Le Quai d’Orsay a convoqué l’ambassadrice d’Italie en France à la suite de « propos inacceptables » du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini à l’endroit d’Emmanuel Macron, selon une source diplomatique.
Le dirigeant d’extrême droite avait enjoint le président Emmanuel Macron à aller lui-même se battre en Ukraine pour dénoncer la proposition française d’envoyer des troupes sur place. L’envoi de troupes européennes en Ukraine au cœur d’une escarmouche diplomatique entre Paris et Rome.
La France a convoqué jeudi 21 août 2025 l’ambassadrice d’Italie en France, Emanuela D’Alessandro, « à la suite des propos inacceptables » tenus par le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini à l’encontre du président Emmanuel Macron pour son soutien à l’envoi de troupes en Ukraine, a-t-on appris vendredi 22 août 2025 de source diplomatique.
Interrogé cette semaine à Milan sur l’idée de déployer des soldats italiens en Ukraine, comme la France et le Royaume-Uni envisagent de le faire une fois le calme revenu sur le terrain, Matteo Salvini, qui est également chef de file du parti d’extrême droite La Ligue, a suggéré qu’Emmanuel Macron y aille lui-même.
« Tu y vas si tu veux. Mets ton casque, ta veste, ton fusil et tu pars en Ukraine », a-t-il dit à l’adresse du chef de l’État français.
Le responsable italien, proche de la cheffe de l’extrême droite française Marine Le Pen, avait déjà qualifié en mars 2025 le président français de « fou », l’accusant de pousser l’Europe à la guerre avec la Russie.
« Il a été rappelé à l’ambassadrice [convoquée jeudi 21 août 2025, NDLR] que ces propos allaient à l’encontre du climat de confiance et de la relation historique entre nos deux pays mais aussi des récents développements bilatéraux, qui ont mis en évidence des convergences fortes entre les deux pays, notamment s’agissant du soutien sans faille à l’Ukraine », a-t-on précisé de source diplomatique française, confirmant une information de la radio France Inter.
La France et le Royaume-Uni, qui ont pris la tête d’une « coalition des volontaires », envisagent de déployer des contingents en Ukraine comme garantie de sécurité pour prévenir une reprise des hostilités une fois qu’un cessez-le-feu ou un accord de paix aura été conclu entre Kiev et Moscou.
De son côté, la Première ministre italienne Giorgia Meloni s’y refuse.
Avec AFP