La crise diplomatique entre l’Algérie et le Mali continue de s’aggraver. Après plusieurs jours de tensions, l’Algérie vient de rappeler son ambassadeur à Bamako avec effet immédiat.
Cette décision fait suite à la convocation, il y a 48 heures, du diplomate algérien par les autorités maliennes.
Cette escalade intervient dans le sillage de la récente visite à Alger d’une importante délégation de la CMA, une coalition de groupes armés touareg et arabes du nord du Mali.
Le gouvernement malien avait alors dénoncé des « actes inamicaux » de la part de l’Algérie.
L’origine de cette crise remonte au 19 décembre dernier. Ce jour-là, le président algérien avait reçu dans son palais l’influent imam malien Mahmoud Dicko, farouche opposant au régime en place à Bamako.
Lors de cette entrevue, l’Algérie avait appelé l’imam à s’impliquer pour une réconciliation des ethnies du nord du Mali.
Furieux, le ministre malien des Affaires étrangères avait immédiatement convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour protester.
En retour, le chef de la diplomatie algérienne a convoqué l’ambassadeur malien à Alger pour rappeler que la politique algérienne au Mali est guidée par trois principes : le respect de la souveraineté territoriale, le soutien à l’unité nationale malienne et l’attachement à une solution pacifique négociée.
Malgré ces tentatives d’apaisement, la tension est manifestement montée d’un cran avec le retrait de l’ambassadeur algérien.
Une crise inédite entre deux pays qui entretiennent historiquement des relations étroites. L’Algérie est en effet l’un des principaux soutiens internationaux du gouvernement malien face aux groupes djihadistes.
Reste à savoir si les deux pays parviendront à renouer le dialogue ou si cette brouille diplomatique est le prélude à une nouvelle crise régionale au Sahel.
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