Expertise France est l’agence publique de conception et de mise en œuvre de projets internationaux de coopération technique. L’agence intervient autour de quatre axes prioritaires :
- gouvernance démocratique, économique et financière ;
- paix, stabilité et sécurité ;
- climat, agriculture et développement durable ;
- santé et développement humain.
Description de la mission
Pour guider la mise en œuvre du projet Musée, financé par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Expertise France souhaite développer un système de suivi-évaluation complet.
Expertise France recherche pour cela un.e expert.e suivi-évaluation afin d’élaborer et de mettre en place un cadre de suivi-évaluation approprié permettant la définition des indicateurs et valeurs cibles, la collecte, l’analyse et l’utilisation systématique et efficace des informations de suivi et d’évaluation du projet.
Évaluer les besoins du projet en matière de suivi et évaluation, étendue de la collecte des données, usage d’outils internes et externes.
Réviser le cadre logique du projet et définir les indicateurs SMART ainsi que les indicateurs de résultats et d’impact (définition, mode de calcul, méthode de collecte, fréquence de collecte, sources) ;
Conceptualiser et développer un plan de suivi et évaluation du projet, selon la trame EF comportant :
- les référentiels et les ressources pour le suivi-évaluation.
- la liste des indicateurs de suivi du projet et la description de chaque indicateur (désagrégés de façon adéquate), ainsi que leur plan de suivi (moyens de vérification, méthodologie, outils, mesure, fréquence, responsable, etc);
- le processus de flux des données, de la collecte à leur utilisation (collecte, remontée, consolidation, visualisation, utilisation pour le pilotage et la prise de décision, reporting, etc.);
- la gestion des données (analyse, reporting, archivage, confidentialité, contrôle qualité, protection des données dans le respect de la RGPD);
- les outils et méthodes de collecte de données;
- les questions évaluatives et relatives à la performance;
- les questions d’apprentissage, et la planification des temps d’apprentissage;
- Concevoir des outils de suivi des activités et collecte des données ;
- Mettre à jour le tableau de bord, outil de suivi des indicateurs agrégés et cumulés du au fil de l’eau;
- Réaliser et valider la situation de référence (baseline);
- Développer un système de gestion et de diffusion de l’information sous forme de Powerpoint (rapport de suivi, rapport d’évaluation, communication) orienté vers les bénéficiaires du projet, les partenaires d’exécution, le bailleur et les autorités diffusé au moment des COPIL;
- Rédiger les rapports de suivi périodique (annuel) ;
- Animer et formaliser la capitalisation des résultats du projet en structurant et consolidant les données clés ;
Résultats attendus;
- Un rapport de diagnostic succinct est rédigé en amont du plan de suivi et évaluation ;
- Le plan de suivi et évaluation est rédigé et est adapté au diagnostic mené;
- La baseline est validée;
- Le cadre logique et ses indicateurs sont définis et actualisés;
- Les outils de collecte et de suivi sont disponibles;
- Les rapports de suivi périodique (annuels) sont réalisés et disponibles à temps ;
- Le tableau de bord est à jour et permet d’appuyer le pilotage du projet;
- Au moins une fiche de capitalisation au format Expertise France est réalisée à la suite d’un ou plusieurs ateliers avec l’équipe-projet.
Description du projet ou contexte
Le Musée Virtuel de Guinée, fruit d’une collaboration entre la France, le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat (MCTA) et le Musée national de Guinée, aspire à transformer en profondeur les modalités de préservation et de valorisation du patrimoine guinéen par l’utilisation des technologies numériques. En abolissant les frontières géographiques et les fractures sociétales internes, il vise à rendre la culture guinéenne accessible à tous, tant à l’échelle locale qu’internationale. Il contribue ainsi à la promotion de la diversité culturelle, à la transmission du patrimoine immatériel et matériel, et à la reconnaissance de la Guinée dans le cadre du patrimoine mondial.
Ce projet se fixe pour objectif de renouveler l’interaction des jeunes générations, des enfants et des enseignants-chercheurs avec leur héritage culturel. À travers une plateforme ludique et interactive, il proposera une expérience immersive et pédagogique, rendant la découverte du patrimoine guinéen plus engageante et significative. Par son approche centrée sur la conservation durable, il participe également à la sensibilisation du grand public à l’importance de la sauvegarde du patrimoine, notamment à travers la recherche scientifique.
Dans ce cadre, une première mission d’expertise a été mobilisée afin de conseiller le MCTA sur les enjeux liés à la numérisation des collections et à la conception de l’interface du futur musée virtuel. Cette mission exploratoire, réalisée auprès de plusieurs institutions françaises conservant des œuvres guinéennes, a donné lieu à un rapport préliminaire transmis à l’ambassade de France en décembre 2022 et validé par le ministre en mars 2023.
