Living Goods est une organisation à but non lucratif basée à Nairobi, avec des opérations principales en Ouganda, au Kenya et au Burkina Faso.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de santé communautaire au Burkina Faso, une évaluation de la chaine d’approvisionnement en produits de santé est essentielle pour garantir l’accès aux soins de santé et améliorer la qualité des services. Plusieurs défis ont révélé que la limitation des infrastructures, de la logistique, des ressources, les insuffisances liées à la gestion de la chaine d’approvisionnement en produits de santé entravent la disponibilité permanente des produits de santé et des fournitures médicales, ce qui a un impact direct sur la santé communautaire. Pour ce faire, une évaluation approfondie de la chaine d’approvisionnement en produits de santé s’avère nécessaire pour améliorer l’accès aux produits de santé, en particulier dans les zones rurales ou les services de santé sont souvent peu développés.
L’ONG Living Goods en collaboration avec le ministère de la santé a développé dans certains districts, des stratégies de renforcement des capacités des agents de santé à base communautaire (ASBC) afin de leur permettre de réaliser de façon optimale leur paquet d’activités ce qui contribuera à l’amélioration de l’offre de soins de santé communautaire. Aussi, le partenaire prévoit dans ces mêmes districts, la digitalisation de l’offre de services communautaires, la réalisation des interventions à base communautaire nécessitant que les ASBC disposent continuellement des médicaments essentiels pour la prise en charge des populations. Un circuit d’approvisionnement des ASBC en produits de santé est décrit et disponible au ministère de la santé mais plusieurs défis restent à relever quant à sa mise en œuvre effective.
L’ONG Living Goods, dans le souci d’améliorer l’accès et la qualité des soins à travers la disponibilité permanente des produits de santé au profit des ASBC souhaite ainsi le recrutement d’un consultant ou un cabinet de consultants pour conduire une évaluation de la chaine d’approvisionnement en produits de santé au niveau communautaire au Burkina Faso.
OBJECTIFS DE L’EVALUATION
Objectif général
En conformité avec la politique d’évaluation du ministère de la santé et conformément à la stratégie nationale de santé communautaire, la réalisation d’une évaluation de la chaine d’approvisionnement en produits de santé communautaire permettra d’identifier les gaps vers les résultats et tirer des leçons à prendre en compte pour une meilleure mise en œuvre de cette stratégie. Ainsi, l’objectif général de cette mission d’évaluation est d’évaluer la chaine d’approvisionnement en produits de santé au niveau communautaire au Burkina Faso.
Objectifs spécifiques
De façon spécifique, il s’agira de :
- Analyser l’efficacité de la chaine d’approvisionnement actuelle en produits de santé par l’identification des points forts et des faiblesses de la chaine
- Évaluer la performance du circuit actuel d’approvisionnement des ASBC en produits de santé ;
- Analyser la qualité de la gestion des produits de santé par les ASBC à travers l’évaluation les conditions de stockage des produits, la gestion des outils de stock au niveau communautaire, la rationalité des médicaments dispensés ainsi que la qualité des données logistiques collectées ;
- Évaluer l’impact de la gratuité des soins sur la disponibilité des produits de santé au niveau communautaire et dans les structures de santé ;
- Évaluer la satisfaction des utilisateurs concernant la distribution des produits de santé au niveau communautaire ;
- Évaluer la satisfaction des professionnels de santé sur l’approvisionnement en produits de santé à travers les taux de satisfaction des commandes des formations sanitaires et des districts ;
- Analyser les obstacles rencontrés dans la chaine d’approvisionnement, telles que les ruptures de stock, les délais de livraison et les problèmes de gestion
- Identifier les défis liés à l’approvisionnement des ASBC et des formations sanitaires en produits de santé ;
- Identifier les défis liés à la gratuité des soins sur l’approvisionnement des ASBC et des formations sanitaires en produits de santé ;
- Formuler des recommandations pour améliorer la chaîne d’approvisionnement et la gestion des médicaments au niveau communautaire.
LES CRITERES ET QUESTIONS D’EVALUATION
L’évaluation se basera sur les quatre critères standards d’évaluation définis par l’OCDE/CAD.
