Éjectés par les pays de l’AES, l’Ukraine et Zelensky n’oublie pas l’Afrique

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Crédit Photo : France 24

Vomis par les pays de l’AES (le Burkina Faso, le Mali et le Niger), l’Ukraine et son président Volodymyr Zelensky ne lâchent rien sur l’Afrique.

Preuve en est que le chef d’État ukrainien a lancé, ce 21 juillet 2025, un appel aux dirigeants africains. Le but de la démarche ? Proposer de nouvelles coopérations économiques et militaires aux pays du continent.

Pour Volodymyr Zelensky, le fait que son pays se trouve en guerre contre la Russie met encore plus l’accent sur l’importance du continent africain. Il appelle donc au dialogue et à la discussion.

« Le contexte africain est très important pour nous. Nous devons engager davantage de dialogue avec l’Afrique », a-t-il déclaré au cours d’une interview publiée par la présidence ukrainienne puis relayée par l’Agence Africaine de la Presse.

Il ne cache d’ailleurs pas son objectif. Il veut en effet empêcher son pire ennemi, la Russie, d’avoir encore plus de poids en Afrique.

« Grâce à la concurrence et à d’autres formes de pression, nous pouvons évincer l’influence russe » a-t-il soutenu.

Pour rappel, l’Ukraine a déjà perdu de sa superbe en Afrique après avoir été éjectée par le Burkina Faso, le Mali et le Niger rassemblés dans l’Alliance des États du Sahel (AES). Les trois pays avaient rompu leurs relations avec Kiev après l’avoir accusé de soutenir la rébellion dans le nord du Mali.

Les partenariats proposés par l’Ukraine après sa déconvenue avec l’AES

Volodymyr Zelensky a deux fers de lance dans sa politique africaine. Il propose en effet une collaboration économique et militaire.

Côté économique, l’Ukraine joue la carte alimentaire. Concrètement, Volodymyr Zelensky a fait la promesse de construire des centres céréaliers sur toute l’étendue du continent.

Une telle promesse ne vient pas de nulle part. Et pour cause, bien avant la guerre, l’Ukraine était un grand exportateur céréalier vers l’Afrique. Aujourd’hui, il est clair qu’elle cherche à reconquérir ces marchés perdus au bénéfice de la Russie qui continue de distribuer son blé en Afrique.

Le calcul est encore plus simple.  L’Afrique importe énormément de céréales en provenance de la Russie et de l’Ukraine. Et en implantant des infrastructures locales, Kiev espère fidéliser sa clientèle africaine.

Côté militaire, l’Ukraine propose une alternative aux mercenaires russes.

« Nous voulons que le secteur de la défense ukrainien travaille avec l’Afrique », affirme Zelensky.

Zelensky jure ne pas vouloir « imposer une influence » ni « choisir les dirigeants » comme le ferait Vladimir Poutine. Il prétend offrir uniquement « économie et sécurité » aux partenaires africains.

Le président ukrainien se montre par ailleurs optimiste sur l’évolution des mentalités africaines sir la question de la Russie. Il prétend que « les grandes puissances d’Afrique ne font plus confiance à Poutine ». En guise de preuve, il cite le président sud-africain qui aurait exprimé ses doutes sur la volonté russe de paix.

Sa sortie semble pourtant contredite par les faits récents. L’Ukraine a perdu trois alliés sahéliens importants en quelques mois. La crise a éclaté quand des diplomates ukrainiens ont admis soutenir la rébellion touarègue au Mali. L’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal avait même revendiqué cette aide militaire.

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