Fondée en 1951, l’OIM est la principale organisation intergouvernementale dans le domaine des migrations et travaille en étroite collaboration avec des partenaires gouvernementaux, intergouvernementaux et non gouvernementaux. L’OIM s’engage à promouvoir des migrations humaines et ordonnées, bénéfiques à tous. Elle remplit cette mission en fournissant des services et des conseils aux gouvernements et aux migrants.
POSTE 1 : Spécialiste en santé mentale et soutien psychosocial (SMSPS) et en toxicomanie – Licence
ARRIÈRE-PLAN
Au Cameroun, la réintégration des rapatriés est de plus en plus compromise par des vulnérabilités liées à la toxicomanie. Les données recueillies à Yaoundé, Douala et Buea montrent que la consommation de substances psychoactives est répandue chez les jeunes rapatriés et souvent associée à :
- Le stress et les traumatismes liés à leur parcours migratoire,
- Vulnérabilités préexistantes dans les communautés d’origine,
- Manque de stabilité psychosociale au retour,
- Chômage, exposition à la violence et réseaux de soutien insuffisants.
Lors de précédentes études exploratoires, les migrants ont indiqué que la dépendance – qu’elle soit préexistante, acquise pendant le voyage ou aggravée par des facteurs de stress psychosociaux – compromet leur capacité à suivre un parcours de réinsertion, à maintenir leur motivation, à gérer leurs finances et à subvenir à leurs besoins. Des informateurs clés, notamment des psychologues, des professionnels de santé et des représentants gouvernementaux, ont également souligné les lacunes structurelles en matière de dépistage précoce, d’orientation, de soutien et de traitement.
Dans le même temps, le Cameroun est confronté à des problèmes de toxicomanie plus vastes. Les données nationales révèlent une forte prévalence de la consommation de substances psychoactives chez les jeunes, et les services de santé subissent une pression accrue pour répondre à la demande de soutien psychosocial, de consultations en santé mentale et d’interventions en matière de toxicomanie.
Dans les contextes humanitaires, notamment dans les zones accueillant des personnes déplacées et d’anciens membres de groupes armés non étatiques, la consommation de substances est également signalée comme un mécanisme d’adaptation face aux traumatismes, à l’incertitude et aux difficultés économiques. Bien que ce mandat soit axé sur les personnes de retour dans le cadre du programme de réduction des risques et de réinstallation (RRR), la prise en compte du contexte plus large enrichit l’élaboration de lignes directrices, d’outils et de modèles qui ne contredisent pas les interventions de santé mentale et de soutien psychosocial (SMSPS) et de protection dans ces zones.
Dans ce contexte, le projet RRR, financé par l’UE, a identifié la nécessité de finaliser et de consolider les travaux déjà entrepris sur les addictions et la réinsertion, et de produire des outils concrets et adaptés au contexte, destinés aux centres de réinsertion et aux partenaires nationaux. L’objectif est de concevoir des protocoles pratiques et applicables permettant au personnel d’identifier, de gérer et d’orienter les personnes confrontées à des problèmes d’addiction, tout en garantissant que les centres restent des environnements sûrs, sans drogue et bienveillants.
Cette mission de conseil vise donc à relier les données recueillies jusqu’à présent, à élaborer de nouveaux cadres d’action concrets et à ancrer le modèle de réintégration RRR dans des pratiques solides en matière de santé mentale et de soutien psychosocial et de prise en charge des addictions, tout en préparant le terrain pour de futurs programmes dédiés.
OBJECTIF DU TRAVAIL
Le titulaire du poste évaluera l’influence des dépendances sur la réinsertion des personnes de retour de prison (priorité principale), tout en recueillant des informations pertinentes pour les personnes déplacées internes et les anciens associés (priorité secondaire). L’objectif est de développer :
- Protocoles de réinsertion sensibles à la toxicomanie,
- Outils de dépistage et d’orientation,
- Un modèle pratique pour l’atténuation des risques de toxicomanie dans les centres de réinsertion,
- Des recommandations fondées sur des données probantes intégrées aux composantes de soins psychosociaux et psychiatriques du RRR,
- Matériel de sensibilisation et de formation pour le personnel et les partenaires,
- Un rapport de recherche appliquée consolidant les résultats, et
Recommandations pour la programmation et les partenariats futurs.
Responsabilités
A. Consolidation des données probantes et analyse appliquée
- Examiner tous les documents internes existants, les outils, les notes d’entretien et les résultats quantitatifs liés à la toxicomanie et à la réinsertion.
