L’Association Triangle Génération Humanitaire (TGH) recrute pour ces 02 postes (30 Juin 2023)

L’Association Triangle Génération Humanitaire (TGH) recrute pour ces 02 postes (30 Juin 2023)

Informations sur l'emploi

Titre du Poste : 02 postes

Lieu du Travail : RCA

Description de l'emploi

Poste 1 : Adjoint.e Directeur Pays pour les Programmes

Créée en 1994, Triangle Génération Humanitaire, association française de solidarité internationale basée à Lyon, élabore et met en œuvre des programmes d’urgence, de réhabilitation et de développement dans les domaines de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, du génie civil, de la sécurité alimentaire et du développement rural, du socio-éducatif et du psychosocial. TGH travaille actuellement dans 10 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et du Moyen-Orient.

Contexte

Considérée comme l’un des pays les plus pauvres au monde, la République centrafricaine (RCA) connait une crise humanitaire depuis de longues années. Cette situation est en partie la cause, mais aussi la conséquence, de la faiblesse de l’Etat et de l’instabilité politique chronique, souvent à base ethnique, qui secouent régulièrement le pays. Depuis mars 2013, les changements de régimes qui se sont succédés ont contribué à une escalade des violences intercommunautaires en RCA, multipliant les violations des droits de l’homme, les déplacements massifs de population, la destruction de biens et la perte des moyens de subsistance pour la population. A cet égard, le Comité permanent inter-organisations hisse la crise centrafricaine au niveau 3 de l’urgence humanitaire, ce dernier étant le plus élevé.

En 2020, 57% de la population de la RCA était en besoin aigu d’assistance humanitaire. Les besoins prioritaires regroupent l’alimentation, les soins de santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, les abris mais également les articles ménagers de première nécessité. Dès mars 2020, la pandémie de COVID-19 est apparue en RCA, exacerbant les vulnérabilités des populations. Si les besoins humanitaires augmentent, les affrontements réguliers rendent difficile l’accès aux populations dans le besoin et donc le travail des organisations humanitaires sur place. Le bilan humanitaire reste préoccupant, avec environ 400 000 personnes déplacées internes et 473 400 réfugiés centrafricains dans les pays voisins (Cameroun, Congo, Tchad, RDC) depuis décembre 2013.

Les élections présidentielles de décembre 2020 se sont tenues dans un climat de troubles qui persiste encore aujourd’hui.  Le président sortant Faustin-Archange Touadéra a été réélu au pouvoir.

Le pays demeure dans un état d’instabilité, avec la présence de forces armées qui réduise l’accès humanitaires, notamment dans les zones d’intervention de TGH (Vakaga). De plus, le pays fait face aujourd’hui a une grave crise économique (causé par la guerre en Ukraine, hausse du prix du carburant, mais aussi la crise au Soudan avec la fermeture de la frontière).

En effet, le Soudan, vaste pays d’Afrique de l’Est connaît depuis le 19 avril 2023 de forts affrontements entre des membres de l’armée et des milices paramilitaires connues sous le nom de Forces de soutien rapide (RSF).

Les combats débutés le 15 avril 2023 ont déjà contraint à l’exil de plus de 330 000 personnes à l’intérieur du Soudan. En outre, plus de 100 000 réfugiés et rapatriés ont quitté le Soudan. Les mouvements transfrontaliers les plus importants sont les réfugiés soudanais arrivant au Tchad et en Égypte, et les Sud-Soudanais retournent au Soudan du Sud : plus de 30 000 nouveaux arrivants au Tchad, 30 000 au Soudan du Sud, 47 000 Soudanais en Égypte et environ 10 000 nouveaux arrivants en RCA ainsi que 11 000 en Ethiopie.

