Expertise France est l’agence publique de conception et de mise en œuvre de projets internationaux de coopération technique. L’agence intervient autour de quatre axes prioritaires :
- gouvernance démocratique, économique et financière ;
- paix, stabilité et sécurité ;
- climat, agriculture et développement durable ;
- santé et développement humain.
Dans ces domaines, Expertise France assure des missions d’ingénierie et de mise en œuvre de projets de renforcement des capacités, mobilise de l’expertise technique et joue un rôle d’ensemblier de projets faisant intervenir de l’expertise publique et des savoir-faire privés.
L’expert technique sélectionné, sous la supervision du chef de projet, sera chargé d’assurer la bonne mise en œuvre des activités OS1 et OS2 du projet selon son domaine d’expertise. Il/elle sera chargé(e) de mettre en œuvre ces activités en effectuant des missions techniques dans son domaine.
Basé à Bissau, il/elle travaillera sous la supervision du chef de projet.
Il/elle travaillera en étroite collaboration avec les administrations du Ministère des Finances Bissau-Guinéen (MinFi) et plus particulièrement avec les directions en charge de la gestion budgétaire au sein du MinFi, mais aussi dans les ministères sectoriels (éducation, santé, etc.).
Les activités seront adaptées aux demandes exprimées par les bénéficiaires et à leurs contextes spécifiques en ligne avec la Politique Nationale de Développement, mais se concentreront en particulier sur les missions suivantes :
- Analyse d’un programme budgétaire (analyse d’un cadre budgétaire sectoriel au regard des critères de cohérence avec la stratégie du secteur, de crédibilité des prévisions, d’équité des subventions) ;
- Assistance technique à la préparation du cadre budgétaire (coordination de la chaîne de cadrage, élaboration d’un CBMT, rédaction du rapport économique et financier accompagnant la loi de finances…) ;
- Assistance technique pour la programmation des dépenses (coordination avec les ministères sectoriels, préparation du CDMT) ;
- Assistance technique pour le budget (définition et application de la nomenclature budgétaire, organisation du calendrier budgétaire, complétude et clarté de la documentation budgétaire, budget en AE/PC, budget sensible au genre, budget vert) ;
- Assistance technique pour la gestion budgétaire et le reporting (préparation des plans d’engagement, réforme du contrôle financier, organisation des DAF sectoriels, établissement et analyse des rapports budgétaires infra-annuels et annuels).
Cette liste non exhaustive s’inscrira dans la dynamique de structuration d’une nouvelle stratégie nationale de réforme des finances publiques et de sa mise en œuvre.
Le spécialiste devra :
o Réaliser les missions d’assistance technique sur les thèmes listés ci-dessous ;
o Produire des résultats stratégiques pour chacune des missions réalisées ;
o Réaliser des missions d’élaboration de plans de formation et d’organisation de la mise en œuvre ;
o Participer à la rédaction des rapports techniques semestriels ;
o Soutenir la coordination des réformes du MinFi ;
o Appuyer la coordination des actions entre les AT des différents PTF ;
o Appuyer le pilotage des travaux de capitalisation en lien avec le chef de projet et le chargé de mission au siège ;
o Appuyer les activités de visibilité et de communication du projet en lien avec le chef de projet.
chef de projet ;
o Appuyer le pilotage du système de suivi et d’évaluation (définition d’indicateurs par mission, etc.), en lien avec le chef de projet ;
o Assurer la coordination et le dialogue avec les autres projets financés par les PTF (en particulier les autres projets et initiatives de l’UE).
– Coordination des parties prenantes
Le secteur de la GFP en Guinée-Bissau ne dispose pas d’un mécanisme approprié (du moins pas très actif et visible) pour coordonner les réformes de la GFP, ni entre les PTF.
En l’absence d’une stratégie nationale claire de GFP, le programme du FMI est un point de référence pour les agences gouvernementales et les PTF qui soutiennent diverses initiatives dans le secteur de la GFP en Guinée-Bissau. En fait, la FEC du FMI s’accompagne d’un ensemble complet de mesures qui englobent ce projet.
Par conséquent, le projet peut servir de plateforme pour lancer une dynamique avec les bénéficiaires et les PTF afin de catalyser cette coordination et de l’institutionnaliser.
Avec le soutien du chef de projet, l’expert devra s’assurer que des informations de qualité sont régulièrement partagées. Il s’agit notamment de
o Mettre en place des mécanismes de coordination avec les bénéficiaires : comitologie, partage d’informations ;
o Discuter régulièrement de l’avancement du projet avec l’UE et les autres partenaires impliqués ;
o Présenter le projet aux donateurs/financiers et aider à identifier les synergies ;
o Participer à des groupes de discussion entre donateurs/financeurs. Plusieurs projets sont liés aux projets de GFP en Guinée-Bissau : il sera essentiel d’assurer le suivi et la coordination avec ces autres projets ;
o Identifier les partenaires pertinents, en particulier les partenaires européens, pour fournir une expertise de qualité.
Description du projet ou contexte
La Guinée-Bissau, l’un des pays les plus pauvres et les plus fragiles du monde, compte environ 1,9 million d’habitants. La structure économique n’a pratiquement pas changé au cours des deux dernières décennies et dépend presque entièrement d’une seule culture, la noix de cajou, qui représente entre 90 et 98 % des recettes d’exportation totales du pays. L’agriculture représente plus de 45 % du PIB et emploie 80 % de la population active, principalement des femmes. L’économie peu diversifiée rend le pays très vulnérable aux chocs mondiaux et aux conditions météorologiques défavorables. Selon la Banque mondiale, la croissance économique réelle a ralenti à 3,5 % en 2022, contre 6,4 % en 2021.