Le MCTA a parallèlement exprimé son souhait d’inscrire le projet de musée virtuel dans une dynamique plus large de rénovation et d’extension du Musée national, pour laquelle une aide financière et technique française a été sollicitée. Cette demande, portée par l’AFD sous l’impulsion de l’Ambassade de France, est actuellement en cours d’instruction. Le présent projet se positionne ainsi comme un outil complémentaire et préfiguratif du projet muséal dit « physique ». Alors que ce dernier a vocation à renforcer la visibilité du musée à l’échelle nationale, la composante virtuelle entend, pour sa part, favoriser une consultation élargie à l’échelle internationale.
Les missions réalisées ont permis de mettre en lumière plusieurs enjeux structurants : des ressources limitées pour la conservation du patrimoine, une méconnaissance importante de la culture nationale parmi la jeunesse guinéenne, une faible accessibilité de l’information culturelle, ainsi qu’un déficit global de valorisation du patrimoine.
Ce projet revêt une dimension stratégique en contribuant à la redéfinition de l’identité culturelle et historique nationale, dans une perspective de cohésion sociale. Il répond à une volonté exprimée au plus haut niveau de l’État de promouvoir une lecture partagée de l’histoire guinéenne, dépassant les clivages ethniques.
À l’instar d’initiatives similaires menées dans d’autres pays africains, notamment au Bénin, le projet de musée virtuel constitue un levier de diplomatie culturelle et un outil de rayonnement à l’international. Il permettra de restituer une image riche et plurielle du patrimoine guinéen tout en favorisant de nouvelles formes de coopération, tant sur le plan local qu’international.
Présentation du Projet Musée virtuel
Le Musée virtuel de Guinée est un projet Fonds Equipe France + (FEF+) financé par le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et est mis en oeuvre par Expertise France. Son bénéficiaire et partenaire principal est le Musée National de Guinée.
Une équipe de mise en oeuvre composée de trois personnes est présente en Guinée.
Ce projet est structuré autour de 2 grandes composantes :
COMPOSANTE 1 : La conservation et la sauvegarde numérique du patrimoine matériel guinéen sont améliorées
COMPOSANTE 2 : Le patrimoine matériel et immatériel guinéen est mis en valeur grâce à des outils numériques
Le projet du Musée virtuel de Guinée présente plusieurs caractères innovants :
Il introduit une approche technologique inédite en utilisant des outils et moyens techniques modernes tels que la numérisation, la dématérialisation et internet pour sauvegarder, valoriser et rendre accessible le patrimoine culturel guinéen. Cette digitalisation permet de respecter le choix muséographique des autorités guinéennes et offre une accessibilité accrue aux informations sur la culture guinéenne, dépassant les limites géographiques.
Le projet innove également en liant le patrimoine matériel et immatériel, avec l’ambition de présenter des objets accompagnés de leurs sonorités, chants et danses associés au sein notamment d’une plateforme web qui sera développée pour le projet.
Il se veut inclusif et participatif, avec une volonté de représenter toutes les cultures guinéennes, y compris les communautés minoritaires, à travers la construction du musée virtuel. Cette démarche engageante implique également la jeunesse guinéenne dans la conception et la mise en œuvre du projet, en intégrant notamment des associations de blogueurs pour faire rayonner le patrimoine guinéen à l’international.
Coût et financement
Le financement de ce projet s’élève à 1 999 935 euros.
Stratégie et contenu du projet
Les bénéficiaires directs ciblés par le projet :
Les bénéficiaires directs ciblés par le projet, selon les directives du ministre guinéen de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, quels que soient les origines ethniques et géographie du pays, sont les suivants :
Jeunesse guinéenne (âgée de 15 à 35 ans selon la définition de l’Union Africaine) : En raison d’un manque de familiarité avec leur propre culture et patrimoine, la jeunesse guinéenne est une cible prioritaire. L’utilisation de l’outil numérique, avec lequel ils sont familiers, leur permettra de découvrir et d’explorer leur propre héritage culturel.
Enfants (âgés de moins de 15 ans) : Pour assurer une transmission intergénérationnelle du savoir sur le patrimoine et la culture guinéenne, il est essentiel de commencer par les plus jeunes. En leur transmettant ces connaissances dès leur jeune âge, ils pourront les assimiler et les transmettre aux générations futures.
Enseignants-chercheurs / Étudiants-chercheurs : L’outil virtuel facilitera l’accès aux connaissances sur le patrimoine et la culture guinéenne pour les chercheurs et les étudiants. Cela favorisera la recherche et contribuera à la préservation et à la diffusion du savoir historique et culturel du pays.
Les bénéficiaires indirects ciblés par le projet :
Les jeunes guinéens, qui bénéficieront d’un accès enrichi à leur patrimoine culturel et d’opportunités d’apprentissage interactif.
Les étudiants et chercheurs, qui auront accès à une ressource précieuse pour leurs travaux académiques et leurs recherches sur l’histoire et la culture guinéennes.