Spécifiquement en RCA, selon le dernier décompte réalisé par le HCR, on dénombre 6 328 nouveaux demandeurs d’asile soudanais dont 98% de femmes et d’enfants ainsi que 3 397 rapatriés centrafricains dont 87% de femmes et d’enfants (9 725 individus). Depuis le 27 avril 2023, ces populations se sont installées dans des campements spontanés à Am-Dafock en Centrafrique, localité située sur la frontière Soudan/RCA, dans la préfecture de la Vakaga. La dynamique des nouvelles arrivées s’est stabilisée, on note des mouvements pendulaires même si les premières interventions humanitaires pourraient influencer les déplacements de population.

Actuellement, les besoins les plus pressants sont notamment les abris d’urgence, les vivres, l’eau potable, les latrines et la protection. Une aide d’urgence doit être délivrée.

Présentation de la mission

TGH a débuté son action en RCA en 2007 pour soutenir les réfugiés du Darfour, dans la préfecture de la Vakaga. Aujourd’hui, l’association intervient en Vakaga dans les secteurs de la sécurité alimentaire, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, ainsi que de l’éducation. Les projets qu’elle met en œuvre dans la préfecture sont notamment financés par l’Agence Française de Développement et par le Fonds Humanitaire. Dans cette région (nord-est) frontalière avec le Soudan et le Tchad, TGH met en œuvre des projets à la fois « long-terme », mais aussi d’urgence, pour répondre aux besoins des populations déplacées, retournées et/ou réfugiées.

A Bangui, où le phénomène des enfants des rues connait une progression alarmante, les services de l’antenne mobile mis en place depuis 2014 par TGH garantissent aux enfants un accès à des services socio-éducatifs et médicaux de base et participent au processus de réunification familiale et de placement en famille d’accueil.
Enfin, TGH met en œuvre un projet de formation et insertion professionnelle à Bangui et dans la préfécture de Mambere-Kadei.

La mission globalement est financée à hauteur de 3,5 millions d’euros/mois par différents bailleurs de fonds, dont les principaux sont le FH, l’AFD et l’UNICEF, CDCS, etc.
L’équipe actuelle est composée d’environ 15 personnels expatriés et d’environ 110 personnels nationaux, répartis sur les différentes bases opérationnelles de Bangui, Berberati et Birao.

Description du poste

Sous la supervision du/de la Directeur.trice pays (DP), l’Adjoint DP pour les programmes (ADP-P) est responsable du développement, de la planification, de la supervision et de la qualité des programmes mis en œuvre en RCA par TGH. Le/la titulaire du poste veillera à la mise en œuvre des projets de qualité, dans les temps impartis, tout en élaborant/adaptant la stratégie et le développement de la mission. Enfin, le poste implique aussi le suivi des sujets transversaux et du MEAL, de la conformité avec les donateurs et de la stratégie des donateurs/finances, de la coordination/représentation interne et externe, du partenariat et la structuration du département des programmes et de la gestion du personnel du programme.

Le/la ADP-P travaillera également en étroite collaboration avec les coordinateurs de zone/de terrain et les coordinateurs des fonctions support (Logistique, Finance/Admin/RH) afin d’assurer une collaboration Programme/Supports fluide et harmonieuse. Il/elle managera hiérarchiquement les unités suivantes : Grant/Reporting, MEAL, Coordinateur Consortium et Chefs de projet de la base de Bangui (Protection de l’Enfance, Formation/Insertion professionnelle). Il/elle aura en management fonctionnel les Chef de Projet travaillant sur les bases autres que Bangui (ex : Birao) et étant sous l’autorité hiérarchique du/de la Coordinateur.trice terrain.

Plus précisément, ses principales responsabilités sont les suivantes :

Stratégie et développement du programme

  • En étroite collaboration avec le DP et avec l’équipe Desk du siège – mais aussi de manière collaborative avec l’équipe Programme, avec le staff des bases, et la Coordination ; développer/mettre en œuvre la Stratégie Programme (secteurs, type d’activités, modalités, localités) sur la base des besoins évalués dans le pays, des ambitions du TGH en matière de développement/déploiement et des capacités de la mission ;
  • Sur la base de la Stratégie Programme, élaborer une stratégie bailleurs de fonds / de financement
  • Une fois validées, présenter les stratégies (programme, bailleurs) à la mission (Coordination, Bases) et au Siège
  • Initier et superviser les évaluations des besoins dans les zones actuelles comme dans les nouvelles zones- en coordination avec les chefs de projet techniques et les coordinateurs de terrain/de zone et en rapport avec la stratégie, et selon les capacités de la mission
  • Veiller à ce que les propositions soumises s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie Programmes et la Stratégie bailleurs de la mission
  • Coordonner et superviser le processus de développement de propositions de projets (« propales »), des Modification Requests, des Cost-Extension et No-cost extension.

