Overview :Le Niger et le Mali partagent une longue frontière à travers les régions de Gao, Ménaka et Tillabéry. Le nombre d’habitants est estimé à 72 099 (côté Mali) et 295 898 (Niger). Cette région fait partie du Liptako Gourma qui se prolonge au Burkina Faso et le Niger et qui depuis 2012, est marquée par l’insécurité et la violence.
Cette région est marquée par une fragilité accentuée par des crises multiformes (gouvernance, changements climatiques, sécuritaire, développement et humanitaire). Cette fragilité résulte principalement des déficits de résilience (faibles capacités de préparation et d’absorption des chocs internes et externes), notamment face aux effets des changements climatiques sur les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des communautés agro-pastorales, des échecs des initiatives de développement qui n’ont pas augmenté le pouvoir d’achats des communautés locales, et particulièrement des femmes, et un déficit de gouvernance du point de vue institutionnel avec un faible niveau d’inclusivité.
Les communautés vivant de part et d’autre de cette région frontière ont les mêmes réalités socio-économiques. Elles vivent de la pêche, de l’agriculture et surtout de l’élevage, ce qui fait appel à l’exploitation des ressources naturelles. L’économie de ces régions du Mali et du Niger repose essentiellement sur les ressources naturelles (agro-pastorales notamment) dont l’exploitation occupe et assure la subsistance d’environ 80% de la population nationale des deux côtés. Cependant, l’exploitation de ces ressources naturelles fait l’objet, chaque année, de violents affrontements opposant des communautés habitant cette zone frontalière.
La fragilité et l’absence de structures de gouvernance créent un environnement propice à l’infiltration du crime organisé et à l’extrémisme violent. Ceci est le reflet du caractère multidimensionnel de la crise sécuritaire au Sahel. Au plan sécuritaire, la réponse des Etats et de la communauté internationale a conduit à une forte présence des forces de défense et de sécurité (FDS) dans la zone notamment par le déploiement de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies au Mali (MINUSMA), de la Force française Barkhane, des Forces spéciales américaines et de la Force Conjointe du G5 Sahel, en collaboration avec les forces de sécurité et de défense nationales. Cependant, cette réponse sécuritaire n’est pas suffisante en elle seule pour traiter des causes structurelles de cette crise multidimensionnelle et pour renforcer la résilience des communautés dans l’espace transfrontalier.
Les communautés les plus vulnérables (femmes, enfants, jeunes) ont difficilement accès aux services sociaux de base. Les inégalités entre les sexes constituent un fardeau supplémentaire pour les femmes et les filles de la région. Ces inégalités sont exacerbées par la situation socioéconomique et deviennent encore plus flagrantes. Les responsabilités familiales assumées par les femmes et non rémunérées créent une discrimination sur le marché du travail, augmentant ainsi le taux de pauvreté au sein des communautés en réduisant leurs chances de contrôle et d’accès aux ressources, ainsi que le développement de l’entrepreneuriat féminin. Les femmes sont également sous-représentées dans la politique et la prise de décision et leur accès à la propriété foncière – qui sous-tend l’accès à toute autre forme de ressources, y compris financières – reste très marginal. Dans les régions de Tillabéry et Tahoua, par exemple, plus de 75% des femmes âgées de 20 à 24 ans sont mariées avant l’âge de 18 ans. Elles courent un risque accru de violence sexuelle à leur égard et, si la situation demeure inchangée, elle continuera de persister ou de s’aggraver.
La variabilité et les changements climatiques conjuguées aux catastrophes naturelles exacerbent ces vulnérabilités. Depuis les années 1980, cette région et de manière large la région du Liptako Gourma est régulièrement touchée par des sécheresses dues à la hausse des températures accentuant les risques liés aux systèmes climatiques déjà extrêmes et/ou des précipitations inhabituelles qui provoquent des inondations, phénomènes rimant tous, souvent, avec famine. Les pressions foncières et démographiques et ces aléas climatiques ont fortement réduit l’accès aux ressources naturelles nécessitant la mise en place d’un système de gestion plus rationnel et plus efficace pour assurer l’accès équitable de toutes les populations aux ressources, aux services sociaux de base et aux programmes d’appui technique et financier. Malheureusement les mécanismes traditionnels de gestion des ressources et de médiation des conflits existants n’ont ni les capacités ni les ressources nécessaires pour remplir ce rôle. Dans les zones transfrontalières, par exemple le non-respect des textes nationaux et internationaux régissant les mouvements du cheptel est une des causes de conflit entre communautés durant les périodes de transhumance.
Pour faire face à cette situation, le PNUD et ONU femmes (Mali et Niger) avec l’appui technique de UNEP ont initié le projet transfrontalier : « Femmes et gestion des conflits liés aux ressources naturelles – Approche basée sur l’implication des femmes et la résilience aux effets des changements climatiques pour la réduction des conflits communautaires et transfrontaliers liés aux ressources naturelles » financé par le Fond des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (Peacebuilding Fund PBF).
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