La Tunisie avance dans sa transition énergétique avec l’annonce d’un important soutien du Japon pour la construction d’une centrale photovoltaïque de 100 mégawatts à Sidi Bouzid.
L’information a été confirmée le vendredi 25 avril 2025 par l’ambassade du Japon en Tunisie, marquant ainsi un renforcement significatif de la coopération entre les deux pays dans le secteur des énergies renouvelables.
Ce projet stratégique bénéficiera d’une subvention japonaise pouvant atteindre 42 millions de dinars tunisiens (environ 14 millions de dollars ou 8 milliards FCFA), s’inscrivant dans le cadre du Mécanisme d’échange de crédits carbone (MCC) établi entre la Tunisie centrale et le Japon lors de la TICAD8 en 2022.
Il s’agit du troisième financement de ce type accordé par Tokyo pour soutenir le développement solaire en territoire tunisien.
La mise en œuvre du projet sera assurée par un consortium nippo-norvégien réunissant le groupe japonais Toyota Tsusho, via sa filiale Aeolus, et l’entreprise norvégienne Scatec.
La collaboration fait suite à un accord signé le 24 mars dernier avec la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), principal opérateur énergétique du pays.
Cette nouvelle centrale photovoltaïque vient compléter un dispositif déjà en développement, comprenant les projets Sidi Bouzid I (60 MW) et Tozeur (60 MW), actuellement en cours de construction avec le soutien financier et technique japonais. La Tunisie centrale se positionne ainsi comme un pôle de production d’énergie solaire dans le pays.
Pour la Tunisie, cet investissement représente une avancée considérable vers ses objectifs de transition énergétique. Le pays nord-africain s’est en effet engagé à porter la part des énergies renouvelables à 35% de son mix électrique d’ici 2030, contre environ 3% actuellement. Un défi de taille que le partenariat avec le Japon contribue à relever.
« Cette subvention sera fournie dans le cadre du Mécanisme d’échange de crédits carbone, dont le protocole a été signé par les Gouvernements du Japon et de la Tunisie lors de la TICAD8 en août 2022 », précise l’ambassade du Japon dans son communiqué. L’instance diplomatique salue par ailleurs « la collaboration tuniso-japonaise dans la lutte contre le changement climatique ».
Le choix de la région de Sidi Bouzid pour l’implantation de cette infrastructure n’est pas anodin. Située au centre du pays, cette zone bénéficie d’un ensoleillement particulièrement favorable à l’exploitation de l’énergie solaire. De plus, ce développement pourrait contribuer à dynamiser économiquement cette région tunisienne, historiquement moins favorisée que les zones côtières.
Pour la Tunisie, confrontée à des défis énergétiques croissants, cette centrale représente bien plus qu’un simple projet d’infrastructure. Elle incarne l’ambition du pays de réduire sa dépendance aux énergies fossiles importées, qui pèsent lourdement sur sa balance commerciale et sa souveraineté énergétique.
En diversifiant son mix électrique, la Tunisie cherche également à sécuriser son approvisionnement face aux fluctuations des marchés internationaux des hydrocarbures.