Les principales questions d’évaluation non exhaustives en lien avec les quatre critères retenus auxquelles l’évaluation devra apporter des réponses que sont les suivantes :
Critères d’évaluation | Questions d’évaluation |
a. Pertinence |
Est-ce que les objectifs de la chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire répondent aux priorités nationales et aux attentes des communautés bénéficiaires en manière de santé communautaire et de la règlementation en vigueur ? |
Est-ce que les objectifs envisagés par la chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire lors de sa conception ont répondu aux besoins de santé communautaire ? |
|
Dans quelle mesure la chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire contribue-t-elle à l’égalité des sexes et le droit à la santé pour tous ? | |
Dans quelle mesure la chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire s’est-elle adapté à l’évolution de l’environnement de mise en œuvre de la stratégie nationale de santé communautaire et quelles stratégies d’atténuation des risques ont-elles été mises en place ? |
|
Y a-t-il des risques majeurs qui n’ont pas été pris en considération par la Direction de la promotion et l’éducation pour la santé (DPES) ? |
|
Efficacité | Dans quelle mesure les résultats escomptés de la mise en place de la chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire ont-ils été atteints ? |
Quels sont les facteurs externes majeurs qui ont influencé (positivement et/ou négativement) l’atteinte des résultats attendus (y compris en termes de synergies) ? | |
Quels sont les facteurs qui ont contribué à l’efficacité ou à l’inefficacité de l’approvisionnement des produits de santé communautaire ? | |
Dans quels domaines la chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire a-t-elle enregistré ses meilleures performances ? Pourquoi ? Quels ont été les facteurs facilitants ? Comment approfondir ces résultats ? | |
Dans quels domaines la chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire a-t-elle enregistré ses moins bonnes performances ? Quels ont été les facteurs limitants et pourquoi ? Comment pourraient-ils être levés ? |
|
Dans quelle mesure les parties prenantes ont-elles participé à l’approvisionnement en produits de santé communautaire ? | |
Dans quelle mesure la chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire a-t-elle contribué à l’égalité des sexes et au droit à la santé pour tous ? | |
Dans quelle mesure les mécanismes de coordination et de suivi à tous les niveaux ont-ils été mis en place, ont été fonctionnels, et ont joué effectivement leur rôle ? | |
Efficience | Les financements mobilisés pour la chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire étaient-ils suffisants pour la réalisation de toutes les activités et l’atteinte des résultats escomptés ? |
Dans quelle mesure les mécanismes en place ont permis d’optimiser l’utilisation des ressources disponibles, accroitre les synergies et la complémentarité dans l’action ? | |
Dans quelle mesure l’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire a été mis en œuvre dans les délais impartis ? | |
Dans quelle mesure les activités ont été mises en œuvre de la façon la plus efficiente y compris la sélection des partenaires de mise en œuvre, comparée à des alternatives possibles expérimentées dans le cadre d’autres chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire? | |
Dans quelle mesure les systèmes de suivi et évaluation utilisés permettent-ils d’assurer une gestion efficiente des produits de santé pour la santé communautaire ? | |
Durabilité | Existe-t-il des risques structurels, sociaux, politiques ou sécuritaires pouvant menacer la durabilité l’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire ? Dans quelle mesure les enseignements tirés ont-ils été en permanence documentés et diffusés auprès des parties intéressées ? |
Quel a été le degré d’implication des bénéficiaires, aux différentes étapes l’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire (expression de besoins, réalisation et suivi des activités en vue d’assurer leur bonne continuité) ? | |
Quelles ont été les stratégies mises en œuvre pour susciter la participation des bénéficiaires, en particulier les femmes et les jeunes dans les activités de santé communautaire ? Quel est leur avis sur l’apport de la santé communautaire ? | |
Quelles sont les stratégies et mécanismes envisagées pour assurer la valorisation, la réplication ou l’extension des résultats atteints ; | |
Quel est le degré d’implication et d’appropriation de la santé communautaire par les parties prenantes (Gouvernement, ONG, ordres professionnels de santé chargé de la régulation des pratiques professionnels de santé, bénéficiaires) pour la pérennisation des acquis de la santé communautaire ? Quelles ont été les stratégies mises en œuvre ? | |
Quelles sont les stratégies et mécanismes envisagées pour assurer la valorisation, la réplication ou l’extension des résultats atteints ; | |
Quelles mesures pourraient être adoptées pour renforcer les stratégies de santé communautaire ? |
METHODOLOGIE
Le consultant fera recours aux méthodes quantitatives non seulement à travers la collecte des données directes et indirectes relatives à la chaine d’approvisionnement en produits santé mais aussi à travers la recherche des données qualitatives pour recueillir les avis des partenaires et des bénéficiaires, l’observation directe dans les communautés et auprès des personnes bénéficiaires.