Développer / superviser le département Programmes au sein de la mission et assurer une coordination interne harmonieuse et fluide avec les autres départements.

  • S’assurer que l’organigramme actuel répond aux besoins du département Programmes et proposer des solutions/amendements si nécessaire. Veiller à ce que l’équipe du programme soit dotée d’un personnel adéquat et à ce qu’un soutien technique supplémentaire soit engagé si nécessaire pour assurer la qualité de la conception et de la réalisation des projets ;
  • Veiller à ce que les rôles, les responsabilités, les schémas de communication et les lignes hiérarchiques soient clairs et compris par tout le monde au sein de la mission, et surtout au sein du département Programmes. Veiller à ce que l’ensemble du personnel du Programme comprenne et soit en mesure de jouer son rôle dans la mise en œuvre de programmes de qualité ;
  • Assurer une coordination harmonieuse et animer le département Programmes (en organisant des réunions spécifiques, etc.) ;
  • Veiller à ce que des modèles de coordination soient mis en place avec les départements Support (réunion de lancement de projet, travail d’équipe lors de la mise en œuvre, etc.) S’il existe des tensions, proposer des solutions pour les apaiser ;
  • Gérer/Manager le personnel du département Programmes qui dépendent hiérarchiquement du/de la ADP-P, notamment en définissant des objectifs, en assurant l’évaluation, le coaching/la formation, la supervision, etc. Participer au management du personnel Programme qui dépendent fonctionnellement du/de la ADP-P.
  • Veiller à ce que le personnel Programmes développe et maintienne de manière proactive ses compétences techniques, managériales et de leadership, et fournir des opportunités de coaching si nécessaire ;
  • Participer au recrutement de l’équipe du programme et à la gestion des ressources humaines ;
  • Soutenir de manière proactive les engagements de TGH.

Développer et soutenir les départements MEAL et Partenariats

  • Soutenir le/la Responsable MEAL dans le développement du département MEAL et de la stratégie MEAL, y compris les objectifs et priorités à court/moyen et long terme (organigramme et recrutement des ressources humaines du département MEAL, les outils et formations nécessaires, etc.) ;
  • Veiller à ce que les autres unités/départements du programme collaborent harmonieusement avec les équipes MEAL, tant au niveau de la Coordination que pour les Bases.
  • Participer au recrutement des équipes MEAL
  • Soutenir et coordonner les efforts de l’ONG dans la dynamique de partenariat avec des acteurs locaux, et notamment dans les efforts de renforcement de capacités

Supervision et suivi des projets sur le terrain et garantie de la qualité des activités

