Créée en 1994, Triangle Génération Humanitaire, association française de solidarité internationale basée à Lyon, élabore et met en œuvre des programmes d’urgence, de réhabilitation et de développement dans les domaines de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, du génie civil, de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence, de l’éducation et de la protection. TGH travaille actuellement dans 10 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et du Moyen-Orient.
Présentation de la mission
TGH a débuté son action en RCA en 2007 pour soutenir les populations vulnérables de la préfecture de la Vakaga. Aujourd’hui, l’association intervient en Vakaga (à Birao et sur les axes) dans les secteurs de la Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence, de l’Eau, Hygiène, Assainissement et de l’Education/Renforcement de Capacités – à travers un projet multisectoriel financé par l’AFD en consortium avec PUI qui elle, intervient en Bamingui-Bongoran. A ce jour, TGH reste encore l’une des seules organisations humanitaires internationales présentes de manière continue dans cette région marginalisée et excentrée.
Récemment, afin de répondre à l’afflux de réfugiés lié à la crise soudanaise, TGH a obtenu de nouveau financement d’UNCEF pour une réponse d’urgente multisectorielle en EHA, Protection de l’enfance et Education sur Birao et sur les axes, pour répondre – entre autres – au besoin des populations déplacées venant du Soudan (depuis avril 2023).
Parallèlement, l’association met en œuvre un projet multi-annuel ans le secteur de la formation professionnelle en consortium avec Mercy Corps financé par l’AFD à Bangui, Mbaïki et dans région ouest du pays (Carnot, Berberati, etc.). De plus, à Bangui, TGH intervient depuis 2014 auprès des enfants des rues, et depuis 2020 auprès des mineurs incarcérés pour garantir aux enfants marginalisés un accès à des services socio-éducatifs et médicaux de base, et participe au processus de réunification familiale et de placement en famille d’accueil. L’intervention de TGH vise à améliorer la protection et la réinsertion des enfants en situation de rue, et mineurs incarcérés/libérés ; elle est financée par l’AFD, UNICEF, les fondations RAJA et UEFA ainsi que le CDCS.
TGH a longtemps été présente dans la Ouaka, mais faute de financement, la base de Bambari a été fermé en juin 2022.
De par l’épidémie de COVID-19, l’intégralité des projets en cours comportent également une composante visant à lutter contre la propagation du virus.
La mission est financée à hauteur d’environ 3,5 millions d’euros. L’équipe actuelle est composée de 18 expatriés et d’environ 120 personnels nationaux, répartis sur les différentes bases opérationnelles (Bangui, Berberati et Birao).
Contexte
La République centrafricaine (RCA) compte aujourd’hui plus de 2,8 millions de personnes ayant besoin d’assistance, soit plus de la moitié de la population que compte le pays. Les besoins prioritaires regroupent l’accès à la nourriture, la protection, l’accès aux soins de santé, à l’eau potable, à l’assainissement et l’hygiène, à l’éducation, mais également l’accès aux abris et aux articles ménagers de première nécessité. Si les besoins primaires des populations augmentent, les affrontements réguliers rendent difficile l’accès à l’aide humanitaire aux populations dans le besoin, et donc le travail des organisations humanitaires sur place.
Considérée comme l’un des pays les plus pauvres au monde, la RCA traverse des crises humanitaires récurrentes depuis son indépendance en 1960. Cette situation est en partie la cause, mais aussi la conséquence, de la faiblesse de l’Etat et de l’instabilité politique chronique, souvent à base ethnique, qui secouent régulièrement le pays. Depuis mars 2013, les changements de régimes qui se sont succédé ont contribué à une escalade des violences intercommunautaires dans le pays, multipliant les violations des droits humains, les déplacements massifs de populations ainsi que la destruction de biens et la perte des moyens de subsistance de ces dernières. A cet égard, le Comité permanent inter-organisations a hissé la crise centrafricaine au niveau 3 de l’urgence humanitaire, ce dernier étant le plus élevé. Depuis fin décembre 2020, le déroulement des élections présidentielles a impacté la situation sécuritaire du pays. 6 groupes armés se sont ainsi réunis pour créer la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et lutter contre la tenue de ce scrutin. Après que Faustin-Archange Touadéra ait été réélu dès le premier tour (au pouvoir depuis 2016), la CPC a accentué ses initiatives afin de prendre le contrôle du pays et notamment de la capitale, Bangui. Le climat de tensions instauré par les élections présidentielles de décembre 2020 perdure encore aujourd’hui, bien que les forces armées centrafricaines (FACA) soutenues militairement par leurs alliés russes et rwandais ainsi que par la MINUSCA à pu reprendre le contrôle d’une partie du pays. En juillet 2023, l’Etat en place a organisé un référendum pour modifier la constitution pour celle-ci puisse permettre au président en place de se représenter à vie. Le « oui » a largement emporté, bien que l’opposition ait appelé au boycott.