Toutes ces informations combinées avec l’informations provenant d’autres documents déjà existant (revue documentaire) permettront d’apporter des réponses aux questions d’évaluation ci-dessus décrites. Afin d’enrichir son analyse et de disposer d’informations fiables, le consultant devra aussi trianguler les données avec les données de référence et les données collectées régulièrement dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de santé communautaire.
- Les méthodes quantitatives : celles-ci comprennent la collecte de données complémentaires, la revue des documents pertinents et l’analyse des données quantitatives disponibles dans les services, chez certains partenaires d’exécutions, basée sur des méthodes d’analyse statistique appropriées devant faire ressortir les liens entre l’approvisionnement en produits de santé communautaire et les résultats de la stratégie de santé communautaire en cours. Il s’agira de passer en revue les documents et rapports pertinents, notamment les documents stratégiques, les documents de politiques, les documents opérationnels (plans annuels de travail, rapports d’activités et de suivi semestriels et annuels, analyse des politiques, directives et rapports existants sur l’approvisionnement en médicaments communautaires et la gestion de la gratuité des soins), les rapports des partenaires de mise en œuvre, les rapports des différentes réunions du comité de pilotage de la stratégie de santé communautaire, etc. Pour ce qui est de l’analyse des données quantitatives, il s’agira de se pencher sur les données collectées régulièrement dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de santé communautaire. Toutes ces données viendront en complément de celles d’une enquête qui seront collectées par l’équipe des consultants dans toute la zone de couverture. La proportion des données secondaires et données primaires dans les résultats de recherche doit veiller à l’équilibre méthodologique de 40% chez le premier et 60% chez le second. Les données quantitatives primaires s’obtiendront grâce aux outils que le consultant développera à cet effet à partir des questions d’évaluation.
- Les méthodes qualitatives : elles incluront les focus groupes, l’observation directe (Visites des DRD, circuit d’approvisionnement des ASBC, enregistrement des stocks, entreposage, etc.) ainsi que des entretiens semi-structurées avec les différentes parties prenantes et auprès d’informateurs clés afin de compléter les données quantitatives. Le consultant trouvera les alternatives les plus appropriées pour obtenir plus d’informations et de mieux orienter la prise de décision. Ainsi, il pourra identifier divers groupes parmi les parties prenantes (ASBC et membres des COGES, Communautés, Responsables des formations sanitaires, Gérants de DMEG, Équipe cadre de district (MCD, Pharmacien, Service administration et finance), Pharmaciens régionaux, Chargés de programme au ST RFS, Chargé de programme à la CAMEG (gestionnaire des intrants programme, service des ventes, partenaires de mise en œuvre, bénéficiaires, etc.). Le consultant devra subtilement utiliser les différentes méthodes de collecte qui permettent de façon objective et équilibrée d’assurer une complémentarité dans le traitement et l’analyse des informations, et d’éviter ainsi les assertions.
LIVRABLES ATTENDUS
Le.les consultant.s doit/doivent produire les documents suivants :
- Un rapport de démarrage (10 à 15 pages) : qui présente la méthodologie d’évaluation et explique clairement comment l’approche proposée apportera les réponses aux questions et permettra d’atteindre l’objectif de l’évaluation. La note doit contenir les outils de collecte de données (quantitatives et qualitatives), les techniques d’échantillonnage et une cartographie des cibles, la liste des parties prenantes, le plan d’analyse avec une matrice de l’évaluation reflétant les critères et les questions d’évaluation. La méthodologie comprendra également une proposition de chronogramme avec la durée de chaque activité et la soumission des livrables. Par ailleurs, il identifiera les défis ou risques potentiels susceptibles d’entraver la soumission des livrables dans les délais, ainsi que les mesures de mitigation envisagées. Ce document constituera la première base de travail sur laquelle le consultant devra s’accorder avec le Commanditaire.
- Un résumé exécutif comprenant les grandes lignes des conclusions et toute information utile qui sera remis la veille du débriefing de fin de la mission d’évaluation et sera présenté par le consultant à la partie nationale et Living Good à la fin de la mission.
- Un premier draft du rapport : Ce rapport générera des connaissances basées sur les évidences en identifiant les lacunes aussi bien dans la chaine d’approvisionnement en produits de santé pour la santé communautaire. Il identifiera aussi les bonnes pratiques en vue du renforcement de cette chaine. Par ailleurs, ce document fera ressortir la synthèse des résultats de l’évaluation des indicateurs clés de résultat. Les détails seront fournis en annexe. Ce premier draft sera partagé avec le comité de suivi technique afin de recueillir les premiers commentaires et amendements sur la qualité du travail fourni.
