Le président français Emmanuel Macron a appelé le 11 décembre à la libération de tous les manifestants pro-UE arrêtés en Géorgie lors d’un échange téléphonique avec le milliardaire Bidzina Ivanichvili, président honoraire du parti Rêve géorgien et homme fort de la Géorgie.
« Il a condamné les intimidations contre les représentants de la société civile et de l’opposition ainsi que les violences des forces de l’ordre contre les manifestants pacifiques et les journalistes« , a indiqué la présidence française dans un communiqué.
« Il a demandé la libération de toutes les personnes qui ont été arrêtées arbitrairement et appelé au respect des libertés d’expression et de rassemblement« , a-t-elle ajouté, précisant que l’entretien s’était tenu « à l’initiative » du chef de l’Etat.
Dans un communiqué séparé, Rêve géorgien a relevé que le président français avait « fait part de son inquiétude sur la situation en Géorgie et de sa volonté de contribuer à une pleine résolution de la crise« .
« Bidzina Ivanichvili l’a remercié pour son initiative et salué l’idée d’efforts conjoints« , a ajouté le parti au pouvoir. Les deux dirigeants sont convenus de « rester en contact dans les prochains jours pour évaluer les progrès » accomplis, a-t-il encore précisé.
La Géorgie est dans la tourmente depuis les législatives du 26 octobre, remportées par le parti au pouvoir, mais dénoncées comme truquées par l’opposition.
Des milliers de manifestants pro-UE se sont réunis mardi soir pour une treizième nuit de protestations contre le gouvernement, accusé de renoncer aux ambitions européennes du pays et de dérive autoritaire prorusse.
Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 400 manifestants ont été interpellés depuis le 28 novembre, la plupart pour « désobéissance » ou « vandalisme », mais aussi pour des délits tels qu' »incitation à la violence ». Plus d’une centaine de policiers ont été blessés.
De multiples cas de violences policières contre des manifestants et des journalistes ont été documentés par des ONG et l’opposition, une répression dénoncée par les Etats-Unis et les Européens, qui ont menacé de prendre des mesures de représailles contre le pouvoir.
Emmanuel Macron a « une nouvelle fois regretté que la Géorgie ait dévié de sa trajectoire européenne et rappelé sa conviction que la relation entre l’Union européenne et la Géorgie se ressentirait nécessairement des orientations qui ont été ou qui seront prises« , a poursuivi l’Elysée.
« Il a appelé à un dialogue inclusif avec toutes les formations politiques et les représentants de la société civile, dans le respect des aspirations européennes et démocratiques du peuple géorgien« , a également souligné la présidence française.
Le Premier ministre Irakli Kobakhidzé a promis « d’anéantir » ses détracteurs, qu’il a qualifiés de « libéralo-fascistes« , et accusé l’opposition de viser une révolution et d’être financée depuis l’étranger.
Avec AFP