TGH est présente dans la préfecture de la Vakaga. Zone du nord est, frontalière avec le Soudan et le Tchad, la Vakaga fait face à des difficultés accrues : son isolement géographique se traduit également par un isolement social, politique et économique, vis-à-vis du reste de la RCA et principalement de Bangui. L’État y est peu présent et le redéploiement des services officiels demeure pratiquement inexistant. Ainsi, nombre de fonctionnaires décentralisés de l’Etat sont basés à Ndélé, chef-lieu de la Préfecture voisine de la Bamingui-Bangoran. Du fait de son isolement, la Vakaga a été la dernière des 16 préfectures de la RCA à recevoir son préfet. Nommé le 23 août 2017 par le président Faustin-Archange Touadéra, il a pris ses fonctions le 21 février 2018. En août puis octobre 2019, des affrontements entre groupes armés ont eu lieu à Birao ce qui a engendré le déplacement de plus de 15 000 personnes dans des sites de regroupement dans la ville et créant des besoins très importants en eau, hygiène et assainissement ainsi qu’en aide alimentaire. Faisant face à la volatilité du contexte sécuritaire, la MINUSCA, opération multidimensionnelle des Nations Unies en charge de la protection des civils, de la facilitation de l’aide humanitaire et du soutien au processus de transition est présente à Birao. . Les mesures nécessaires sont prises par TGH en conséquence.
Enfin, depuis le début de la crise au Soudan en avril 2023, la situation en Vakaga s’est d’autant plus dégradée : la frontière est dorénavant fermée (alors que la zone était largement dépendante du commerce avec le Soudan) ce qui a réduit la disponibilité des biens sur les marchés et fait largement augmenter les prix. Les réfugiés Soudanais et retournés centrafricains affluent, pesant encore davantage sur le peu de ressources disponibles. Enfin, la condition sécuritaire se dégrade, avec la présence de groupes armés tchadiens et soudanais.
Poste
Le/La Responsable de projet multisectoriel assure la supervision et la gestion des activités du projet, à travers la mise en œuvre et le monitoring des activités, la logistique et l’administration liées à ce projet et la gestion des équipes.
Il/elle travaille sous la responsabilité de la Coordinatrice Terrain de TGH à Birao et en lien étroit avec l’Adjoint Directeur Pays aux Programmes et le Coordinateur Consortium basés à Bangui, ainsi qu’avec les Référents techniques au siège de TGH.
Le/La Responsable de projet multisectoriel assume les responsabilités suivantes :
Gestion de projet
- Développer une stratégie globale de mise en œuvre du projet, systèmes, méthodologies, outils et matériels des différents volets d’activités (WASH Education et FSL) ;
- Planifier les différentes étapes de mise en œuvre du projet et donner des directives en priorisant et organisant les activités et les ressources, matérielles et financières pour atteindre les objectifs du projet ;
- Veiller à la qualité des constructions et accompagner les équipes sur la promotion des bonnes pratiques et règles de l’art en construction ;
- Anticiper et atténuer les risques et être force de proposition pour répondre aux défis imprévus durant la mise en œuvre des projets ;
- Accompagner régulièrement les équipes du projet lors des missions sur le terrain ;
- Mettre à jour les outils de suivi et de planification, permettant de mesurer l’avancement et l’impact du projet en relation avec la coordination et superviser l’évaluation des activités du projet ;
- Capitaliser sur les bonnes pratiques mises en place dans le cadre du projet, en lien avec le coordinateur consortium ;
- Se coordonner avec les ONG, institutions et partenaires œuvrant dans la zone d’intervention ;
- Suivi des activités transversales du projet ;
- S’assurer qu’un système de remontée des plaintes et des suggestions est en place et fonctionnel pour le projet ;
- S’assurer que les populations affectées sont informées et consultées et participent à l’élaboration, modification, mise en œuvre et évaluation du projet ;
- S’assurer de la mise en place des thématiques transversales du projet, dans la mesure du possible et selon le contexte (protection transversale, etc.) ;
- Préparer la stratégie de sortie du projet ;
- Anticiper les besoins pour une potentielle nouvelle phase du projet.
Gestion des équipes
- S’assurer que l’équipe projet comprend et est capable de remplir ses rôles et responsabilités ;
- Accompagner les responsables d’activités et suivre les plans de travail et les activités de manière régulière des équipes du projet ;
- Diriger l’équipe projet en collaboration avec la Coordinatrice terrain ;
- Assurer un environnement de travail positif et une bonne dynamique d’équipe ;
- Réaliser des évaluations régulières des membres de l’équipe et suivre leur progression au sein de TGH ;
- Renforcer les compétences des membres de l’équipe dans les secteurs pertinents ;
- Organiser les éventuels processus de recrutement et participer aux recrutements ;
- Assurer une bonne coordination et une bonne communication interne, notamment par la tenue de réunions régulières avec l’équipe ;
- Donner des retours à la Coordinatrice terrain et au Coordinateur consortium sur les enjeux et problématiques soulevés par son équipe ;
- Assurer la résolution des conflits au sein de l’équipe et tenir informée la Coordinatrice terrain ;
- Proposer des adaptations pertinentes à l’organigramme de la mission et contribuer à sa mise en place ;
- S’assurer du respect des règles de sécurité par les équipes.
