L’accord vient d’être finalisé. Dans un message publié sur le réseau social X, le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a annoncé que les Etats-Unis ont accordé une aide importante à l’Argentine, alors que le pays n’a pas réussi à stabiliser son taux de change de lui-même.
Le soutien américain est double. Washington a d’abord conclu un accord de swap de devises, à hauteur de 20 milliards de dollars.
Autrement dit, la Banque centrale d’Argentine pourra se procurer des devises américaines en tirant sur cette ligne, et acheter ainsi des pesos argentins sur les marchés pour soutenir sa monnaie. Cette solution avait été évoquée dès le début des discussions, le 25 septembre.
Achat de pesos par les Etats-Unis
Plus surprenant, les Etats-Unis ont eux-mêmes acheté de la monnaie argentine pour éviter qu’elle ne se déprécie plus encore.
Une action rarissime. « Le Trésor américain est prêt, immédiatement, à prendre toutes les mesures exceptionnelles qui s’imposent pour assurer la stabilité des marchés », a déclaré Scott Bessent.
De son côté, le président argentin, Javier Milei, a remercié sur X Donald Trump pour « sa vision et son leadership ».
Il y avait urgence. Depuis l’accord passé avec le Fonds monétaire international (FMI), qui avait mis fin au contrôle des changes, le peso argentin flotte dans une bande comprise entre 1.000 et 1.400 pesos pour un dollar.
La Banque centrale argentine a dû lancer une intervention sur les marchés dont le montant a dépassé un milliard de dollars. Avec l’aide des Etats-Unis, le dollar est redescendu à 1.330 pesos.
Mais depuis début octobre, il a regrimpé à 1.420 pesos. Pour Scott Bessent, néanmoins, la « bande de fluctuation du taux de change du pays reste adaptée ».
Doutes
Reste que cette aide économique exceptionnelle à l’Argentine, dont le dirigeant est un allié indéfectible de Donald Trump, pourrait bien faire grincer des dents aux Etats-Unis. Le pays du Sud est notamment un concurrent direct pour les fermiers américains dans la production de soja.
Une légumineuse que Buenos Aires vend désormais à la Chine sans taxe à l’exportation, profitant de la guerre commerciale entre Pékin et Washington pour élargir ses parts de marché.
En outre le « miracle économique » de Javier Milei commence à battre de l’aile. Les salaires réels sont moins élevés qu’au lendemain de l’élection du président libertarien, en 2023, le chômage est au plus haut depuis trois ans et des soupçons de corruption pèsent sur son entourage.
Ce qui ne l’a pas empêché de donner un grand show, entre meeting et concert de son groupe amateur, dans la plus grande salle de Buenos Aires lundi dernier.