  • Assurer la responsabilité du suivi global et de la mise en œuvre des activités haute qualité conforme aux normes de TGH et aux objectifs de la stratégie Programme
  • Participer, avec les Coordinateurs Support (Logistique, Admin/Fin/RH), à la conception de programmes efficients, novateurs et de grande qualité ;
  • Veiller à ce que les programmes soient mis en œuvre de manière à répondre aux besoins des communautés et des populations affectées, conformément aux principes, aux valeurs et au plan stratégique de TGH. Il s’agit notamment de travailler avec le gouvernement et les ONG nationales partenaires pour renforcer les capacités nationales ;
  • Veiller à ce que les équipes programmes terrain contribuent activement à la préparation de rapports d’avancement, de rapports d’activités et de rapports aux bailleurs de qualité et en temps voulu ;
  • Assurer la supervision des projets multi-bases, veiller à ce que les projets multi-bailleurs s’imbriquent étroitement et sans heurts, avec une forte harmonisation.
  • Avec le soutien des unités MEAL et Grant, veiller à ce que les informations/données relatives aux projets financés par des donateurs soient compilées et disponibles ;
  • Assurer la mise en œuvre globale de chaque projet financé par un bailleur (HF, CDCS, UNICEF, AFD, etc.) et veiller à ce qu’il y ait un MFU (suivi mensuel des activités) développé, mis à jour et partagé avec la Coordination et le siège mensuellement. S’assurer que tous les progrès des programmes sont conformes aux lignes directrices de la subvention ;
  • Assurer le suivi du budget global par projet, alerter en cas de surconsommation ou sous-consommation et proposer des solutions (réaffectation des coûts, etc.). Soutenir les coordinateurs de terrain et les responsables de projet en veillant à ce que les dépenses des projets soient conformes aux planifications et aux engagements pris envers les bailleurs. Participer aux réunions budgétaires mensuelles de suivi. Coordonner avec tous les départements concernés la planification, la résolution des problèmes, la bonne circulation de l’information et la mise en œuvre des interventions du projet, et veiller à ce que les objectifs fixés soient atteints ;
  • Veiller à ce que les objectifs, les délais et les budgets associés soient ventilés entre les bases (plan de mise en œuvre détaillé) ;
  • Veiller à ce que les responsabilités soient clarifiées et attribuées au personnel et aux partenaires respectifs (RACI au niveau du terrain au sein du département des programmes) ;
  • Assurer le développement et l’utilisation de méthodologies et d’outils opérationnels de qualité et harmonisés (sélection des bénéficiaires, intégration de la protection, etc. 😉
  • S’assurer que les réunions de lancement de projet soient organisées et que les outils du programme soient disponibles et connus du personnel du département Programmes.

Représentation et coordination externe

  • Veiller, avec l’équipe Programme, à ce que TGH soit représenté dans tous les forums de coordination externe pertinents (clusters, réunions de coordination terrain, partenaires, autorités et différents acteurs locaux pour les domaines du programme de la mission, etc.) ;
  • Représenter TGH en tant que point focal Programme au niveau de la mission ;
  • Assister aux réunions bilatérales avec les bailleurs, les partenaires et les autorités si nécessaire, ou veiller à ce que TGH soit représenté par un membre de l’équipe du Programme.

Cette liste de responsabilités peut être modifiée en fonction des besoins sur le terrain.

Conditions de sécurité, de travail, et de vie

Le contexte sécuritaire instable et volatile impose le respect de règles de sécurité parfois contraignantes (couvre-feu, no go area, …). Les déplacements sur le terrain sont possibles mais nécessitent une analyse préalable et les déplacements en ville ne sont en général pas sujets à restriction, sauf tension en ville. TGH est un acteur humanitaire connu et apprécié dans ses zones d’intervention.

A Bangui, les expatriés disposent de chambres individuelles dans deux maisons partagées situées sur deux concessions. Une des maisons est située dans la même concession que le bureau. Une connexion wifi satisfaisante est disponible dans les deux guesthouses. Il est possible et autorisé à Bangui de se rendre dans de nombreux restaurants, bars, complexes sportifs, supermarchés, magasins, marchés…