Gestion logistique et administrative
- En lien avec le logisticien base, développer les plans d’achats annuels du projet et effectuer un suivi des DAS ;
- Envoyer les demandes d’achat et de services précis, dans les délais impartis, dans le respect des règles TGH et bailleur ;
- Contribuer aux contrôles de qualité et aux comités de sélection des fournisseurs en fonction des besoins ;
- Contribuer à l’élaboration des cahiers des charges relatifs aux spécificités techniques du projet ;
- Garantir la bonne gestion et l’utilisation appropriées des stocks et équipements destinés au projet ;
- Organiser les missions terrains dans le respect des procédures logistiques et administratives ;
- Assurer le suivi budgétaire du projet en lien avec l’Administrateur base ;
- Réaliser mensuellement les prévisionnels de dépenses du projet ;
- Prévoir mensuellement les besoins en cash du projet et les soumettre à l’administration ;
- Superviser l’archivage des données.
Appui opérationnel et veille technique
- Assurer une veille opérationnelle des besoins humanitaires dans les secteurs du projet (sécurité alimentaire, Eduction, EHA dans les zones d’intervention), notamment via la mise en œuvre d’évaluations des besoins sectoriels et/ou multisectoriels ;
- Assurer un suivi technique des activités du projet en lien avec les référents siège et l’Adjoint Directeur Pays aux Programmes ;
- En partenariat avec le reste de l’équipe, développer et dynamiser les actions de TGH dans les zones d’intervention ou de prospection, selon la stratégie pays ;
- Assurer la capitalisation des documents et des outils.
Reporting et Prospection
- Assurer la rédaction des rapports bailleurs pour le projet ;
- Superviser la rédaction des rapports des équipes terrain ;
- Participer à la rédaction de propositions de projets dans la zone d’intervention du projet.
Représentation et coordination externe
- Participer activement aux réunions du consortium (COPIL, MEAL, etc.);
- Entretenir et développer de bonnes relations de travail ainsi qu’une bonne visibilité de l’association auprès des autorités civiles et des autres acteurs humanitaires (agences de l’ONU, ONG, services décentralisés de l’Etat) ;
- Contribuer aux échanges au sein des groupes de travail sur la sécurité alimentaire, éducation et WASH ;
- Représenter l’association dans les réunions de coordination technique inter-ONG ;
- Transmettre toutes les informations nécessaires pour la représentation du projet au sein du Consortium, auprès des acteurs externes et auprès de la Coordination terrain.
Coordination interne
- Participer aux réunions de coordination interne de la base de Birao et proposer des adaptations pertinentes vis-à-vis du fonctionnement général de la base ;
- Echanger régulièrement avec la Coordinatrice terrain, l’Adjoint Directeur Pays aux Programmes et le Coordinateur du consortium à Bangui (suivi des activités, appui technique, etc.) ;
- Transmettre les rapports de visite terrain à la Coordinatrice Terrain et à l’Adjoint Directeur Pays aux Programmes ;
- Transmettre le rapport mensuel de suivi du projet au siège (desk et cellules techniques).
Ces responsabilités pourront être revues en fonction des évolutions des besoins sur le terrain.
Conditions de sécurité, de travail, et de vie
Le contexte sécuritaire impose le strict respect des règles de sécurité (couvre-feu, suivi des mouvements, etc.) mises en place par la CT et régulièrement révisées selon l’évolution du contexte. Les déplacements sur le terrain en dehors de Birao son strictement limités. TGH est un acteur humanitaire connu et apprécié dans la zone.
Les équipes de TGH à Birao logent sur une base vie/bureau. Chaque expatrié dispose d’une chambre individuelle. Les mouvements et activités sont limités. Une connexion wifi est disponible aux heures de fonctionnement du générateur.
Un retour à Bangui est possible toutes les six semaines, en dehors de la période de congés et des R&R.
A Bangui, les expatriés disposent de chambres individuelles dans deux maisons partagées, situées sur une concession où se trouve également le bureau, et dans une troisième maison détachée. Une connexion wifi est disponible dans toutes les maisons et au bureau.
Profil
- Profil généraliste gestion de projet, avec au moins une expérience terrain significative en gestion de projet multisectoriel ;
- Formation technique en Eau, Hygiène et Assainissement sera un atout ;
- Maitrise du cycle de projet et des outils ;
- Connaissance de la RCA est un atout ;
- Expérience de travail dans des contextes d’urgence ou post-urgence souhaitée ;
- Bonne connaissance du milieu humanitaire (ONG, UN, UE, etc.) en particulier du fonctionnement institutionnel en cas de crise (SRP, clusters, bailleurs spécialisés, fonctionnement effectif des mécanismes de coordination…) ;
- Maîtrise des outils informatiques (dont Excel et Word) et de collecte de données ;
- Maitrise d’outils d’analyse d’enquête ;
- Bonnes capacités rédactionnelles en français ;
- Capacité et motivation pour vivre et travailler en équipe ;
- Capacité à travailler dans un environnement multiculturel ;
- Capacité et motivation à vivre dans un contexte sécuritaire instable.
Pour plus d’offres rejoignez notre canal Telegram