Créée en 1951, l’OIM joue un rôle de premier plan au sein du système des Nations Unies dans le domaine de la migration, en tant que secrétariat et coordonnateur du Réseau des Nations Unies sur les migrations et, à l’avant-garde des processus intergouvernementaux concernant la migration. L’OIM est également pleinement impliquée dans le processus de réforme du système de développement des Nations Unies et aide les États membres dans leurs efforts pour réaliser l’Agenda 2030, en particulier en ce qui concerne la migration. L’OIM s’emploie à promouvoir une migration humaine et ordonnée au profit de tous. Elle le fait en fournissant des services et des conseils aux gouvernements et aux migrants. L’OIM Cameroun cherche à étendre son engagement avec les Nations Unies au Cameroun pour travailler à la mise en œuvre des accords intergouvernementaux couvrant la migration, y compris l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063. L’OIM joue un rôle clé dans l’intégration de la migration dans le travail des équipes pays des Nations Unies et continuera à le faire avec le déploiement de nouveaux cadres de coopération pour le développement durable des Nations Unies.
Par ailleurs, au Cameroun, un Réseau des Nations unies sur la migration a été créé en 2022 avec un plan de travail validé, rassemblant les agences des Nations unies travaillant sur la migration dans le pays. Son rôle est d’offrir au gouvernement un soutien coordonné et à l’échelle du système sur la gouvernance de la migration. En outre, l’OIM assiste les États membres à établir leurs rapports dans le domaine de la migration. Parallèlement, depuis 2016, l’OIM soutient le Gouvernement dans ses efforts de mobilisation et de participation de la diaspora camerounaise au développement de leurs pays d’origine de manière directe ou indirecte. Bien que des efforts réalisés ont été réalisés et que l’importance de la contribution des Camerounais de l’extérieur au développement du pays soit mieux reconnue par le Gouvernement du Cameroun, et que la Stratégie Nationale de Développement-Cameroun 2030 (SND30) identifie la diaspora comme un levier essentiel pour son financement, il n’existe malheureusement pas encore de stratégie nationale d’engagement de la diaspora. Selon les estimations, il n’existe pas de données ou de chiffres exacts sur le nombre de Camerounais vivants à l’étranger.
Toutefois, selon les informations publiées par le MINREX, on estime que plus de quatre millions de Camerounais parviennent à l’étranger en 2016. En termes de ratios, cette diaspora représente 18% de la population totale du Cameroun. Une cartographie de cette diaspora réalisée par le Centre d’Analyse et de Recherche sur les Politiques Economiques et Sociales du Cameroun (CAMERCAP) sous la tutelle du Ministère de l’Economie,de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) en 2016 révèle qu’elle se trouve établie dans les cinq continents du monde et la majorité se trouvant sur le continent africain. Conscient du potentiel économique, humain et socioculturel de la diaspora, le Gouvernement du Cameroun est déterminé à l’impliquer dans le développement économique du pays. Il travaille activement pour sa valorisation et sa plus-value pour développer et diversifier les compétences de l’écosystème socio-économique camerounais. Dans ce contexte, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, par lettre N°23/B70/D- 10/PM datée du 1er août 2023 a instruit le Ministère des Relations Extérieures (MINREX) à prendre prioritairement en compte l’objectif stratégique suivant : « mettre en place des mécanismes de mobilisation et de canalisation des ressources de la diaspora vers les projets d’investissements productifs ».
Au regard de cette orientation qui cadre avec les priorités du mandat de la Directrice Générale de l’OIM, relativement à : « la mobilisation de la diaspora pour le développement des pays d’origine », ainsi qu’à l’usage attribué au Fonds de l’OIM pour le développement (IOMDF), qui est un « financement pour la mise en œuvre des projets novateurs en lien avec la stratégie globale de développement national », le Gouvernement du Cameroun voudrait stimuler une prospérité commune et contribuer au processus de développement socio-économique du Cameroun à travers des actions concrètes en particulier autour de l’échange, des moyens de communication et de la collaboration avec la diaspora.Ainsi, le projet financé par IOMDF et intitulé : « Stratégie d’engagement de la diaspora camerounaise pour le développement socio-économique du Cameroun » , cherchera à réaliser cet objectif en soutenant le Gouvernement du Cameroun à adopter sa stratégie d’engagement de la diaspora, assortie d’un plan d’action ; à renforcer les capacités des services intérieurs et extérieurs du MINREX en charge des questions de diaspora et à développer une cartographie profil de la diaspora camerounaise, sensible au genre et guidée par la boîte à outils de cartographie de la diaspora de l’OIM (https://publications.iom.int/books/boite-outils-pour-une-cartographie-de-la-diaspora.org/en ) .
