Après la rupture avec non seulement la France, mais aussi la CEDEAO, le Burkina Faso va faire des envieux grâce à son potentiel sur l’énergie solaire.
Concrètement, le Burkina Faso semble véritablement être sur la bonne voie pour atteindre l’autonomie énergétique grâce à un programme sur l’énergie solaire.
Plus précisément, le pays des Hommes intègres prévoit d’augmenter sa capacité de production de près de 800 MW d’ici 2030, selon un récent rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD), positionnant le pays comme un précurseur dans la transition énergétique en Afrique de l’Ouest.
Notons que cette ambition s’appuie sur une politique volontariste d’incitations fiscales et un cadre réglementaire encourageant.
Les équipements solaires bénéficient d’une exonération totale d’impôts, tandis qu’un système d’enchères encadre les projets dépassant 5 MW, garantissant transparence et compétitivité.
Il s’agit d’une disposition particulièrement novatrice qui permet l’autoproduction jusqu’à 30% de la charge de pointe totale, offrant une flexibilité appréciable aux acteurs économiques.
De plus, le pays dispose déjà d’une expertise non négligeable dans le domaine, symbolisée par son usine d’assemblage de panneaux solaires de 30 MW, opérationnelle depuis 2020.
Cette infrastructure, bien que modeste à l’échelle internationale, est déjà un grand pas pour le pays qui importe énormément en termes d’électricité.
Néanmoins, tout n’est pas rose pour le solaire au Burkina Faso. Le chemin vers l’autonomie énergétique solaire reste en effet parsemé d’obstacles.
L’enclavement géographique du pays complique l’importation des composants essentiels, comme le verre, l’aluminium et les câbles.
Le tissu industriel, principalement orienté vers l’agro-industrie et le textile, peine encore à développer les compétences techniques spécifiques nécessaires à une production locale intégrée.
La formation représente un autre défi majeur. Malgré l’existence de quelques programmes, l’absence de cursus spécialisés limite le développement des compétences locales. La BAD souligne l’urgence de combler ce déficit pour assurer la pérennité des projets solaires.
Néanmoins, ces défis n’entament pas la détermination du Burkina Faso à devenir un acteur majeur de l’énergie solaire en Afrique de l’Ouest.
Cette ambition du Burkina Faso sur le solaire pourrait même servir de modèle pour d’autres pays de la CEDEAO, confrontés à des problématiques énergétiques similaires.