L’Association française TRIANGLE GÉNÉRATION HUMANITAIRE recrute pour ce poste (27 Décembre 2023)

L’Association française TRIANGLE GÉNÉRATION HUMANITAIRE recrute pour ce poste (27 Décembre 2023)

Informations sur l'emploi

Titre du Poste : Responsable de projet Protection de l’Enfance

Lieu du Travail : RCA

Description de l'emploi

Créée en 1994, TGH, association française de solidarité internationale basée à Lyon, élabore et met en œuvre des programmes d’urgence, de réhabilitation et de développement dans les domaines de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, de la sécurité alimentaire et du développement rural, du socio-éducatif et du psychosocial. TGH travaille actuellement dans 10 pays d’Afrique, d’Europe et d’Asie.

Contexte

La République centrafricaine (RCA) compte aujourd’hui plus de 2,8 millions de personnes ayant besoin d’assistance, soit plus de la moitié de la population que compte le pays. Les besoins prioritaires regroupent l’accès à la nourriture, la protection, l’accès aux soins de santé, à l’eau potable, à l’assainissement et l’hygiène, à l’éducation, mais également l’accès aux abris et aux articles ménagers de première nécessité. Si les besoins primaires des populations augmentent, les affrontements réguliers rendent difficile l’accès à l’aide humanitaire aux populations dans le besoin, et donc le travail des organisations humanitaires sur place.

Considérée comme l’un des pays les plus pauvres au monde, la RCA traverse des crises humanitaires récurrentes depuis son indépendance en 1960. Cette situation est en partie la cause, mais aussi la conséquence, de la faiblesse de l’Etat et de l’instabilité politique chronique, souvent à base ethnique, qui secouent régulièrement le pays. Depuis mars 2013, les changements de régimes qui se sont succédé ont contribué à une escalade des violences intercommunautaires dans le pays, multipliant les violations des droits humains, les déplacements massifs de populations ainsi que la destruction de biens et la perte des moyens de subsistance de ces dernières. A cet égard, le Comité permanent inter-organisations a hissé la crise centrafricaine au niveau 3 de l’urgence humanitaire, ce dernier étant le plus élevé. Depuis fin décembre 2020, le déroulement des élections présidentielles a impacté la situation sécuritaire du pays. 6 groupes armés se sont ainsi réunis pour créer la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et lutter contre la tenue de ce scrutin. Après que Faustin-Archange Touadéra ait été réélu dès le premier tour (au pouvoir depuis 2016), la CPC a accentué ses initiatives afin de prendre le contrôle du pays et notamment de la capitale, Bangui. Le climat de tensions instauré par les élections présidentielles de décembre 2020 perdure encore aujourd’hui, bien que les forces armées centrafricaines (FACA) soutenues militairement par leurs alliés russes et rwandais ainsi que par la MINUSCA a pu reprendre le contrôle d’une partie du pays. En juillet 2023, l’Etat en place a organisé un référendum pour modifier la constitution pour celle-ci puisse permettre au président en place de se représenter à vie. Le « oui » a largement emporté, bien que l’opposition ait appelé au boycott.

TGH est présente dans la préfecture de la Vakaga. Zone du nord est, frontalière avec le Soudan et le Tchad, la Vakaga fait face à des difficultés accrues : son isolement géographique se traduit également par un isolement social, politique et économique, vis-à-vis du reste de la RCA et principalement de Bangui. L’État y est peu présent et le redéploiement des services officiels demeure pratiquement inexistant. Ainsi, nombre de fonctionnaires décentralisés de l’Etat sont basés à Ndélé, chef-lieu de la Préfecture voisine de la Bamingui-Bangoran. Du fait de son isolement, la Vakaga a été la dernière des 16 préfectures de la RCA à recevoir son préfet. Nommé le 23 août 2017 par le président Faustin-Archange Touadéra, il a pris ses fonctions le 21 février 2018. En août puis octobre 2019, des affrontements entre groupes armés ont eu lieu à Birao ce qui a engendré le déplacement de plus de 15 000 personnes dans des sites de regroupement dans la ville et créant des besoins très importants en eau, hygiène et assainissement ainsi qu’en aide alimentaire. Faisant face à la volatilité du contexte sécuritaire, la MINUSCA, opération multidimensionnelle des Nations Unies en charge de la protection des civils, de la facilitation de l’aide humanitaire et du soutien au processus de transition est présente à Birao. Les mesures nécessaires sont prises par TGH en conséquence.

Enfin, depuis le début de la crise au Soudan en avril 2023, la situation en Vakaga s’est d’autant plus dégradée : la frontière est dorénavant fermée (alors que la zone était largement dépendante du commerce avec le Soudan) ce qui a réduit la disponibilité des biens sur les marchés et fait largement augmenter les prix. Les réfugiés Soudanais et retournés centrafricains affluent, pesant encore davantage sur le peu de ressources disponibles. Enfin, la condition sécuritaire se dégrade, avec la présence de groupes armés tchadiens et soudanais.