Profil

  • Au moins cinq ans d’expérience en matière de gestion de projet dans l’humanitaire (ONGI de préférence, ONU), y compris une expérience significative le suivi des opérations terrain en contexte d’urgence dans des environnements complexes et une expérience significative de suivi de projets de développement ;
  • Une solide expérience de la gestion du cycle de projet des ONG et une expérience du travail au sein d’une structure humanitaire
  • Très bonne compréhension et connaissance pratique des secteurs de la mission : Protection de l’Enfance, SAME, EHA
  • Bonne expérience de la logistique/chaîne d’approvisionnement, y compris des achats
  • Une connaissance significative du système de coordination humanitaire, des institutions et des bailleurs (y compris BHA, UNICEF, FH/OCHA, AFD, CDCS, UNHCR, ECHO, Union Européenne), des procédures, des cadres de responsabilité et des bonnes pratiques
  • Forte expérience et appétence à écrire des propositions de projets
  • Forte expérience et appétence à mener et accompagner les évaluations de besoins multisectorielles
  • Expérience et connaissance substantielles du suivi financier et budgétaire efficace
  • Capacité à analyser les informations, à évaluer les options et à penser et planifier de manière stratégique
  • Expérience préalable de la gestion et du développement d’une équipe diversifiée et capacité à diriger, motiver les membres de l’équipe Programme
  • Capacité organisationnelle, de priorisation et de travail sous pression
  • Excellentes compétences en matière de relations interpersonnelles, de communication et de représentation avec les partenaires et bailleurs
  • Capacité et volonté de travailler de manière flexible avec les équipes pour répondre aux besoins urgents de populations en cas d’urgence majeure
  • Engagement et compréhension des objectifs, valeurs et principes de TGH
  • Maîtrise du français écrit et parlé

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Poste 2 : Responsable de projet Protection de l’enfance

Créée en 1994, Triangle Génération Humanitaire, association française de solidarité internationale basée à Lyon, élabore et met en œuvre des programmes d’urgence, de réhabilitation et de développement dans les domaines de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, du génie civil, de la sécurité alimentaire et du développement rural, du socio-éducatif et du psychosocial. TGH travaille actuellement dans 10 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et du Moyen-Orient.

Contexte

Considérée comme l’un des pays les plus pauvres au monde, la République centrafricaine (RCA) connait une crise humanitaire depuis de longues années. Cette situation est en partie la cause, mais aussi la conséquence, de la faiblesse de l’Etat et de l’instabilité politique chronique, souvent à base ethnique, qui secouent régulièrement le pays. Depuis mars 2013, les changements de régimes qui se sont succédés ont contribué à une escalade des violences intercommunautaires en RCA, multipliant les violations des droits de l’homme, les déplacements massifs de population, la destruction de biens et la perte des moyens de subsistance pour la population. A cet égard, le Comité permanent inter-organisations hisse la crise centrafricaine au niveau 3 de l’urgence humanitaire, ce dernier étant le plus élevé.

Les élections présidentielles de décembre 2020 qui se sont tenues dans un climat de troubles ont reconduit  le président sortant Faustin-Archange Touadéra au pouvoir.

Il est estimé qu’en 2022, 3,1 millions de personnes sont en besoin d’assistance humanitaire en RCA, soit 63% de la population centrafricaine. Parmi elles, 2,2 millions connaissent des besoins humanitaires sévères, nombre le plus élevé de ces cinq dernières années. Les secteurs  prioritaires sont les soins ceux de l’EHA, de la protection, de la santé et de la sécurité alimentaire. Si les besoins humanitaires augmentent, les affrontements réguliers rendent difficile l’accès aux populations dans le besoin et donc le travail des organisations humanitaires sur place. En décembre 2020, 6 groupes armés se sont réunis pour créer la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et lutter contre la tenue des élections présidentielles. Après que Faustin-Archange Touadéra ait été réélu dès le premier tour (au pouvoir depuis 2016), la CPC a accentué ses initiatives afin de prendre le contrôle du pays et notamment de la capitale, Bangui. Bien qu’ils aient échoués, repoussés par les forces armées centrafricaines (FACA) appuyées par la MINUSCA et des forces étrangères (Russes et Rwandaises), ces groupes armés restent aujourd’hui très actifs et les affrontements sont réguliers. Aujourd’hui, alors que la RCA fait face une crise sociale, économique, politique et sécuritaire qui tend à se dégrader, TGH veille à prendre des mesures nécessaires pour maintenir au mieux les activités en assurant la sécurité du personnel expatrié et national.