- Un rapport final provisoire : Le consultant intègrera l’ensemble des commentaires pertinents reçus de toutes les parties prenantes. Ce rapport contiendra un résumé analytique de 2-3 pages présentant une brève description du contexte de mise en œuvre de la stratégie de santé communautaire et de la chaine d’approvisionnement des produits de santé, les objectifs de l’évaluation, un aperçu de la méthodologie, les principaux résultats conclusions et recommandations. Les annexes du rapport incluront toutes les informations pertinentes pour l’étude mais non nécessaires dans le corps du rapport, notamment les outils de collecte de données.
- Une version définitive du rapport d’évaluation : ce rapport devra comprendre entre autres une situation sur la disponibilité et la gestion des médicaments dans les structures sanitaires au Burkina Faso, la gestion de la gratuité des soins, y compris les mécanismes de remboursement des produits de santé au Burkina, l’élaboration d’un Manuel de gestion des produits de santé au niveau communautaire. Après examen et approbation par Living Good et les acteurs du ministère de la santé de la prise en compte de l’ensemble des amendements pertinents faits par les différentes parties prenantes, Living Good validera la version reçue du document comme version définitive de l’évaluation.
DUREE DE L’EVALUATION
La mission d’évaluation se déroulera sur une période maximale de 30 jours, incluant la collecte des données, l’analyse et la rédaction des rapports.
- 02 jours : Revue documentaire et début d’élaboration de la méthodologie ;
- 02 jours : Consultations initiales ;
- 02 jours : prise en compte des amendements de l’atelier de cadrage et de démarrage ;
- 14 jours : Travail de terrain pour la collecte des données, le traitement et analyse de données ;
- 02 jours : Consultations supplémentaires suite au travail de terrain et rédaction du Un résumé exécutif ;
- 01 jour : atelier de restitution ;
- 03 jours : rapportage provisoire ;
- 04 jours : rapportage final.
PROFIL DU CONSULTANT
Qualification académique
- Être titulaire d’un diplôme universitaire du niveau BAC+5 (au moins) dans les domaines de la pharmacie , gestion de la chaine d’approvisionnement des produits de santé, des sciences sociales, de la gestion des projets, des sciences de développement ou tout autre domaine connexe.
- Avoir un master en santé publique et un certificat en évaluation des projets, politiques et programmes serait un atout.
Expérience professionnelle
- Avoir une expérience d’au moins cinq (05) années dans le système de santé burkinabè;
- Une maitrise globale du système de santé avec des connaissances essentielles en santé communautaire ;
- Avoir une expertise avérée en gestion de la chaîne d’approvisionnement en produits de santé (au moins 5 ans) ;
- Avoir de solides compétences en recherche quantitative et qualitative ;
- Avoir une capacité à faciliter des ateliers et à rédiger des documents stratégiques ;
- Avoir mené au moins deux (2) évaluations de programmes et projets ;
- Avoir une expérience de travail dans un contexte de conflit ou post conflit.
Compétences et aptitudes
- Excellente capacité de synthèse et de rédaction des documents.
- Maitrise des outils de collecte et d’analyse des données (qualitative et quantitative).
- Compétence dans le domaine des entretiens/interviews en groupe ou individuel
- Capacité à travailler sans supervision et sous pression
- Bonne aptitude à travailler en équipe.
Langues requises
- Excellente maîtrise du français ;
- Avoir de bonnes compétences orales et écrites en anglais serait un atout.
- Capacité à travailler sous pression.
MODALITES DE SOUMISSION ET DE SELECTION
Les candidats intéressés sont invités à soumettre :
- Une proposition technique détaillant la méthodologie et le calendrier d’exécution ;
- Une proposition financière ;
- Le Curriculum Vitae (CV) du consultant ;
- Des références d’expériences similaires.
Les dossiers de candidatures devront être envoyés via mail à l’adresse [email protected] en précisant le numéro de la référence de l’offre en « Objet » avant le 15 Mai 2025 à 23H 59 mn.
La sélection se fera sur la base de la pertinence de la méthodologie proposée, de l’expérience du consultant et du coût de la prestation.
BUDGET ET MODALITES DE PAIEMENT
Le budget total pour cette mission est payable en trois tranches : 40% à la signature du contrat, 30% à la remise du rapport intermédiaire et 30% à la remise du rapport final.
DISPOSITIONS FINALES
Le consultant travaillera en étroite collaboration avec les équipes de Living Goods ainsi qu’avec les partenaires impliqués dans la gestion des structures de santé.
À la fin de la mission, une restitution des résultats sera organisée avec les parties prenantes pour valider les conclusions et les recommandations.