A trois mois du début de l’Euro-2024 (14 juin – 14 juillet en Allemagne), l’incertitude plane sur l’identité de l’avant-centre de l’équipe de France, le match étant loin d’être joué entre les trois candidats pour le poste de N.9, Marcus Thuram, Olivier Giroud et Randal Kolo Muani.
Les deux amicaux contre l’Allemagne, mardi à Lyon, et le Chili, le 26 mars à Marseille, devraient fournir des indications plus précises sur le rapport de forces entre les trois joueurs, pour le moment plutôt favorable à Thuram.
Marcus Thuram, l’homme qui monte
Le joueur de l’Inter Milan (26 ans, 16 sélections) est celui dont la cote a sérieusement augmenté ces derniers mois. Sous le maillot bleu, le fils aîné de Lilian Thuram a su fructifier ses apparitions en ouvrant son compteur lors des qualifications de l’Euro-2024 face à l’Irlande le 7 septembre (2-0) au Parc des Princes avant de récidiver au cours du festival record contre Gibraltar (14-0), le 18 novembre à Nice.
Cette montée en puissance en équipe de France se double surtout de débuts fracassants en Italie. Après quatre années à Mönchengladbach, l’ancien Guingampais est devenu un véritable avant-centre et l’un des principaux artisans du parcours impressionnant de l’Inter, qui survole la Serie A et fonce, sans rival, vers un 20e titre.
« Depuis que je suis petit, on me répète qu’un jour, je serai un N.9, ce qui ne me plaisait pas beaucoup, moi je voulais rester sur l’aile, dribbler et avoir le ballon. On a eu une discussion avec mon père, on s’est dit les choses et j’ai choisi de jouer avant-centre », a-t-il confié au quotidien italien Corriere della Serra.
Auteur de dix buts en championnat (un en Ligue des champions) et de sept passes décisives, le vice-champion du monde a donc réussi à élargir son registre en rejoignant les Nerazzurri. De quoi lui donner encore plus d’assurance pour bousculer la hiérarchie des N.9 en équipe de France.
Olivier Giroud, le vétéran qui fait de la résistance
A 37 ans, Giroud n’a toujours pas abdiqué. Après un Mondial-2022 au Qatar vécu dans la peau d’un titulaire à la suite du forfait de dernière minute de Karim Benzema, on croyait l’ex-Montpelliérain dépassé par la nouvelle vague, incarnée par Thuram et Kolo Muani. Mais l’attaquant de l’AC Milan est encore là, bien décidé à croquer à fond dans un Championnat d’Europe qui pourrait être le dernier grand rendez-vous de son immense carrière, et pas dans un rôle de remplaçant de luxe.
Cinq fois dans le onze de départ en neuf rencontres en 2023 (trois buts), le meilleur artificier de l’histoire des Bleus (56 réalisations) est encore abondamment utilisé par Didier Deschamps, même si son âge oblige ses entraîneurs, en club et en sélection, à aménager son temps de jeu.
Une situation qui n’a pas du tout bridé son rendement puisqu’il reste aussi le N.1 des buteurs de l’AC Milan cette saison (12 en championnat).
Randal Kolo Muani, crédit entamé
Bombardé attaquant axial N.1 chez les Bleus après la Coupe du monde, le Parisien (25 ans, 13 sélections) a perdu beaucoup de crédit en l’espace d’un an. Incapable de se montrer efficace en pointe (un seul but en 2023 en bleu), l’ancien Nantais a semblé se mouvoir dans un costume bien trop grand pour lui.
Son duel manqué en finale du Mondial face au gardien argentin Emiliano Martinez pèse-t-il sur son mental? La question se pose tant le joueur paraît crispé et emprunté. Son transfert au PSG l’été dernier en provenance de Francfort, estimé à 95 millions d’euros, ne lui a pas non plus permis de franchir un cap et il a disparu petit à petit de l’équipe première, l’entraîneur Luis Enrique préférant désormais aligner Kylian Mbappé au poste de N.9.
« S’il pouvait donner plus de temps de jeu à Kolo Muani, ça m’arrangerait », a ainsi lancé Deschamps la semaine dernière dans un grand sourire.
Avec AFP
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