Présentation de la mission

TGH a débuté son action en RCA en 2007 pour soutenir les réfugiés du Darfour, dans la préfecture de la Vakaga. Aujourd’hui, l’association intervient en Vakaga dans les secteurs de la sécurité alimentaire, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, ainsi que de l’éducation. Les projets qu’elle met en œuvre dans la préfecture sont notamment financés par l’Agence Française de Développement et par le Fonds Humanitaire. Dans cette région (nord-est) frontalière avec le Soudan et le Tchad, TGH met en œuvre des projets à la fois « long-terme », mais aussi d’urgence, pour répondre aux besoins des populations déplacées, retournées et/ou réfugiées.

A Bangui, où le phénomène des enfants des rues connait une progression alarmante, les services de l’antenne mobile mis en place depuis 2014 par TGH garantissent aux enfants un accès à des services socio-éducatifs et médicaux de base et participent au processus de réunification familiale et de placement en famille d’accueil.

Enfin, TGH met en œuvre un projet de formation et insertion professionnelle à Bangui et dans la préfécture de Mambere-Kadei.

La mission globalement est financée à hauteur de 3,5 millions d’euros/mois par différents bailleurs de fonds, dont les principaux sont le FH, l’AFD et l’UNICEF, CDCS, etc.

L’équipe actuelle est composée d’environ 15 personnels expatriés et d’environ 110 personnels nationaux, répartis sur les différentes bases opérationnelles de Bangui, Berberati et Birao.

Projet

Depuis 2011, TGH est la seule ONG Internationale travaillant sur la question des enfants des rues à Bangui où des milliers d’enfants des rues sont présents. Ces derniers ne sont pas accompagnés, parfois en rupture familiale en raison des violences dont ils sont victimes ou dans la rue par nécessité économique. Bien que les raisons de leur présence dans la rue soient multiples, ils n’en sont pas moins vulnérables et font face à un dénuement extrême. Comme la situation économique et politique en RCA ne permet pas le développement de services publics suffisamment capables de s’occuper d’eux, les enfants marginalisés sont exposés à de nombreux risques. Ils sont particulièrement vulnérables aux abus commis par leurs pairs ou par des adultes profitant de leur situation (viol, exploitation économique, réseaux de prostitution, etc.). En outre, la consommation de drogue et la prostitution sont des pratiques répandues qui les exposent à un risque élevé d’infection par le VIH et d’autres MST. Ces enfants sont laissés sans accès aux services de base liés à la santé, à l’éducation, à l’alimentation ou  à l’eau, hygiène et assainissement.

L’équipe, composée d’une assistante CdP Protection de l’Enfance Bangui, d’une infirmière, d’agents psycho-sociaux qui travaillent avec les enfants des rues de Bangui en utilisant une unité mobile qui effectue des maraudes dans différents lieux où ces enfants se rassemblent. Les maraudes permettent d’identifier les enfants, de construire une relation de confiance avec eux à travers des activités récréatives et de leur donner accès à des services de soins. Des sessions de sensibilisations sur différentes thématiques sont menées (droits de l’enfant, drogues, PEAS, VBG…). Par la suite, ceux qui souhaitent quitter la rue sont hébergés temporairement dans l’un des centres du partenaire local (Fondation Voix du Cœur (FVC)) ou dans des familles d’accueil, puis réunis avec leur famille dès que possible et inscrits à l’école ou à une formation professionnelle. Dans le cadre de ce projet, TGH travaille également avec les mineurs incarcérés dans la prison de Ngaragba (Bangui) depuis octobre 2019. Une fois par semaine, TGH s’y rend pour mener des activités récréatives avec eux (football, jeux) et éducatives (alphabétisation) mais aussi pour distribuer des NFI et accompagner ces jeunes à leur sortie de prison.

