Vingt-cinq opérations numériques menées par des acteurs étrangers ont été détectées en France en 2024, année marquée par les élections européennes puis législatives et propice aux tentatives d’ingérences, selon le service chargé de la lutte contre ces déstabilisations.
« Sur les deux scrutins, au total on a identifié 25 tentatives d’ingérences numériques étrangères« , a déclaré à l’AFP un responsable de cet organisme, Viginum, rattaché au Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale, sous la tutelle des services du Premier ministre.
Une recrudescence attribuée à des « modes opératoires persistants », comprendre à des « acteurs malveillants » déjà identifiés, notamment le groupe russe « Storm-1516 ».
Ce réseau a, entre autres, profité des législatives anticipées en juin et juillet 2024 pour créer « une faux site de campagne qui usurpait complètement la charte graphique » de la coalition présidentielle Ensemble et promettait aux électeurs une « prime Macron » de 100 euros en échange de leur vote. Une « manoeuvre informationnelle » détaillée dans un récent rapport de Viginum.
Autre tentative rendue publique, Raphaël Glucksmann, tête de liste Parti socialiste-Place publique lors des élections européennes en juin 2024, avait fait savoir à moins de deux mois du scrutin qu’il était la cible d’une opération « venant de comptes pro-chinois » qui l’accusaient « d’être le cheval de Troie des Américains – notamment de la CIA en Europe ».
Ces ingérences répétées sont, d’après le responsable de Viginum, la marque d’une « intention, qui se déploie sur le long terme, de saper la cohésion, discréditer les institutions et modifier les perceptions sur notre modèle démocratique ». D’autant plus en période électorale où « il suffit de venir jeter un peu d’huile sur le feu, sur un sujet déjà polarisant ».
Un phénomène encore observé dernièrement autour de la mobilisation sociale du 10 septembre, née sur les réseaux sociaux français mais qui avait fait l’objet de « reprises opportunistes » par certains acteurs prorusses et pro-iraniens, selon une autre source gouvernementale française, qui n’y voyait alors « pas une manoeuvre coordonnée d’ingérence numérique étrangère ».
Avec AFP