Cette cartographie permettra de maximiser la contribution de la diaspora au développement du Cameroun en identifiant les compétences et les talents actifs en son sein. Elle renseignera le nombre, la composition, la localisation, l’implication dans le pays d’origine, les transferts matériels et immatériels, le niveau de qualification et d’emploi ainsi que la structuration de la diaspora camerounaise dans les pays de destination ou d’accueil. La cartographie suivra la méthodologie de l’OIM et suivra les meilleures pratiques des anciennes cartographies de l’OIM réalisées dans d’autres pays. Le projet assurera donc la collaboration entre le MINREX et les parties prenantes pour superviser l’élaboration de la stratégie nationale d’engagement de la diaspora et renforcera les capacités du MINREX sur la cartographie diasporique et la stratégie d’engagement de la diaspora. Une cartographie profil de la diaspora camerounaise et une stratégie nationale d’engagement de la diaspora camerounaise assortie d’un plan d’action, seront ensuite élaborées et validées par les parties prenantes.
Département / Unité organisationnelle auquel le consultant contribue
Unité de migration de main-d’œuvre
Responsabilités
Tâches à exécuter dans le cadre du présent contrat
Le/la consultant(e) aura pour mission de collaborer étroitement avec les autorités compétentes et de conseiller l’équipe du projet pour la réalisation des missions suivantes :
- Organisateur des consultations avec le Comité Consultatif d’Orientation du projet, qui est constitué des acteurs de l’administration publique camerounaise, de l’OIM, des groupes patronaux, du réseau des parlementaires, des bailleurs de fonds et de la société civile – y comprenant les membres de la diaspora ;
- En collaboration avec l’OIM et le MINREX, capitaliser les apports thématiques qui seront fournis par divers Experts – à présenter lors des consultations des parties prenantes ;
- Superviser et évaluation le travail du Consultant national ;
- Effectuer une recherche documentaire approfondie pour identifier les sources de données pertinentes sur la diaspora ;
- Examiner les informations existantes sur les schémas de la migration et les données sur la diaspora afin d’identifier les populations résidantes à l’étranger. Cette cartographie devra refléter les régions clés, la démographie et les profils professionnels de la diaspora ;
- Développer, en consultation avec les parties prenantes, un questionnaire désagrégé qui soutiendra le Gouvernement dans ses efforts pour « cartographier et visualiser » la diaspora camerounaise dans les pays ciblés et comprendre les expériences différenciées des membres de la diaspora camerounaise selon leur répartition géographique, et les caractéristiques de la diaspora, y compris la ventilation par genre. Le questionnaire peut être distribué par l’intermédiaire des missions diplomatiques et consulaires, et si possible, être mis à disposition sur le(s) site(s) web de l’OIM, du MINREX, ainsi que sur d’autres sites web pertinents. Cette distribution ne doit toutefois pas remplacer le travail de terrain ;
- Collecter des données désagrégées auprès de diverses sources et établir une base de données numériques désagrégées de la diaspora, ventilée par sexe ;
- Assurer la cohérence entre les stratégies et politiques sectorielles en termes d’approche méthodologique, de structure et de respect des objectifs généraux de développement du Cameroun ;
- Effectuer une visite de terrain dans l’un des pays ciblés en concertation avec les parties participent pour consulter les missions diplomatiques et consulaires camerounaises, les associations, les réseaux, les groupes d’affaires, les représentants des communautés, les organisations professionnelles, les étudiants et autres parties concernées afin :
- d’identifier les principales communautés et les acteurs clés (associations, réseaux d’association, etc.) de la diaspora et les causes de leur migration ;
- d’analyser leur contribution potentielle au développement du Cameroun (associations, réseaux, groupes communautaires, initiatives d’affaires, chambres de commerce, etc.) ;
- de recueillir des informations sur les investissements réalisés par la diaspora en ciblant les investissements conséquents pouvant servir de bonne pratique ;
- d’identifier les possibilités, les contraintes ainsi que les opportunités et comprendre les expériences différenciées des membres de la diaspora camerounaise selon leur genre pour engager la diaspora dans le développement du Cameroun ;
- d’identifier toute initiative vécue par la diaspora et/ou par la mission diplomatique et les services consulaires camerounais afin d’analyser les rôles/contributions potentiels dans la participation à l’engagement de la Diaspora.
- Sur la base de la revue documentaire, de l’analyse des questionnaires remplis et des consultations avec les différentes parties apparaissent, y compris les associations de la diaspora et les entités Gouvernementales, élaborer un projet de plan stratégique pour les interventions à court, moyen et long terme nécessaires pour mobiliser la diaspora camerounaise qui précisera : a. Une feuille de route réalisant l’interaction qui devrait exister entre les représentants du Gouvernement, la diaspora et les associations de la diaspora à différents niveaux pour améliorer la collaboration ainsi qu’un plan stratégique visant à exploiter les contributions de la diaspora ; b. Des recommandations sur les moyens efficaces d’investissement productif dans le pays d’origine, y compris par le biais des transferts de fonds et en soulignant également les secteurs clés dans lesquels les expertises techniques de la diaspora pourraient être mobilisées ; c. Le cadre des transferts des fonds en espèce et en nature vers le pays d’origine et la participation des institutions financières nationales et internationales à la consultation ; d. Les stratégies d’amélioration de la capacité des partenaires gouvernementaux à gérer les programmes de la diaspora, et l’amélioration de la cohérence entre les programmes de migration et de développement.