Les activités prévues à destination des enfants des rues et des mineurs incarcérés via les différents bailleurs en 2023/2024 sont les suivantes :

  1. Améliorer la prévention du phénomène des enfants en situation de rue :
    • Coordination, renforcement de capacités et sensibilisation des acteurs parties prenantes impliqués dans la prise en charge des mineurs vulnérables (partenaire local, autorités locales, personnel carcéral, comités des rues) ;
    • Création de comités des rues dans le cadre d’une approche communautaire en protection de l’enfance ;
    • Mise en place avec les parties prenantes dans la protection des enfants en situation de rue d’une stratégie d’intervention.
  2.  Assurer la prise en charge, le suivi, la mise à l’abri et la stabilisation des enfants en situation de rue et jeunes incarcérés :
    • Organisation de maraudes, activités récréatives, suivi et accompagnement social pour les enfants en situation de rue et les mineurs incarcérés ;
    • Prise en charge et référencement médical des enfants en situation de rue, incluant les victimes de violences ;
    • Suivi de cas des enfants en situation de rue
    • Sensibilisations aux conduites à risque et thèmes appropriés dans une approche communautaire auprès des mineurs vulnérables (gestes barrières COVID-19, drogues, hygiène, protection de l’enfance, Violences Basées sur le Genre) ;
    • Placement des jeunes en rupture familiale en famille d’accueil temporaire, en foyer d’hébergement ou en appartement éducatif ;
    • Soutien et accompagnement de la Fondation Voix Du Cœur pour la prise en charge des enfants en situation de rue et dans sa restructuration (appui matériel, financier et organisationnel à la mise en œuvre des activités dans les 3 centres gérés par la FVDC).
  3. Assurer la réinsertion sociale, scolaire et professionnelle des jeunes mineurs incarcérés et des enfants en situation de rue
    • Accompagnement des jeunes (mineurs incarcérés et enfants des rues) dans leurs parcours de réinsertion socio-professionnelle (alphabétisation, scolarisation, formation professionnelle) au sortir de la rue ou lors de leur libération ;
    • Réunification et réinsertion des jeunes en rupture familiale ;
    • Accompagnement à l’autonomisation des jeunes au sortir de la rue ou lors de la libération (vivre en appartement, etc.)

De nouvelles activités pourront être ajoutées selon les financements.

Poste

Le/la Responsable de projet est placé·e sous la responsabilité du/de la Adjoint.e DP aux programmes (ADP-P) ou Coordinateur.trice des Programmes et travaille en collaboration avec le Responsable de la Cellule Technique Protection / Education basé au siège. Il/elle supervise l’équipe dédiée au projet. Il/elle assume les responsabilités suivantes :

Gestion du projet

  • Planifier les activités et établir les chronogrammes des projets ;
  • Capitaliser le travail effectué en fonction des besoins et opportunités ;
  • Communiquer avec le/la ADP-P et le responsable de la cellule technique sur l’avancement du projet, les problèmes rencontrés, les risques évalués, etc. et proposer des solutions ;
  • Echanger autant que nécessaire avec les collègues centrafricains et expatriés sur le déroulement du projet, les interventions prévues, les contacts pris avec les autorités locales, etc. ;
  • Assurer le suivi des indicateurs de résultat ; mettre à jour les outils de suivi et de planification, permettant de mesurer l’avancement et l’impact des projets ;
  • En lien avec l’équipe MEAL, identifier et appuyer les activités d’évaluation / capitalisation des activités ;
  • Assurer que les outils de suivi de projet soient adaptés et mis à jours régulièrement ;
  • Soutenir les évaluations des besoins en protection de l’enfance.

Appui au partenaire :

  • Superviser la bonne mise en œuvre des activités avec notre partenaire national ;
  • Assurer le suivi du partenaire national (programmatique, logistique, financier). Identifier et animer le renforcement de capacité.

Gestion logistique et administrative

  • Planifier et suivre les achats en lien avec l’équipe logistique ;
  • En lien avec l’équipe administrative, réaliser le suivi budgétaire du projet et le prévisionnel de dépenses ;
  • En lien avec l’équipe administrative, vérifier et valider la comptabilité mensuelle du partenaire national ;
  • Participer au bon archivage (papier et numérique) des documents nécessaires pour les audits.