L’instabilité politique en Guinée-Bissau a limité le développement des capacités institutionnelles du pays, empêchant une bonne gestion des finances publiques et réduisant les efforts de lutte contre la corruption. Les systèmes actuels de GFP ne garantissent pas une gestion adéquate des dépenses en termes de priorisation, de contrôle, de responsabilité et d’efficacité. En 2022, le pays était classé 164/180 sur l’indice de perception de la corruption (IPC) avec un score de 21/100.
La situation générale du pays reste fragile, face à des défis tels que la criminalité transnationale organisée présente dans un contexte de frontières poreuses, un État de droit fragile, une fragilité socio-économique persistante et des problèmes liés au changement climatique. La Covid-19 a perturbé l’économie déjà fragile et a entraîné une détérioration de la situation financière, exacerbant la disparité avec la croissance économique moyenne du PIB de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
En lien avec la Politique Nationale de Développement, ce projet vise à promouvoir la transparence et la responsabilité des finances publiques en Guinée-Bissau en appuyant la mise en œuvre des réformes nécessaires à la bonne gestion financière des ressources publiques, en vue d’une plus grande transparence permettant un contrôle efficace de l’administration, notamment dans la gestion des finances publiques.
L’objectif général (impact) de ce projet est de promouvoir la transparence et la responsabilité dans les finances publiques de la Guinée-Bissau.
Les objectifs spécifiques de cette action sont les suivants
1. améliorer l’efficacité des systèmes, procédures et capacités de gestion des finances publiques (OS1)
2. Renforcer le cadre et les conditions de participation, de transparence et de contrôle dans la gouvernance financière et la lutte contre la corruption (OS2).
Les résultats attendus dans le cadre du projet, qui contribuent aux objectifs spécifiques correspondants, sont les suivants :
o Contributions à l’OS1 :
1.1. le renforcement des capacités des acteurs des finances publiques sur les questions de planification budgétaire et stratégique en prenant en compte l’égalité femmes hommes et les questions environnementales.
1.2 Renforcement des systèmes et processus de programmation et de budgétisation prenant en compte les questions d’égalité entre les femmes et les hommes et d’environnement.
1.3 Renforcer les systèmes et processus d’exécution des dépenses, de transfert de marché et de contrôle interne.
o Contributions à l’OS2 :
2.1. la promotion de l’égalité d’accès de la population à l’information sur les finances publiques.
2.2. Renforcer la capacité du Parlement, de la Cour des comptes et de la société civile à contrôler la gestion des finances publiques.
2.3 Améliorer les mécanismes de lutte contre la corruption.
Bénéficiaires :
– Ministère des Finances (Budget, Trésor, commande publique, conjoncture/prévisions, dette, contrôle financier, IGF).
– INE (Institut national de la statistique).
– Ministère de l’économie, de la planification et de l’intégration régionale.
– Cour des comptes.
Profil souhaité
Qualifications et compétences :
– Diplôme d’enseignement supérieur de niveau master ou équivalent dans un domaine en rapport avec la mission ;
– Expérience avérée de la gestion budgétaire dans une administration publique ;
– Goût avéré pour le travail en équipe et en réseau ;
– Sens du relationnel et de la communication ;
– Esprit d’initiative, sens des responsabilités ;
– Sens de l’organisation et de la rigueur ;
– Autonomie, flexibilité et réactivité ;
– Capacité d’analyse et esprit de synthèse ;
– Maîtrise du progiciel Office (Word, Excel, PowerPoint, etc.) et d’autres langages (Eviews, Stata, Python, etc.) ;
– Diplomatie et discrétion ;
– Une excellente maîtrise du portugais est indispensable.
– La connaissance du français et/ou de l’anglais sera un avantage.
Expérience professionnelle :
– Au moins 10 ans d’expérience dans le domaine de la gestion des finances publiques ;
– Expérience dans la conception et la mise en œuvre de documents de programmes et de procédures budgétaires ;
– La maîtrise des directives de l’UEMOA est un atout ;
– Expérience dans la mise en œuvre de projets de coopération internationale avec des institutions publiques africaines ;
– Expérience en matière d’appui institutionnel, de renforcement des capacités, de renforcement organisationnel, de formation et/ou de gestion du changement ;
– Expérience dans des projets financés par des bailleurs de fonds internationaux (notamment l’UE)
– Bonne connaissance des procédures de l’UE ;
– Expérience avérée du travail dans un environnement multiculturel ;
– Expérience dans un environnement institutionnel complexe ;
– Expérience de terrain en Afrique, en particulier en Afrique de l’Ouest (zones UEMOA et PALOP).
Informations complémentaires
La durée prévue de la mission est de 12 mois, renouvelable en fonction des performances sur la durée du projet (48 mois).
L’expert sera basé à Bissau. L’équipe du projet pourra être localisée au Ministère des Finances et/ou dans un bureau dédié au projet.
Expertise France ne contactera que les candidats présélectionnés.
Date limite de dépôt des candidatures : 30/11/2024 23:55.