Présentation de la mission

TGH a débuté son action en RCA en 2007 pour soutenir les populations vulnérables de la préfecture de la Vakaga. Aujourd’hui, l’association intervient en Vakaga (à Birao et sur les axes) dans les secteurs de la Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence, de l’Eau, Hygiène, Assainissement et de l’Education/Renforcement de Capacités – à travers un projet multisectoriel financé par l’AFD en consortium avec PUI qui elle, intervient en Bamingui-Bongoran. A ce jour, TGH reste encore l’une des seules organisations humanitaires internationales présentes de manière continue dans cette région marginalisée et excentrée. Récemment, afin de répondre à l’afflux de réfugiés lié à la crise soudanaise, TGH a obtenu de nouveau financement d’UNICEF pour une réponse d’urgente multisectorielle en EHA, Protection de l’enfance et Education sur Birao et sur les axes, pour répondre – entre autres – au besoin des populations déplacées venant du Soudan (depuis avril 2023).

Parallèlement, l’association met en œuvre un projet multi-annuel dans le secteur de la formation professionnelle en consortium avec Mercy Corps financé par l’AFD à Bangui, Mbaïki et dans région ouest du pays (Carnot, Berberati, etc.).  De plus, à Bangui, TGH intervient depuis 2011 auprès des enfants des rues, et depuis 2020 auprès des mineurs incarcérés pour garantir aux enfants marginalisés un accès à des services socio-éducatifs et médicaux de base, et participe au processus de réunification familiale et de placement en famille d’accueil. L’intervention de TGH vise à améliorer la protection et la réinsertion des enfants en situation de rue, et mineurs incarcérés/libérés ; elle est financée par le CDCS.

La mission est financée à hauteur d’environ 3,5 millions d’euros. L’équipe actuelle est composée de 18 expatriés et d’environ 130 personnels nationaux, répartis sur les différentes bases opérationnelles (Bangui et Birao).

Présentation du projet

Pour répondre aux besoins urgents des populations déplacées (demandeurs d’asiles et retournés) et des populations hôtes vulnérables, en partenariat avec UNICEF, TGH propose une réponse multisectorielle d’urgence, basée sur ses domaines d’expertise : subvenir aux besoins immédiats en Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) et en Protection de l’Enfance (PE). La réponse est calibrée pour répondre pendant 8 mois aux besoins de 10 000 personnes vivant en situation de camp, mais devra être adaptée et flexible selon l’évolution du contexte et de la situation (décision/lieu de relocalisation, nouvelles arrivées en masse, etc.), et selon une possible extension de la réponse.

En protection de l’enfance, TGH a mis en place 3 Espaces Amis des Enfants (EAE) afin de fournir des espaces récréatifs et sécurisés aux enfants et adolescents (qui représentent actuellement près de 62% de la population déplacée). A travers ces 3 EAE, TGH propose :

  • Activités récréatives & d’apprentissage dans les EAE : grâce aux kits récréatifs, aux kits pour le développement de la petite enfance et aux kits « schools in the box » fournis par UNICEF, TGH organise et anime des temps au sein des EAE. Les activités sont les suivantes : jeux, sports, activités expressives/créatives, activités d’éducation/scolaires et d’autres activités qui favorisent le développement de l’enfant/le bien-être psychosocial et les capacités d’adaptation. Chaque EAE est doté d’une équipe mixte de 4 Animateurs EAE, qui sont répartis en binômes pour gérer les différentes tranches d’âge accueillies.
  • Appui psychosocial et Gestion de cas : selon les services disponibles dans le site, TGH assure la gestion de cas et le référencement vers les structures adaptées. Les EAE permettent à TGH de mener des sessions d’appui psychosocial collectives ou individuelles (selon les circonstances). Une équipe de 2 agents psychosociaux par EAE est en charge des activités.
  • Des séances de sensibilisation (mixtes et non mixtes) sont aussi menées auprès des enfants et adolescents sur les pratiques d’hygiène, hygiène menstruelle, inclusion/vivre ensemble, etc.

Poste

Le/la Responsable de projet protection est placé(e) sous la responsabilité de le Coordinateur terrain et travaille en collaboration avec le responsable de la cellule technique Protection/Education, basé au siège. Il/elle a un lien fonctionnel avec l’Adjoint Directeur pays aux programmes.

Il/elle est basé à Birao pour la mise en place, le suivi et l’évaluation des projets. Il/elle supervise l’équipe dédiée aux activités protection. Il/elle assure la supervision et la gestion des activités liées à la protection au sein du programme, à travers la mise en œuvre et le monitoring des activités, la logistique et l’administration liés aux projets, et la gestion des équipes.

Ce projet est un projet de lancement d’activités Protection de l’enfance en contexte d’urgence, il nécessite une grande capacité d’adaptation et de flexibilité, mais aussi une importante proactivité et réactivité pour lancer les Réseaux communautaires de protection de l’enfance (RECOPE) sur les axes.