Les enseignants, qui pourront utiliser le musée virtuel comme outil pédagogique pour enrichir l’enseignement de l’histoire et de la culture dans les écoles.
Les communautés locales, qui verront leur patrimoine matériel et immatériel préservé et mis en valeur, renforçant ainsi leur identité culturelle et leur fierté.
Les touristes nationaux et internationaux, qui auront l’opportunité de découvrir et d’explorer la richesse culturelle de la Guinée à travers le musée virtuel.
La diaspora guinéenne, qui pourra se reconnecter avec ses racines culturelles et contribuer à la diffusion et à la promotion du patrimoine guinéen à l’échelle mondiale.
Les professionnels de la culture et de l’art, tels que les artistes, les opérateurs culturels et les institutions muséales, qui trouveront dans le musée virtuel une plateforme pour exposer et promouvoir leurs œuvres.
Les responsables politiques et les décideurs, qui peuvent utiliser le musée virtuel comme un outil pour promouvoir la culture guinéenne et renforcer l’identité nationale.
Les médias et les communicateurs, qui pourront utiliser le contenu du musée virtuel pour sensibiliser le public à l’importance de la préservation du patrimoine culturel (maisons d’édition notamment)
Cultures partagées à l’échelle régionale (notamment dans le cadre de la crise sahélienne).
Les partenaires internationaux et les bailleurs de fonds, qui soutiennent le projet et peuvent en tirer des enseignements sur les meilleures pratiques en matière de préservation et de valorisation du patrimoine culturel.
Le système de suivi et d’évaluation du projet.
Le projet Musée virtuel nécessitera un système de suivi et évaluation qui devra apporter à l’ensemble des parties prenantes (équipe projet, bailleur, COPIL, partenaires) des informations transparentes sur l’ensemble de la chaîne des résultats.
Ce système de suivi et d’évaluation du projet sera conçu et renseigné par l’expert en suivi et évaluation sur la base de la théorie du changement, du cadre lofique et du budget élaborés lors du développement du projet.
Le système se matérialisera par un cadre de suivi et d’évaluation qui, pour l’essentiel, précisera le contenu des données et des informations ainsi que la périodicité, les modalités et les responsabilités pour leur production et leur diffusion.
La note méthodologique de cadrage formalisera ce cadre de suivi-évaluation. Outre les indicateurs d’activités et thématiques définis dans le cadre logique du projet par Expertise France, principalement axés sur le suivi de la réalisation des actions, des indicateurs de résultats et d’impact devront également être précisés dans leur définition et modalité de collecte en conformité avec le référentiel d’indicateurs du FEF+ tel que défini par le bailleur, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE).
Le suivi des activités et des ressources s’appuiera sur des séquences bimensuelles (réunions d’équipe projet), mensuelles (points mensuels d’avancement par domaine d’intervention et tableau de bord mensuel du projet), trimestrielles (rapport trimestriel d’avancement) et annuelles (rapport annuel agrémenté des indicateurs annuels et d’une analyse plus poussée des réalisations et du budget prévisionnel).
L’équipe projet et l’expert court terme, avec l’appui des partenaires et de leur système d’information, assureront la collecte des données et le remplissage de l’outil de suivi-evaluation. Ils recevront ponctuellement l’appui méthodologique et technique de l’équipe SERA d’Expertise France. Ce plan de suivi-évaluation sera validé au COPIL du projet.
Profil souhaité
Expérience professionnelle de 5 ans minimum sur les systèmes de suivi, évaluation et apprentissages ;
Expérience préalable de 5 ans minimum dans le cadre de projets de coopération à l’international ;
Expérience préalable dans le suivi de projets financés par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères serait un atout.
Diplôme supérieur en coopération internationale, développement, ou gestion de projets ;
Solide connaissances des méthodes et outils de suivi-évaluation et d’apprentissage ;
Aptitude à faire adhérer l’équipe aux processus de suivi et aux usages des outils ;
Capacité à transmettre un savoir-faire et à accompagner des acteurs opérationnels ;
Connaissances dans le domaine de la culture/ patrimoine et de la coopération muséale seraient un atout ;
Maitrise d’Excel et Power BI.
Informations complémentaires
La mission se déroulera à distance et sur le terrain.
Début provisoire de la mission : Juillet 2025.
Durée maximale de la mission : Nombre de jours à définir par l’expert répartis sur 16 mois dont deux missions terrain
Calendrier prévisionnel :
Première mission en Juillet 2025
Seconde mission en Novembre 2026
Critères de sélection des candidatures
Le processus de sélection des candidats s’opérera selon le(s) critère(s) suivant(s) :
- Formation/compétences/expériences du candidat
- Expériences du candidat en lien avec la mission d’expertise
- Évaluation de l’expertise du candidat dans le domaine recherché
- Connaissances du candidat du contexte local (pays ou région d’intervention).