Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, accuse le président Emmanuel Macron, de placer la France « sous l’emprise techno-féodale des Elon Musk et des autres milliardaires de la Silicon Valley ».
Une accusation qui fait suite au programme du président français d’ouvrir le 10 février 2025 à Paris, un Sommet de l’intelligence artificielle (IA).
« Cette attitude, (…) c’est celle des battus d’avance, celle des vaincus, celle des supplétifs. Macron n’arrive pas à imaginer que la France puisse se développer de manière indépendante en matière d’intelligence artificielle », déplore M. Melenchon dans une tribune publiée le 8 février 2025 sur le site internet du journal Le Figaro.
« Pourquoi la France agit-elle en lobbyiste pour abaisser le niveau des garde-fous décidés par l’Europe face aux Gafam (géants américains de la technologie, NDLR)?
Pourquoi confier la production des règles d’usages et leur gouvernance à une fondation privée comme le veulent les Gafam et Macron? C’est à l’ONU et au droit international décidé par toutes les nations d’être les maîtres de ce monde nouveau », plaide le tribun.
Le 7 février 2025, l’Élysée a évoqué l’implantation de 35 nouveaux sites hexagonaux « prêts à l’emploi » qui pourront accueillir des centres de données pour l’intelligence artificielle, un type d’infrastructure nécessaire à l’entraînement des modèles d’IA.
Emmanuel Macron va renforcer les acteurs déjà dominants
« En faisant cela, (Emmanuel Macron) va renforcer les acteurs déjà dominants. Les branches du cloud (stockage et traitement des données, NDLR) d’Amazon et de Microsoft vont se renforcer en capacités de stockages, et donc en quantités de données qu’ils contrôlent et donc en nouveaux services numériques développés par ces entreprises », met en garde M. Mélenchon.
Il a aussi estimé que « tout ce qui sera stocké en France par des entreprises américaines sera accessible et utilisable aux Etats-Unis ».
« En nous mettant dans la main des nouveaux seigneurs de la tech, nous nous soumettrons à leur diktat politique et à leur tribut économique », prédit-il encore.
Il a conclu sa déclaration en prônant la création d’« un réseau de datacenters publics, gérés par l’État et des institutions publiques, interconnectés pour former un cloud véritablement français ».
Avec AFP