Créée en 1994, TGH, association française de solidarité internationale basée à Lyon, élabore et met en œuvre des programmes d’urgence, de réhabilitation et de développement dans les domaines de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, du génie civil, de la sécurité alimentaire, moyens d’existences et du développement rural, du socio-éducatif et du psychosocial. TGH travaille actuellement dans 10 pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient.
Contexte
La République centrafricaine (RCA) compte aujourd’hui plus de 2,8 millions de personnes ayant besoin d’assistance, soit plus de la moitié de la population que compte le pays. Les besoins prioritaires regroupent l’accès à la nourriture, la protection, l’accès aux soins de santé, à l’eau potable, à l’assainissement et l’hygiène, à l’éducation, mais également l’accès aux abris et aux articles ménagers de première nécessité. Si les besoins primaires des populations augmentent, les affrontements réguliers rendent difficile l’accès à l’aide humanitaire aux populations dans le besoin, et donc le travail des organisations humanitaires sur place.
Considérée comme l’un des pays les plus pauvres au monde, la RCA traverse des crises humanitaires récurrentes depuis son indépendance en 1960. Cette situation est en partie la cause, mais aussi la conséquence, de la faiblesse de l’Etat et de l’instabilité politique chronique, souvent à base ethnique, qui secouent régulièrement le pays. Depuis mars 2013, les changements de régimes qui se sont succédé ont contribué à une escalade des violences intercommunautaires dans le pays, multipliant les violations des droits humains, les déplacements massifs de populations ainsi que la destruction de biens et la perte des moyens de subsistance de ces dernières. A cet égard, le Comité permanent inter-organisations a hissé la crise centrafricaine au niveau 3 de l’urgence humanitaire, ce dernier étant le plus élevé. Depuis fin décembre 2020, le déroulement des élections présidentielles a impacté la situation sécuritaire du pays. 6 groupes armés se sont ainsi réunis pour créer la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et lutter contre la tenue de ce scrutin. Après que Faustin-Archange Touadéra ait été réélu dès le premier tour
(au pouvoir depuis 2016), la CPC a accentué ses initiatives afin de prendre le contrôle du pays et notamment de la capitale, Bangui. Le climat de tensions instauré par les élections présidentielles de décembre 2020 perdure encore aujourd’hui, bien que les forces armées centrafricaines (FACA) soutenues militairement par leurs alliés russes et rwandais ainsi que par la MINUSCA à pu reprendre le contrôle d’une partie du pays. En juillet 2023, l’Etat en place a organisé un référendum pour modifier la constitution pour celle-ci puisse permettre au président en place de se représenter à vie. Le « oui » a largement emporté, bien que l’opposition ait appelé au boycott.
TGH est présente dans la préfecture de la Vakaga. Zone du nord est, frontalière avec le Soudan et le Tchad, la Vakaga fait face à des difficultés accrues : son isolement géographique se traduit également par un isolement social, politique et économique, vis-à-vis du reste de la RCA et principalement de Bangui. L’État y est peu présent et le redéploiement des services officiels demeure pratiquement inexistant. Ainsi, nombre de fonctionnaires décentralisés de l’Etat sont basés à Ndélé, chef-lieu de la Préfecture voisine de la Bamingui-Bangoran. Du fait de son isolement, la Vakaga a été la dernière des 16 préfectures de la RCA à recevoir son préfet. Nommé le 23 août 2017 par le président Faustin-Archange Touadéra, il a pris ses fonctions le 21 février 2018. En août puis octobre 2019, des affrontements entre groupes armés ont eu lieu à Birao ce qui a engendré le déplacement de plus de 15 000 personnes dans des sites de regroupement dans la ville et créant des besoins très importants en eau, hygiène et assainissement ainsi qu’en aide alimentaire. Faisant face à la volatilité du contexte sécuritaire, la MINUSCA, opération multidimensionnelle des Nations Unies en charge de la protection des civils, de la facilitation de l’aide humanitaire et du soutien au processus de transition est présente à Birao. . Les mesures nécessaires sont prises par TGH en conséquence.
Enfin, depuis le début de la crise au Soudan en avril 2023, la situation en Vakaga s’est d’autant plus dégradée : la frontière est dorénavant fermée (alors que la zone était largement dépendante du commerce avec le Soudan) ce qui a réduit la disponibilité des biens sur les marchés et fait largement augmenter les prix. Les réfugiés Soudanais et retournés centrafricains affluent, pesant encore davantage sur le peu de ressources disponibles. Enfin, la condition sécuritaire se dégrade, avec la présence de groupes armés tchadiens et soudanais.