Gestion d’équipe

  • Planifier, encadrer et superviser le travail de l’équipe ;
  • Evaluer le travail de chaque membre de l’équipe ;
  • Renforcer les capacités de chaque membre de l’équipe selon les besoins évalués ;
  • Organiser les éventuels processus de recrutement ;
  • Assurer une bonne coordination et une bonne communication interne, notamment par la tenue de réunions a minima hebdomadaires avec l’équipe ;
  • Faire des retours au ADP-P sur les enjeux et problématiques soulevées par l’équipe ;
  • Assurer la résolution des conflits au sein de l’équipe et tenir informé le Directeur Pays ;
  • Proposer des adaptations pertinentes à l’organigramme de l’équipe et contribuer à sa mise en place.

Reporting

  • Rédiger les rapports d’activités internes et externes aux échéances prévues auprès des bailleurs ;
  • Coordonner et finaliser l’élaboration des budgets liés aux propositions de projets et contribuer à la rédaction des rapports financiers et narratifs destinés aux bailleurs, en collaboration avec la Grants Officer et le Coordinateur des Programmes ;
  • Participer à l’élaboration et la rédaction de propositions à de nouveaux bailleurs, en collaboration avec la Grants Officer et le/la ADP-P .

Participation à la coordination de la mission

  • Participer aux réunions de coordination internes ;
  • Fournir un reporting régulier au Coordinateur des Programmes (compte rendu de réunions, points réguliers, etc.).

Représentation et coordination externe

  • Se coordonner avec les ONG, institutions et partenaires œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfance ou des VBG sur Bangui afin d’établir / de maintenir des mécanismes de référencement ;
  • Entretenir et développer de bonnes relations de travail ainsi qu’une bonne visibilité de l’association auprès des autorités civiles et des autres acteurs humanitaires (agences de l’ONU, ONG) ;
  • En lien avec le ADP-P, le département administratif et le responsable de la cellule technique établir les conventions de partenariat (avec partenaire ou autorités) et leur renouvellement ;
  • Participer aux réunions nationales des clusters protection, sous-clusters protection de l’enfance et sous-clusters VBG à Bangui (ou via Skype) et aux groupes de travail sur la justice pour mineurs et la gestion des cas et contribuer à la mise à jour des données en matière de protection.<

Sécurité

  • Veiller à l’application des consignes de sécurité sur la base et par les équipes déployées sur le terrain ;
  • Participer à la collecte des informations sécuritaires.

Ces responsabilités pourront être revues en fonction des évolutions des besoins sur le terrain.

Conditions de sécurité, de travail, et de vie

Le contexte sécuritaire instable et volatile impose le respect de règles de sécurité parfois contraignantes.
Les déplacements sur le terrain sont possibles mais nécessitent une analyse préalable et les déplacements en ville ne sont en général pas sujets à restriction, sauf tensions en ville. TGH est un acteur humanitaire connu et apprécié dans la zone.

A Bangui, les expatriés disposent de chambres individuelles dans deux maisons partagées situées sur une concession où se trouve également le bureau et dans une troisième maison détachée. Une connexion wifi est disponible dans toutes les maisons et au bureau.

Profil

  • Formation BAC +5 dans les secteurs de l’éducation, de la protection et/ou développement ou tout autre domaine pertinent;
  • Expérience de 2 ans minimum dans une fonction similaire en gestion de projet dans les domaines de l’éducation, de la protection de l’enfance et/ou développement, à l’international ;
  • Expérience dans la prise en charge sociale et éducative des enfants en rupture sociale, enfants en conflits avec la loi (placements en institutions et famille d’accueil, prévention en milieu ouvert…) ;
  • Expérience en travail en partenariat ;
  • Bonne connaissance du milieu humanitaire (ONG, OI, UE, UNICEF, AFD…) ;
  • Maîtrise de la gestion de projet ;
  • Maîtrise des outils informatiques (dont Excel et Word) ;
  • Capacités à mettre en place et à dispenser des formations ;
  • Bonnes capacités rédactionnelles en français ;
  • Capacité et motivation pour vivre et travailler en équipe ;
  • Capacité à vivre dans un contexte sécuritaire instable ;
  • Connaissance en Sango est un plus.

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