Au cours l’année 2026, le Cameroun entend accélérer le développement de son parc de centrales électriques hybrides thermique et solaire grâce à la livraison de six mini-centrales solaires d’une capacité totale de 7,2 mégawatts crêtes (MWc).
Les nouvelles capacités annoncées seront obtenues grâce à l’hybridation des centrales thermiques isolées déjà construites dans les localités de Banyo, Touboro et Ngaoundal dans la partie septentrionale du pays, Yoko dans la région du Centre, Yokadouma et Moloundou dans la région de l’Est.
Ces informations sont révélées dans le Compact énergie national. Cependant, cette feuille de route élaborée par l’Etat du Cameroun pour le développement des infrastructures énergétiques durables dans le pays à l’horizon 2030 reste muette sur les modalités de financement de ces infrastructures.
Le document indique simplement qu’Eneo, le distributeur de l’énergie électrique au Cameroun et maître d’ouvrage de ces travaux, devrait attribuer les contrats y relatifs « d’ici fin 2025 », c’est à dire dans deux mois au plus tard.
Pourtant, cette entreprise contrôlée par le fonds d’investissement britannique Actis croule sous le poids de difficultés financières.
A titre d’illustration, selon le Compact énergie national, Eneo affichait en fin d’année 2024 un endettement global de 800 milliards de FCFA, dont 500 milliards de FCAF de dettes envers ses fournisseurs, et 80 milliards de FCFA de créances.
Cette fragilité financière, qui n’a pas beaucoup évolué au cours de l’année 2025 courante, pourrait à nouveau hypothéquer les investissements annoncés.
Réduction des coûts d’exploitation
Ce d’autant que ce n’est pas la première fois que le démarrage des travaux d’hybridation des six centrales sus-mentionnées est annoncée.
En 2022, l’entreprise avait déjà prévu de lancer ces travaux sur quatre des infrastructures concernées. A savoir les centrales de Banyo, Poli, Yoko et Touboro. Finalement, lesdits travaux n’avaient pas pu démarrer. Certainement faute de moyens financiers.
Selon Eneo, l’hybridation des centrales isolées permet à la fois de réaliser des économies sur les coûts d’exploitation et de garantir la sécurité au plan de l’offre énergétique.
En effet, grâce à ce type de centrale, « nous injectons dans le réseau isolé en journée, à la fois du solaire et du thermique. Les gains en carburant enregistrés en journée peuvent servir en soirée, pour couvrir toute la demande. En plus, le temps d’exploitation des groupes thermiques est réduit. Ce qui limite en conséquence les risques de pannes et donc permet une meilleure disponibilité des machines», explique un cadre d’Eneo Cameroun.
Le projet d’hybridation des centrales isolées au Cameroun a été lancé en 2018 par la centrale de Djoum, dans la région du Sud du pays.
Depuis lors, deux autres centrales ont été hybridées dans les localités de Lomié et Garoua-Boulaï, dans la région de l’Est du pays.