Présentation de la mission
TGH a débuté son action en RCA en 2007 pour soutenir les populations vulnérables de la préfecture de la Vakaga. Aujourd’hui, l’association intervient en Vakaga (à Birao et sur les axes) dans les secteurs de la Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence, de l’Eau, Hygiène, Assainissement et de l’Education/Renforcement de Capacités – à travers un projet multisectoriel financé par l’AFD en consortium avec PUI qui elle, intervient en Bamingui-Bongoran. A ce jour, TGH reste encore l’une des seules organisations humanitaires internationales présentes de manière continue dans cette région marginalisée et excentrée. Récemment, afin de répondre à l’afflux de réfugiés lié à la crise soudanaise, TGH a obtenu de nouveau financement d’UNCEF pour une réponse d’urgente multisectorielle en EHA, Protection de l’enfance et Education sur Birao et sur les axes, pour répondre – entre autres – au besoin des populations déplacées venant du Soudan (depuis avril 2023).
Parallèlement, l’association met en œuvre un projet multi-annuel ans le secteur de la formation professionnelle en consortium avec Mercy Corps financé par l’AFD à Bangui, Mbaïki et dans région ouest du pays (Carnot, Berberati, etc.). De plus, a Bangui, TGH intervient depuis 2014 auprès des enfants des rues, et depuis 2020 auprès des mineurs incarcérés pour garantir aux enfants marginalisés un accès à des services socio-éducatifs et médicaux de base, et participe au processus de réunification familiale et de placement en famille d’accueil. L’intervention de TGH vise à améliorer la protection et la réinsertion des enfants en situation de rue, et mineurs incarcérés/libérés ; elle est financée par l’AFD, UNICEF, les fondations RAJA et UEFA ainsi que le CDCS.
TGH a longtemps été présente dans la Ouaka, mais faute de financement, la base de Bambari a été fermé en juin 2022.
De par l’épidémie de COVID-19, l’intégralité des projets en cours comportent également une composante visant à lutter contre la propagation du virus.
La mission est financée à hauteur d’environ 3,5 millions d’euros. L’équipe actuelle est composée de 18 expatriés et d’environ 120 personnels nationaux, répartis sur les différentes bases opérationnelles (Bangui, Berberati et Birao).
Présentation du projet
Pour répondre aux besoins urgents des populations déplacées (demandeurs d’asiles et retournés), en partenariat avec UNICEF, TGH propose une réponse multisectorielle d’urgence, basée sur ses domaines d’expertise : subvenir aux besoins immédiats en Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) et en Protection de l’Enfance (PE). L’intervention initialement calibrée pour répondre pendant 2 mois aux besoins de 10 000 personnes vivant en situation de camp va être étendue de 5 mois, extension en cours de validation avec le bailleur.
En EHA, TGH met en place une réponse d’urgence incluant l’accès à une eau de qualité en quantité suffisante, l’assainissement et l’hygiène :
- Accès à l’eau : mise en place d’une solution d’approvisionnement en eau en urgence (dispositif de station de pompage, etc.), test de qualité d’eau, traitement de l’eau si nécessaire.
- Assainissement : installation de latrines d’urgence et de douches d’urgence selon les besoins.
- Hygiène : séances de sensibilisation à l’hygiène via les relais communautaires (ReCo) formés et encadrés par les équipes TGH et selon les stocks disponibles, distribution de kits et matériel d’hygiène à la population (savon, jerrycans, etc.). Installation de station de lavage de mains.
- Gestion des déchets potentiels.
Poste
Le ou la Responsable de projet EHA est placé·e sous la responsabilité du Coordinateur Terrain et reçoit l’appui du Coordinateur Programme basé à Bangui et du département technique basé au siège à Lyon.
Il ou elle assure la supervision et la gestion des activités du projet, à travers la mise en œuvre et le monitoring des activités, la logistique et l’administration liées à ce projet et la gestion des équipes.
Il/elle assume les responsabilités suivantes :
Gestion de projets
- Analyser les activités EHA à mettre en œuvre selon l’évolution des besoins et de la situation, définir les activités à réaliser en accord avec la proposition, les planifier et prévoir les dépenses associées en accord avec le budget alloué et le matériel fourni par UNICEF (cadre logique, chronogramme d’activité, BoQ, chronogramme d’achat, prévisionnel des dépenses) ;
- Organiser et superviser la bonne mise en œuvre des activités ;
- Mettre à jour les outils de suivi et de planification, permettant de mesurer l’avancement, la qualité et l’impact des projets, d’alerter en cas de glissement et de prendre les actions correctives le cas échéant ;
- Communiquer avec la Coordinatrice terrain, le Coordinateur des Programmes et le Responsable de la cellule technique sur l’avancement du projet, les problèmes rencontrés, les risques évalués, etc. et proposer des solutions adaptées ;
- Capitaliser les informations liées au projet afin de pouvoir justifier des activités aux bailleurs : certificats de donation, certificats d’achèvement, attestation de formation, justificatifs de paiement… ;
- Evaluer régulièrement les besoins et estimer les opportunités afin d’adapter la réponse apportée par TGH et anticiper de nouveaux projets ;
- Collecter les données techniques et analyser les opportunités et les risques ;
- Identifier les partenaires techniques et proposer des modalités de contractualisation et/ou de partenariat ;
- Se coordonner avec les ONG, institutions et partenaires œuvrant dans la zone d’intervention, partager et remonter les informations utiles.
