Le président français, Emmanuel Macron, vient d’apporter des critiques à l’endroit d’Ibrahim Traoré et de ses homologues du Niger et du Mali. Il a notamment remis en question la légitimité « démocratiquement nulle » du gouvernement des pays de l’AES, réclamant des élections transparentes et libres, dans une interview accordée à TV5 Monde.
En effet, se servant de la situation politique gabonaise comme exemple, le président français a estimé qu’une élection devait déjà avoir eu lieu au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Un programme qui n’est pas encore à l’ordre du jour dans les trois pays.
« On s’est retiré(des pays de l’AES), mais je constate qu’aucun d’entre eux, contrairement à ce qui s’est passé au Gabon, n’est pressé de faire des élections libres », a-t-il d’abord lancé.
Et de poursuivre : « Qu’est-ce qu’ils ont fait au bout de quelques années ? Ils (présidents du Mali, Niger, Burkina) ont appelé l’assureur en dernier ressort de leur sécurité et pas de la sécurité de leur peuple, les Russes(…)
Qu’est-ce qu’elles font, ces milices ? Elles mettent la main sur les ressources, elles protègent des putschistes, mais elles ne se battent pas contre le terrorisme, elles ne protègent pas les gens ».
Emmanuel Macron critique Ibrahim Traoré et ses homologues du Niger et du Mali; l’AES une coopération économique hostiles à la France
Le Mali, le Niger et le Burkina, dirigés par des régimes militaires arrivés au pouvoir entre 2020 et 2023, ont tourné le dos à l’ex-puissance coloniale française pour se rapprocher de la Russie.
En effet, les trois pays sahéliens ont quitté la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qu’ils estiment notamment inféodée à la France, et ont formé l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
L’AES est pour l’heure une coopération économique et de défense regroupant trois régimes hostiles à la France et à d’autres pays occidentaux, qui se sont tournés vers d’autres partenaires comme la Russie, la Turquie et l’Iran.
Mi-mai 2024, les ministres des Affaires étrangères burkinabè, malien et nigérien ont « finalisé » à Niamey un projet de texte créant une confédération, que les chefs d’Etat adoptent depuis.
Ces trois pays qui font tous face à des violences jihadistes meurtrières souhaitent également créer une monnaie commune.