Emissions de carbone : ce pays africain va avoir son premier port vert

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Crédit Photo : Freepik

Le vice-président nigérian, le sénateur Kashim Shettima, a annoncé ce mercredi 9 juillet 2025 que le Nigéria entamait une transition énergétique majeure en vue d’éliminer progressivement l’usage du diesel, tout en réduisant ses émissions de carbone.

Ce virage stratégique s’inscrit dans le cadre d’un ambitieux programme d’énergies hybrides et d’infrastructures vertes porté par le gouvernement.

S’exprimant à Abuja lors du Sommet sur la décarbonisation des infrastructures (DIN Summit), Shettima a mis en garde : si le Nigéria ne parvient pas à concilier ses ambitions climatiques avec ses réalités économiques, il aura du mal à rester compétitif dans le monde.

Pour illustrer cette transition, il a cité le port d’Onne, dans le sud du pays, en passe de devenir le premier port vert du Nigéria grâce à un projet d’électrification de 60 millions de dollars actuellement en discussion avec des investisseurs privés.

Réduire les émissions de carbone

L’objectif de cette nouvelle approche est de fournir de l’énergie durable et abordable en continu aux zones stratégiques du pays.

Le vice-président a précisé que ce modèle hybride permettra non seulement d’abandonner progressivement le diesel, mais aussi de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, tout en assurant une alimentation énergétique fiable.

Ce changement de cap s’inscrit dans le Plan de transition énergétique et la Loi sur le changement climatique récemment adoptés par le pays. Ces textes offrent une feuille de route claire pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2060.

Le secteur des infrastructures au cœur de la transition

Selon les données présentées, 75 % des émissions de gaz à effet de serre du Nigéria proviennent du secteur des infrastructures : énergie, transport, urbanisation et agriculture. Ces secteurs, bien qu’essentiels à l’économie, sont aussi les plus polluants. D’où la nécessité, selon Shettima, de “décarboner ces systèmes pour éviter une catastrophe annoncée”.

Le vice-président a affirmé que cette démarche pourrait créer plus de 1,5 million d’emplois verts d’ici 2035 et ouvrir de nouveaux marchés d’exportation dans les domaines de l’agriculture durable et des énergies propres.

Appel au financement et à la mobilisation nationale

Devant les participants au sommet, Shettima a lancé un appel clair : « Nous ne sommes pas ici pour rêver, mais pour agir. Il nous faut financer, construire, réduire les risques et relier les investissements aux projets concrets ».

Il a insisté sur l’importance de renforcer les cadres réglementaires, d’harmoniser les politiques publiques et de mobiliser les États fédérés pour que cette transition énergétique bénéficie à toutes les régions, jusqu’aux communautés rurales.

Le Portail d’investissement vert, récemment lancé, fait partie des outils destinés à orienter les financements vers des projets climatiquement responsables.

Le sommet a également vu l’intervention de plusieurs responsables gouvernementaux. Le Dr Nkiruka Maduekwe, directrice du Conseil national sur le changement climatique, a rappelé que même si le Nigéria émet peu de carbone à l’échelle mondiale, il reste extrêmement vulnérable aux impacts du changement climatique.

Elle a plaidé pour une agriculture intelligente, une meilleure gestion des terres et des investissements dans les énergies renouvelables, appelant le secteur privé à jouer un rôle actif dans le financement de ces infrastructures.

Musaddiq Mustapha Adamu, conseiller présidentiel pour les infrastructures infranationales, a conclu que la transition vers une économie bas-carbone n’est pas seulement une question d’environnement, mais aussi de justice sociale et d’équité, notamment pour les jeunes et les populations marginalisées.

Avec ce sommet, le Nigéria donne un signal fort : la modernisation de ses infrastructures sera écologique ou ne sera pas.

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