Gestion des équipes
- Réaliser les recrutements nécessaires ;
- Planifier, encadrer et superviser le travail de l’équipe ;
- Evaluer le travail de l’adjoint CdP et superviser l’évaluation du reste de l’équipe ;
- Renforcer les capacités de chaque membre de l’équipe selon les besoins évalués ;
- Assurer une bonne coordination et une bonne communication interne (au sein de l’équipe et avec les autres départements), notamment par la tenue de réunions régulières avec l’équipe ;
- Faire des retours à la Coordinatrice Terrain et le cas échéant au Coordinateur Programme sur les enjeux et problématiques soulevées par son équipe ;
- Assurer la résolution des conflits éventuels au sein de l’équipe et tenir informée la Coordinatrice Terrain.
Gestion logistique et administrative
- Préparer l’état des besoins humains, logistiques et financiers selon le planning défini ;
- Assurer le suivi financier de son activité, y compris le suivi régulier des dépenses, conformément aux procédures et directives financières de TGH ;
- Remonter au département logistique les états de stock décentralisés (stocks « terrain ») pour son activité ;
- Développer un plan de travail, d’achat et de dépenses clair et s’assurer que le programme est mis en œuvre dans le cadre du budget et du calendrier convenus/approuvés ;
- Elaborer les demandes d’achat et de services en collaboration avec le département logistique.
Participation à la coordination de la mission
- Participer aux réunions de coordination opérationnelles ;
- Rédiger les rapports internes (rapports de mission, rapports mensuels etc…) aux échéances convenues ;
- Assurer le partage de connaissances et d’expériences en échangeant autant que nécessaire avec les collègues sur le déroulement du projet, les interventions prévues, les contacts pris avec les autorités locales, les bénéficiaires et autres partenaires, etc.
Participation à la coordination entre les acteurs Humanitaires et/ou autres à Birao
- Participer aux réunions de coordination avec les partenaires humanitaires de la zone ;
- Participer et contribuer à la mise en place en lien avec OCHA d’un cluster EHA en fonction de l’arrivée de nouveaux acteurs intervenant dans ce domaine dans la zone ;
- Représenter TGH dans le cadre des réunions CCM (Coordination et Management du Camp) sur le site de déplacé de Yata.
Reporting / monitoring
- Rédiger les rapports d’activités internes et externes aux échéances prévues auprès du bailleur ;
- Coordonner et finaliser l’élaboration des budgets liés aux propositions de projets et contribuer à la rédaction des rapports financiers et narratifs destinés aux bailleurs, en collaboration avec la Grants and Reporting Officer et le Coordinateur des Programmes ;
- Participer à l’élaboration et la rédaction de propositions à de nouveaux bailleurs, en collaboration avec la Grants and Reporting Officer et le Coordinateur Programmes.
Sécurité
- Veiller à l’application des consignes de sécurité sur la base et par les équipes déployées sur le terrain ;
- Participer à la collecte des informations sécuritaires.
Ces responsabilités pourront être revues en fonction des évolutions des besoins sur le terrain et en fonction du profil du candidat qui sera retenu pour ce poste.
Conditions de sécurité, de travail, et de vie
Le contexte sécuritaire impose le strict respect des règles de sécurité (couvre-feu, suivi des mouvements, etc.) mises en place par la CT et régulièrement révisées selon l’évolution du contexte. Les déplacements sur le terrain en dehors de Birao son strictement limités. TGH est un acteur humanitaire connu et apprécié dans la zone.
Les équipes de TGH à Birao logent sur une base vie/bureau. Chaque expatrié dispose d’une chambre individuelle. Les mouvements et activités sont limités. Une connexion wifi est disponible aux heures de fonctionnement du générateur.
Un retour à Bangui est possible toutes les six semaines, en dehors de la période de congés et des R&R.
A Bangui, les expatriés disposent de chambres individuelles dans deux maisons partagées, situées sur une concession où se trouve également le bureau, et dans une troisième maison détachée. Une connexion wifi est disponible dans toutes les maisons et au bureau.
Expériences / Formation
- Expérience en Eau, Hygiène et Assainissement d’au moins deux ans ;
- Maîtrise de la gestion de projet ;
- Expérience dans les sites de déplacés et dans l’appui au retour ;
- Expérience de projet EHA d’urgence très appréciée ;
- Bonne connaissance du milieu humanitaire (ONG, OI, UE, UNICEF…) ;
- Grande capacité de flexibilité et adaptabilité dans un contexte changeant ;
- Force de proposition opérationnelle pour répondre aux besoins urgents EHA ;
- Maîtrise des outils informatiques (dont Excel et Word) ;
- Capacités à mettre en place et à dispenser des formations ;
- Bonnes capacités rédactionnelles en français ;
- Capacité et motivation pour vivre et travailler en équipe ;
- Capacité à vivre dans un contexte sécuritaire instable.
Salaire
Pays : RCA – poste basé à Birao (Vakaga)
Durée : 5 mois
Prise de poste : décembre 2023
LIRE AUSSI: L’organisation humanitaire INTERSOS recrute pour ce poste (05 Décembre 2023)
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