La course à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire ivoirienne prend forme avec la clôture des dépôts de candidatures. Et le président sortant, Alassane Ouattara, sait déjà qui il pourrait affronter. Au pire, il devra faire face à 59 personnes.
Concrètement, 60 dossiers ont été reçus par la Commission électorale indépendante (CEI) avant la date limite du 26 août 2025. Parmi ces candidats figure donc le président Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat très controversé.
L’élection présidentielle du 25 octobre 2025 s’annonce particulièrement disputée.
D’abord, le nombre élevé de candidatures montre l’intérêt croissant pour cette élection. Ensuite, plusieurs figures emblématiques de l’opposition tentent leur chance malgré des obstacles juridiques importants.
Selon les informations rapportées par APAnews, plusieurs personnalités marquantes ont déposé leur dossier.
On ne présente plus l’ancien président Laurent Gbagbo et l’ex-première dame Simone Ehivet parmi les 60 candidatures. Tidjane Thiam, ancien directeur général de Crédit Suisse, figure également sur cette longue liste.
Cependant, tous ces candidats ne pourront pas forcément participer au scrutin. En effet, la CEI doit maintenant examiner chaque dossier selon des critères stricts.
Le plus important reste le parrainage citoyen, qui démontre l’assise nationale du candidat. Par ailleurs, chaque prétendant doit verser un cautionnement de 50 millions de francs CFA.
Ces conditions d’éligibilité risquent d’éliminer plusieurs candidats. Ainsi, certaines personnalités importantes de l’opposition font déjà face à des difficultés.
L’ex-Premier ministre Guillaume Soro n’a pas pu déposer son dossier car il reste en exil. De même, Charles Blé Goudé n’a pas pu présenter sa candidature à temps.
La situation juridique de plusieurs candidats reste problématique. Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam ont été radiés de la liste électorale et demeurent inéligibles selon la loi ivoirienne. Charles Blé Goudé se trouve dans la même situation après sa condamnation liée à la crise postélectorale de 2010-2011. Guillaume Soro reste également exclu du processus électoral.
Cette exclusion de quatre grande figures de l’opposition a été confirmée le 4 juin 2025. Selon France 24, « quatre figures de la politique ivoirienne, Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, ont été définitivement exclues de la liste électorale ». Cette décision renforce la position du président sortant dans cette course électorale.
Le président Alassane Ouattara se présente donc comme le grand favori de cette élection. Néanmoins, sa candidature pour un quatrième mandat suscite une vive polémique. L’opposition considère cette candidature comme « anticonstitutionnelle » selon les termes du PPA-CI, parti de Laurent Gbagbo.
Cette controverse constitutionnelle rappelle celle de 2020. À l’époque, Alassane Ouattara avait justifié sa candidature pour un troisième mandat en invoquant l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2016. Cette fois-ci, il renouvelle sa démarche malgré les critiques de l’opposition.
Parmi les autres candidats notables, on trouve Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre et président du Front populaire ivoirien. Jean-Louis Billon, ministre du Commerce en 2015, a également déposé son dossier. Ces candidatures représentent une alternative potentielle au président sortant.
La liste complète des 60 candidatures révèle la diversité du paysage politique ivoirien. Elle comprend des personnalités connues comme Simone Ehivet, mais aussi de nombreux candidats moins médiatisés.
Le processus électoral suit maintenant son cours réglementaire. La CEI dispose de 72 heures pour transmettre tous les dossiers au Conseil constitutionnel. Cette institution aura ensuite la responsabilité de valider ou d’invalider chaque candidature selon les critères légaux.