Le/la Responsable de projet Protection travaillera en binôme avec le/la Responsable de projet EHA chargé.e des aspects Eau et Assainissement du programme.

Le/la Responsable de projet devra assumer les responsabilités suivantes :

Gestion de projet

  • Superviser la bonne mise en œuvre des activités liées à la Protection de l’enfance.
  • Mettre à jour les outils de suivi et de planification, permettant de mesurer l’avancement et l’impact du projet.
  • Capitaliser les informations liées au travail effectué en fonction des besoins et opportunités.
  • Se coordonner avec les ONG œuvrant dans la protection, institutions et partenaires œuvrant dans la zone d’intervention.

Gestion des équipes

  • Réaliser les recrutements nécessaires.
  • Planifier, encadrer et superviser le travail de l’équipe.
  • Former les membres de l’équipe à la protection de l’enfance et renforcer les capacités de chaque membre de l’équipe selon les besoins évalués.
  • Evaluer le travail de chaque membre de l’équipe.
  • Assurer une bonne coordination et une bonne communication interne, notamment par la tenue de réunions régulières avec l’équipe.
  • Donner des retours au Coordinateur terrain et le cas échéant au Directeur Pays sur les enjeux et problématiques soulevés par son équipe.
  • Assurer la résolution des conflits au sein de l’équipe et en tenir informé le Coordinateur terrain.

Gestion logistique et administrative

  • Planifier et réaliser les achats en lien avec l’équipe logistique.
  • Assurer le suivi du budget du projet ainsi que le prévisionnel des dépenses.
  • Effectuer le suivi budgétaire du projet en lien avec l’administrateur de la base.

Participation à la coordination de la mission

  • Participer aux réunions de coordination internes.
  • Participer aux réunions de coordination externes de la réponse d’urgence en représentant le sous-cluster protection de l’enfance (dont TGH assure le lead).
  • Assurer le point focal du groupe de travail protection de l’enfance dans la Vakaga.
  • Rédiger les rapports internes aux échéances prévues.
  • Communiquer avec le Coordinateur terrain, l’Adjoint Directeur Pays aux Programmes et le Responsable de la cellule technique sur l’avancement du projet, les problèmes rencontrés, les risques évalués, etc. et proposer des solutions.
  • Echanger autant que nécessaire avec les collègues centrafricains et expatriés sur le déroulement du projet, les interventions prévues, les contacts pris avec les autorités locales, etc.

Reporting / monitoring

  • Mettre à jour et diffuser les outils de suivi projet internes.
  • Participer à la rédaction des rapports d’activités destinés aux bailleurs.
  • Participer à la rédaction des propositions de projets pour les activités protection.
  • Remplir mensuellement la matrice 5W de la protection de l’enfant (plateforme UN).

Sécurité

  • Veiller à l’application des consignes de sécurité sur la base et par les équipes déployées sur le terrain.
  • Participer à la collecte et à l’analyse des informations sécuritaires, en lien avec le Coordinateur terrain.

Partenariat local/national

  • Faire le suivi des cas référés dans d’autres organisations.
  • Impliquer le service préfectoral des Affaires sociales dans la mise en œuvre des activités.
  • Assurer le suivi des RECOPE.

Ces responsabilités pourront être revues en fonction des évolutions des besoins sur le terrain.

Conditions de sécurité, de travail, et de vie

Le contexte sécuritaire impose le respect de règles de sécurité (couvre-feu, suivi des mouvements, etc.).
Les déplacements sur le terrain en dehors des villes principales sont possibles mais nécessitent une analyse préalable. Les déplacements en ville ne sont en général pas sujets à restriction, sauf tension en ville. TGH est un acteur humanitaire connu et apprécié dans la zone.

A Bangui, les expatriés disposent de chambres individuelles dans deux maisons partagées situées sur une concession où se trouve également le bureau. Une connexion wifi est disponible sur toute la base.
Sur Birao, TGH dispose d’une concession bureau-base de vie sécurisée. Une chambre sera disponible. L’électricité est fournie par un générateur qui ne fonctionne que quelques heures par jour ; la connexion internet est dépendante du fonctionnement du générateur.

Un retour régulier sur Bangui permet aux expatriés de se reposer et de profiter de certains loisirs disponibles sur Bangui.

Profil

  • Connaissances et expériences dans le domaine de la protection de l’enfance, la gestion d’EAE ainsi que la gestion des cas personnalisés.
  • Motivation et expérience pour les projets d’urgence.
  • Bonne connaissance du milieu humanitaire (ONG, OI, UNICEF…).
  • Maîtrise de la gestion de projet.
  • Maîtrise des outils informatiques (dont Excel et Word).
  • Capacités à mettre en place et à dispenser des formations en protection de l’enfance et protection transversale.
  • Bonnes capacités rédactionnelles en français.
  • Capacité et motivation pour vivre et travailler en équipe.
  • Capacité à vivre dans un contexte sécuritaire instable.

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Source : Site TGH

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