et l’échange de bonnes pratiques à travers le Sahel. Tout au long de cette activité, des acteurs clés au Niger et au Sahel seront également formés à l’utilisation de la plateforme, assurant ainsi et renforçant la coopération sous-régionale autour de la mobilité humaine dans le contexte du changement climatique.
Fonctions principales / responsabilités :
Sous la supervision générale du Chef de mission de l’OIM au Niger et sous la supervision directe du Chef de projet basé à Niamey, l’OIM au Niger cherche à recruter un consultant qualifié et expérimenté pour développer un outil interactif de cartographie des pratiques locales d’adaptation au changement climatique liées à la migration dans la région du Sahel et dispenser des formations sur son utilisation auprès des acteurs clés (ONG, société civile et autorités gouvernementales) au Niger et au Sahel.
Sur la base des connaissances existantes sur les pratiques d’adaptation au changement climatique dans la région du Sahel et au Niger en particulier, il/elle réalisera une cartographie des stratégies et pratiques locales d’adaptation au changement climatique liées à la migration dans la région du Sahel, en prenant en compte la dimension de genre (femmes et jeunes).
Le consultant rédigera un rapport basé sur une revue documentaire et une étude de terrain, mettant en évidence les pratiques locales d’adaptation, à savoir l’identification et l’analyse des bonnes pratiques en matière d’adaptation au changement climatique et environnemental dans la région du Sahel sera réalisée. Les résultats préliminaires de la recherche seront présentés lors d’un atelier de consultation afin de recadrer si nécessaire ainsi que d’assurer l’appropriation des parties prenantes. Le rapport de recherche complet sur les pratiques locales d’adaptation au Sahel et au Niger en particulier, sera présenté lors d’un atelier national de réflexion réunissant des experts nationaux et régionaux.
Un comité de suivi du projet, co-piloté par le Conseil National pour l’Environnement et le Développement Durable (CNEDD), le Ministère en charge de l’Environnement, et l’OIM, assurera la représentation de l’ensemble des acteurs institutionnels actifs dans le cadre d’adaptation au changement climatique. Le comité se réunira régulièrement, son rôle sera de suivre et d’orienter le développement de l’activité sur le développement de l’outil interactif de cartographie des pratiques locales d’adaptation au changement climatique, de promouvoir la collaboration interinstitutionnelle nécessaire pour prendre en compte les pratiques efficaces d’adaptation et l’échange de bonnes pratiques à travers le Sahel, ainsi que de promouvoir l’appropriation de la plateforme interactive par les parties prenantes.
Le candidat retenu sera assisté par des consultants nationaux en Développement web et transformation digitale.
Méthodologie:
- Une revue documentaire:
Examen documentaire : Réaliser un examen approfondi de la littérature, des rapports et des données existants relatifs aux pratiques locales d’adaptation au changement climatique et à leur mise en œuvre dans le Sahel et au Niger en particulier.
Collecte et analyse de données : Collecte et analyse des données et recherches existantes sur les stratégies et pratiques d’adaptation au changement climatique, en s’appuyant sur les recherches antérieures menées par le CNEDD, l’OIM et les autres acteurs du cadre de concertation sur les stratégies d’adaptation au changement climatique.
Élaborer une cartographie : Cartographier les pratiques locales d’adaptation au changement climatique identifiées dans les régions spécifiques au Sahel et au Niger en particulier.
Fournir des recommandations : Élaborer des recommandations pour les décideurs, les parties prenantes et les communautés locales sur la façon de renforcer et de promouvoir des stratégies et des pratiques efficaces d’adaptation au changement climatique;
- Développer une plateforme interactif de la cartographie des pratiques d’adaptation au changement climatique au Sahel (cas du Niger)
En plus des résultats de la revue documentaire, des visites de terrain devraient être menées.
Ces visites de terrain compléteront les résultats de l’analyse cartographique par le biais d’enquêtes, d’entretiens ouverts et de groupes de discussion avec les communautés ainsi qu’avec les acteurs clés identifiés. Le comité de suivi du projet supervisera le processus. A la suite de ce processus, une cartographie des pratiques locales d’adaptation au changement climatique liées à la migration dans la région du Sahel sera réalisée.
Les sujets qui devraient être explorés comprennent, sans s’y limiter :
- Tendances migratoires et vulnérabilités induites par le changement climatique (phénomènes extrêmes, sécurité alimentaire, ressources en eau, santé, déplacement de populations, etc.) ;
- Stratégies d’adaptation au changement climatique (savoir-faire locaux, technologies innovantes, recherche, etc.) ;
- Stratégie/politique de développement et comment elle prend en compte le changement climatique (au niveau des communautés locales, gouvernance, secteur privé, recherche et développement, politiques publiques, etc.) ;
- Outils et ressources d’adaptation au changement climatique (données climatiques, financement, formation, mécanismes existants de réduction des risques des catastrophes, etc.) ;
- Disponibilité et accessibilité de l’information sur les pratiques d’adaptation au changement climatique (success stories, enjeux et défis, témoignages de personnes impactées, etc.) ;
- Cartographie des acteurs dans le cadre des stratégies d’adaptation au changement climatique (cadres de concertation existants, base de données, outils d’évaluation, cartes interactives existantes sur des thèmes transversales, forums de discussion, etc.) ;
- Sensibilisation sur les enjeux du changement climatique (faciliter l’accès à l’information sur les pratiques d’adaptation, favoriser les échanges entres différents acteurs, soutenir la mise en œuvre des projets d’adaptation, etc.)
