Électricité : ce pays d’Afrique lance un méga-chantier à 311 millions de dollars

Kenya électricité

Crédits photo : Pexels / © Kaique Rocha

Pour améliorer la couverture en électricité, le Kenya a vu ce lundi 15 décembre 2025 à Nairobi la signature d’un accord pour construire deux lignes à haute tension. Le montant s’élève à 311 millions de dollars. Africa50, fonds panafricain basé au Maroc, et PowerGrid Corporation of India porteront ce projet durant trois décennies. Les deux infrastructures s’étendront sur 202 kilomètres dans l’ouest du pays.

La première ligne reliera Lessos à Loosuk pour 214 millions de dollars. La seconde connectera Kibos à Musaga via Kakamega, avec un budget de 97 millions de dollars. Ces installations traverseront des zones où la demande électrique a connu une croissance rapide ces dernières années. Bref, le réseau actuel ne suffit plus.

Le pays fait face à une pression sans précédent sur son réseau. Kenya Power and Lighting Company a enregistré un pic de demande à 2 439,06 mégawatts début décembre 2025. Ce chiffre représente le record absolu jamais atteint sur le territoire national. Les blackouts nationaux se sont multipliés ces derniers mois, provoqués par des surcharges dues à cette demande croissante.

Le gouvernement a opté pour un partenariat public-privé. Les opérateurs privés financeront, construiront et exploiteront les lignes pendant trente ans. Kenya Electricity Transmission Company Limited (KETRACO) agira comme entité contractante. Cette formule permet de contourner les contraintes budgétaires qui pèsent sur Nairobi. Le président William Ruto privilégie cette approche depuis que les recettes fiscales se sont contractées.

Les nouvelles installations réduiront les pertes techniques sur le réseau existant. Elles faciliteront également l’intégration des énergies renouvelables dans le système national. Le pays produit déjà 89,8 % de son électricité à partir de sources vertes. La géothermie domine avec 40,7 % de la production totale. L’hydroélectricité fournit 29,7 %, l’éolien 16 %. Enfin, le solaire commence à émerger avec 1,3 %.

Le ministère des Finances a souligné que ces lignes permettront « d’améliorer l’accès à une électricité plus fiable et abordable pour la population ». La stabilité du réseau reste un problème persistant. Les coupures perturbent régulièrement les activités économiques, particulièrement dans les zones urbaines comme Nairobi et Mombasa.

Le réseau de transport actuel s’étend sur environ 9 484 km de lignes de 132 kilovolts et plus. Cette infrastructure doit simultanément répondre aux besoins domestiques et supporter les échanges régionaux d’électricité. Le Kenya a signé des accords avec le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie pour faciliter le commerce transfrontalier d’énergie.

Africa50 a déclaré dans un communiqué que le projet « débloquera une énergie plus propre, abordable et fiable pour des millions de Kényans ». La société supervisera l’ensemble du cycle de vie des infrastructures, de la conception à l’exploitation. Le fonds infrastructure détient un portefeuille diversifié dans plusieurs pays africains.

Le secteur énergétique kenyan attire de plus en plus de capitaux privés. Les autorités cherchent à améliorer la performance des opérateurs publics comme Kenya Electricity Generating Company (KenGen). Parallèlement, elles ont renforcé le contrôle juridique des contrats signés avec les partenaires privés fin novembre. Cette surveillance vise à protéger les intérêts publics tout en maintenant l’attractivité pour les investisseurs.

Le projet contribuera à moderniser le réseau électrique national. Il sécurisera l’approvisionnement en énergie pour les années à venir. La consommation d’électricité par habitant reste néanmoins très faible au Kenya, avec seulement 0,2 mégawattheure par an, soit 5,6 % de la moyenne mondiale.

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