Électricité : ces 3 pays maghrébins s’unissent pour le plaisir de leurs populations

Électricité L'Algérie, la Tunisie et la Libye,

Crédits photo : Freepik

L’Algérie, la Tunisie et la Libye, trois pays maghrébins, vont s’unir dans le domaine de l’électricité.

En effet, les trois nations d’Afrique du Nord s’apprêtent à concrétiser un projet d’interconnexion électrique ambitieux, traduisant une volonté commune de renforcer leur sécurité énergétique et d’améliorer les conditions de vie de leurs populations.

« Nous travaillons sur le projet du corridor électrique qui reliera l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Les discussions sont en cours et un mémorandum d’entente sera signé prochainement entre les trois pays pour lancer les études nécessaires à la concrétisation de ce projet », a déclaré Habib Mohamed Lakhdar, directeur des études de Sonelgaz, la Société Nationale de l’Électricité et du Gaz en Algérie, dimanche 16 mars à Alger.

Pourquoi l’Algérie, la Tunisie et la Libye s’allient sur l’électricité ?

La démarche dépasse facilement le simple accord technique pour incarner une vision stratégique partagée.

Dans une région où les enjeux énergétiques constituent un pilier du développement économique, cette interconnexion promet de redessiner la carte des échanges électriques au Maghreb.

L’Algérie, forte de sa capacité de production excédentaire – 24 000 MW en 2022 avec des perspectives d’atteindre 30 000 MW d’ici 2032 – entrevoit là une opportunité d’exportation significative.

Déjà exportatrice de 500 MW vers la Tunisie, elle pourrait consolider son rôle de fournisseur régional d’énergie.

Pour la Tunisie et la Libye, les bénéfices s’annoncent tout aussi substantiels.

Ces deux pays, confrontés à des défis énergétiques structurels, pourraient accéder à une alimentation électrique plus stable et potentiellement moins onéreuse.

C’est à la fin un atout pour leurs industries locales et un argument de poids pour attirer des investisseurs étrangers en quête d’un environnement énergétique fiable.

Par ailleurs, le projet s’inscrit dans une dynamique d’intégration énergétique régionale portée par Sonelgaz, dont le plan de développement stratégique consacre un axe à l’expansion internationale, notamment en Afrique.

« D’autres domaines de coopération sont également envisagés, particulièrement l’exportation par Sonelgaz de son savoir-faire en matière d’études d’ingénierie, l’accompagnement dans la réalisation de réseaux de transport de l’électricité et l’exportation d’équipements industriels fabriqués localement », précise le directeur des études.

L’ambition algérienne ne s’arrête pas aux frontières maghrébines. Le pays poursuit simultanément un projet d’interconnexion électrique avec l’Italie, qualifié de « stratégique » par les autorités.

Un mémorandum d’entente a été signé en juillet 2024 entre Sonelgaz, Sonatrach et le groupe italien ENI pour la réalisation d’études de faisabilité concernant l’installation d’un câble sous-marin reliant le nord-est de l’Algérie au sud de l’Italie.

« Ce projet permettra à l’Algérie d’accéder au marché européen de l’électricité via l’Italie », explique Habib Mohamed Lakhdar.

Par ailleurs, l’Algérie renforce sa présence énergétique en Afrique subsaharienne. Une centrale électrique, don de l’Algérie au Niger, devrait être mise en service avant l’été prochain, répondant ainsi aux besoins urgents de ce pays en électricité.

« Cette infrastructure sera installée et mise en service par les équipes de Sonelgaz », souligne le responsable.

Si les perspectives ouvertes par le corridor électrique maghrébin suscitent l’enthousiasme, des questions cruciales restent en suspens, notamment celles du financement et de la faisabilité technique.

Les études qui seront lancées après la signature du mémorandum d’entente devront apporter des réponses précises à ces interrogations, essentielles pour garantir le succès de cette interconnexion énergétique.

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