- Extraire et analyser les schémas de la manière dont la dépendance affecte les étapes de la réinsertion : motivation, projets économiques, stabilité sociale, bien-être psychosocial, relations familiales et rechute.
- Identifier les différences de manifestation entre :
- les personnes de retour de l’AVRR (primaire),
- IDP (comparatif),
- ex-associés (comparatif).
- Évaluer les pratiques actuelles du centre : lacunes en matière de dépistage, d’orientation, de prise en charge, de confidentialité, de sécurité et de prévention.
B. Élaboration de protocoles de réintégration et d’outils opérationnels
- Protocole de réintégration sensible à la toxicomanie (ASRP), comprenant :
- questions de dépistage initial (légères et pratiques),
- indicateurs d’orientation vers les services de santé mentale et de soutien psychosocial ou les services médicaux,
- parcours d’accompagnement sur mesure,
- Adaptations de la gestion des cas pour les personnes de retour au pays et touchées par la toxicomanie.
- Outil de dépistage des addictions pour le personnel de réinsertion (convient à un usage non clinique).
- Cadre d’évaluation des risques pour identifier le risque de rechute, le risque d’automutilation et le risque pour autrui.
- Confidentialité et règles éthiques conformes au cadre de l’OIM en matière de santé mentale et de soutien psychosocial.
- Adaptations des questionnaires de réinsertion pour mieux saisir les variables liées à la dépendance (conformément aux outils Kobo existants).
- Lignes directrices pour des centres de réinsertion sûrs et sans drogue :
- Mesures de prévention,
- Contrôle des visiteurs et des accès,
- Protocoles comportementaux,
- Procédures d’escalade et d’orientation.
C. Sensibilisation, formation et renforcement des capacités
- Concevoir un programme de formation pour le personnel du centre sur :
- Comprendre les mécanismes de la dépendance,
- Gérer les personnes de retour au pays présentant des vulnérabilités liées à la consommation de substances,
- compétences de base en matière de conseil,
- Gestion de crise,
- Voies d’orientation sécurisées.
- Organiser au moins 2 ateliers de formation à Yaoundé (personnel de tous les centres).
- Préparer des outils de sensibilisation à destination des partenaires et des communautés sur la toxicomanie en tant qu’obstacle à la réinsertion.
D. Cartographie des partenariats et programmation future
- Identifier les partenaires nationaux capables de fournir :
- détoxification,
- soins psychiatriques,
- conseil psychosocial,
- Le soutien communautaire pour la guérison de la toxicomanie.
- Cartographier les donateurs, les acteurs de la société civile, les ONG et les établissements de soins.
- Formuler des recommandations pour un futur projet dédié à la toxicomanie et à la réinsertion, notamment :
- Modèle d’intervention,
- Population cible,
- Idées de budget,
- Donateurs internationaux potentiels.
E. Rapport
- Rapport initial (sous 2 semaines).
- Rapport analytique sur la toxicomanie et la réinsertion (données consolidées).
- Ensemble de protocoles opérationnels (tous les outils et directives).
- Matériel de formation et comptes rendus de session.
- Rapport final résumant les réalisations, les recommandations et les prochaines étapes.
Qualifications
ÉDUCATION
- Diplôme d’études secondaires et sept années d’expérience pertinente; ou,
- Baccalauréat en psychologie clinique, psychiatrie, santé publique, santé mentale et soutien psychosocial, toxicomanie ou domaine connexe, obtenu auprès d’un établissement agréé, et cinq années d’expérience professionnelle pertinente.
EXPÉRIENCE
- Expérience en santé mentale, en gestion des dépendances ou en programmes psychosociaux.
- Expérience requise dans les domaines de la migration, de la réintégration ou de l’aide humanitaire.
COMPÉTENCES
- Solide connaissance des troubles liés à l’usage de substances psychoactives dans les contextes africains ; l’expérience au Cameroun est un atout.
- Capacité avérée à traduire la recherche en outils opérationnels.
- Expérience en formation d’équipes multidisciplinaires.
- Excellentes compétences analytiques, rédactionnelles et de communication.
LANGUE
Pour ce poste, la maîtrise de l’anglais et/ou du français (oral et écrit) est requise.
POSTE 2 : SVN 011- GN10-2025 – Chargé National de Programme (NOA-1) – Guinée
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