- Appuyer la préparation et l’organisation des ateliers, tables rondes, sessions de formation et de benchmarking sur l’engagement de la diaspora, sensible au genre ;
- Fournir un encadrement et un mentorat continu aux partenaires du projet pour une meilleure appropriation de ses produits ;
- Élaborer et faire valider la stratégie nationale d’engagement de la diaspora camerounaise pour le développement socio-économique du Cameroun, sensée au genre à travers une analyse SWOT ;
- Établir un plan d’action avec des échéances et des responsabilités claires sur l’engagement de la diaspora, sensible au genre ;
- Effectuer toutes autres tâches qui peuvent lui être confiées par le superviseur.
Indicateurs de performance pour l’évaluation des résultats
Les différents paiements de la prestation se feront en fonction des résultats tangibles et des livrables mesurables attendus dans les délais fixés ci-dessous :
Qualifications
Éducation
- Diplôme universitaire supérieur (Maitrise/Master) en sciences économiques, sciences sociales, sciences politiques, marketing, administration publique ou des affaires, commerce international, développement durable ou dans un domaine connexe obtenu dans un établissement d’enseignement accrédité avec au moins dix (10) ans d’expérience professionnelle pertinente.
Expérience
- Au moins 10 ans d’expérience professionnelle dans la rédaction et l’analyse de documents stratégiques pertinents (stratégie, politique, plans, projets et études) pour les gouvernements en relation avec la migration, le développement et le genre ;
- Connaissance des principales politiques et stratégies liées à la migration et au développement, à l’engagement de la diaspora, au développement socio-économique au Cameroun ou en Afrique et dans le monde ; Une expérience dans le contexte de l’élaboration de politiques au Cameroun liée au thème de la migration est considérée comme un atout ;
- Excellente compréhension et connaissance du contexte politique, juridique et administratif du Cameroun ; une expérience démontrant la compréhension du contexte global, notamment en ce qui concerne le thème de la migration, est considérée comme un atout ;
- Expérience avérée d’au moins dix (10) ans dans les méthodes de recherche, la collecte et l’analyse de données quantitatives et qualitatives ;
Compétences
- D’excellentes compétences analytiques démontrées et capacité à conceptualiser, à rédiger de manière concise et claire et à livrer des produits de qualité dans les délais requis ;
- Compétences et expérience démontrées en matière de facilitation de l’élaboration de politiques publiques consultatives processus et mise en place de mécanismes interministériels ; une expérience au Cameroun ou en Afrique est considérée comme un atout ;
- Compétences confirmées en communication et en plaidoyer, et capacité à travailler dans un environnement exigeant une liaison et une collaboration avec de multiples acteurs, notamment des représentants du gouvernement, des communautés de la diaspora, des donateurs et d’autres parties prenantes ;
- Être originaire d’un pays étranger (avoir une nationalité autre que camerounaise).
Langues
- La maîtrise du français et/ou de l’anglais (parlé, lu et écrit). Au moins une connaissance pratique d’une autre langue de l’ONU (arabe, chinois, russe ou espagnol) est un atout.
Déplacement requis
Oui, c’est nécessaire.
Compétences requises
Le cadre de compétences de l’OIM est disponible sur ce lien . Les compétences seront évaluées lors du processus de sélection.
Valeurs
- Inclusion et respect de la diversité : respecter et promouvoir les différences individuelles et culturelles ; encourager la diversité et l’inclusion dans la mesure du possible.
- Intégrité et transparence : respecter les normes éthiques élevées et agir d’une manière conforme aux principes, aux règles et aux normes de conduite de l’Organisation.
- Professionnalisme : fait preuve de sang-froid, de compétence et d’engagement et fait preuve de discernement dans la gestion quotidienne.
- Courage : Est prêt(e) à prendre position sur des questions importantes.
- Empathie : Fait preuve de compassion à l’égard d’autrui et fait en sorte que les autres se sentent en sécurité et respectés et respectent le sentiment d’être traités de manière équitable.
Compétences essentielles – indicateurs comportementaux
- Travail d’équipe : développer et promouvoir une collaboration efficace au sein des unités et entre celles-ci afin d’atteindre des objectifs communs et d’optimiser les résultats.
- Obtention des résultats : produire et fournir des résultats de qualité en temps opportun et en orientant le service ; être orienté vers l’action et déterminé à atteindre les résultats convenus.
- Gérer et partager les connaissances : chercher continuellement à apprendre, à partager les connaissances et à innover.
- Responsabilisation : s’approprier la réalisation des priorités de l’Organisation et assumer la responsabilité de ses propres actions et des travaux délégués.
- Communication : encourager et contribuer à une communication claire et ouverte ; expliquer des questions complexes de manière informative, inspirante et motivante, en s’adaptant à chaque cible.