- Former les acteurs clés sur l’utilisation de la plateforme interactive sur les pratiques d’adaptation au changement climatique :
- Sensibiliser et former toutes les parties prenantes étatiques et non étatiques sur l’utilisation de la plateforme interactive sur les pratiques efficaces d’adaptation au changement climatique ;
- Participer aux ateliers de consultation prévus et aux réunions du comité de suivi du projet afin d’ajuster et d’adapter les résultats obtenus aux besoins.
Produits attendus :
Les livrables soumis à l’OIM doivent être solides et de haute qualité, présentés et articulés de manière professionnelle. Les règles de l’IOM doivent être suivies pour la bibliographie et les citations éventuelles. On s’attend à ce que le consultant acquitte ses fonctions aux dates clés suivantes :
- D’ici janvier 2025 : le plan opérationnel de travail détaillé de l’activité sera discuté lors de l’atelier de cadrage avec les parties prenantes concernées. Le consultant animera cet événement.
- D’ici mars 2025 : Aperçu et présentation des résultats préliminaires de la revue documentaire et de la collecte de données lors des visites de terrain, et du draft de la plateforme interactive. Le consultant animera cet événement.
- D’ici mai 2025 : Rapport final, présentation et validation de l’outil interactif sur les pratiques locales d’adaptation au changement climatique. Le consultant animera cet évènement.
- D’ici juin 2025 : Formation des acteurs clés sur l’utilisation de la plateforme interactive. Le consultant animera cet événement.
Qualifications et expérience requises :
Éducation et connaissances
- Diplôme universitaire supérieur en sciences sociales, études environnementales, au moins six années d’expérience et compétences vérifiables en matière de planification, d’appui institutionnel et d’élaboration de politiques (migration, environnement et changement climatique sont un atout) ;
- Connaissance de la région de la CEDEAO et de la zone du Sahel ainsi que du cadre institutionnel ;
- Une connaissance approfondie des enjeux du changement climatique et de la dégradation de l’environnement.
Expériences
- Minimum 5 ans d’expérience dans la recherche sur les migrations, notamment dans le contexte du changement climatique et de la dégradation de l’environnement ; Études de durabilité, relations internationales ou autre domaine connexe ;
- Avoir une expérience avérée dans l’élaboration de politiques régionales ou nationales et dans la conduite d’études et/ou un historique de publication sur la migration, l’environnement et le changement climatique ;
- Les cabinets de conseil ayant une expérience pertinente dans la conduite de recherches dans ce domaine peuvent également postuler.
Langue
- La maîtrise du français (écrit et parlé) est exigée et l’anglais est hautement souhaitable.
Note
Le lieu d’affectation de cette consultante est à Niamey, au Niger, et les personnes qui se rendent sur le terrain si nécessaire.
Le Consultant senior sera assisté de des deux consultants nationaux (en développement Web, et Transformation digitale).
Le contrat devrait durer 6 mois, de janvier 2025 à juin 2025.
Compétences souhaitables :
Valeurs :
- Inclusion et respect de la diversité : respecter et promouvoir les différences individuelles et culturelles ; encourager la diversité et l’inclusion dans la mesure du possible.
- Intégrité et transparence : maintenir des normes éthiques élevées et agir de manière cohérente avec les principes/règles et normes de conduite de l’organisation.
- Professionnalisme : démontrer sa capacité à travailler de manière sereine, compétente et engagée et faire preuve de discernement pour relever les défis quotidiens.
Comportement :
- Travail d’équipe : développe et encourage une collaboration efficace au sein des unités et entre elles afin d’atteindre des objectifs communs et d’optimiser les résultats.
- Produire des résultats : produire et fournir des résultats de qualité dans un souci de service et de respect des délais ; être orienté vers l’action et s’engager à atteindre les résultats convenus.
- Gérer et partager les connaissances : cherche en permanence à apprendre, à partager les connaissances et à innover.
- Responsabilité : s’approprie la réalisation des priorités de l’Organisation et assume la responsabilité de ses propres actions et du travail qui lui est délégué.
- Communication : encourage et contribue à une communication claire et ouverte ; explique des questions complexes de manière informative, inspirante et motivante.
Autres compétences requises :
- Capacités d’analyse, de synthèse et de communication, notamment avec des acteurs d’horizons variés ;
- Bonne compréhension de la thématique MECC (Migration, Environnement et Changement Climatique) en Afrique et au Niger ;
- Excellente connaissance pratique des outils informatiques (Microsoft Word, Excel, Power Point, etc.) ;
- Compréhension de l’environnement social, culturel ou politique de la région du Sahel.
Comment postuler ?
Toutes les candidatures doivent être envoyées à l’adresse suivante : [email protected], au plus tard le 04 janvier 2025, passé ce délai, toute offre soumise ne sera pas prise en compte.
Les demandes doivent inclure :
- Un CV détaillé en français, comprenant les contacts d’au moins 02 références professionnelles ;
- Une lettre de motivation ainsi que tout autre document pouvant servir de support à la candidature (publication, travail personnel, rapport, référence bibliographique, etc.) ;
- Un document de synthèse (max 4 pages) décrivant la méthodologie proposée pour cette activité.
Période d’affichage :
Du 19 décembre 2024 au 02 janvier 2025.