Deux mois après son départ de Matignon, Elisabeth Borne a repris la parole vendredi à l’occasion de la journée des droits des femmes pour dénoncer un « sexisme insidieux » qui perdure dans un milieu politique toujours régi par des « codes masculins ».
« On n’est pas dans le sexisme débridé comme avait pu le vivre Edith Cresson, la première femme à diriger le gouvernement de la France il y a trois décennies, mais il reste une forme de sexisme sans doute plus insidieuse », a déclaré Elisabeth Borne sur RTL.
« Vous êtes en permanence comparée à des codes masculins, sur la façon dont vous faites par exemple le tour du salon de l’agriculture (…)
La référence c’est les hommes », a expliqué l’ex-Première ministre, souvent dépeinte comme distante et rigoureuse.
« Les hommes en politique, ils ont tous intérêt à imposer des codes masculins, ça élimine la concurrence », a-t-elle ajouté, relevant que « dans les noms qui ont circulé pour (la) remplacer, il n’y avait que des noms d’hommes, pas le nom d’une seule femme ».
« Comme si les commentateurs se disaient : On vient d’avoir pendant 20 mois une femme Première ministre, ça, c’est fait, on reprend une vie normale, donc le prochain sera un homme », a déploré celle qui a cédé la place à Gabriel Attal.
Preuve selon elle « qu’il y a encore du boulot dans beaucoup de domaines » pour atteindre l’égalité réelle, en politique comme dans les entreprises où les femmes « sont encore peu nombreuses dans les comités de direction », ainsi que pour « l’accès des jeunes femmes dans les formations scientifiques ».
Elisabeth Borne s’est néanmoins réjouie de voir aboutir l’inscription de l’IVG dans la Constitution, votée à une large majorité lundi par le Congrès.
« Un moment d’unité assez inhabituel », a-t-elle souligné, et même « un des rares sujets sur lesquels on peut être d’accord avec (la cheffe des députés LFI) Mathilde Panot », a-t-elle plaisanté.
Avec AFP.
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