Du sang et des larmes : une frappe russe dévaste un supermarché en Ukraine

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Un panneau publicitaire éclaboussé de sang, de la fumée noire s’élevant des décombres métalliques enchevêtrés : une frappe russe meurtrière sur un supermarché a laissé une vision d’horreur le 9 août 2024 à Kostiantynivka, dans l’est de l’Ukraine.

Ania Aliabieva s’assoupissait dans son magasin d’équipements militaires quand une explosion l’a tirée de sa torpeur et a semé la panique dans ce quartier d’habitation jusqu’alors globalement épargné de cette ville située tout près de la ligne de front.

« Tout le monde s’est mis à courir. La sortie habituelle du bâtiment était complètement bloquée, c’était impossible d’en sortir« , dit-elle à l’AFP, les yeux figés, grands ouverts.

« On a commencé à grimper par la fenêtre. On a eu le plus grand mal à sortir. On s’est retourné et tout brûlait« , témoigne cette femme de 25 ans, les bras couverts de coupures légères du fait de l’explosion.

La frappe, un missile selon les secours, a fait 12 morts et 44 blessés d’après la police dans cette cité industrielle déjà balafrée par plusieurs mois de bombardements russes incessants.

« Nos sauveteurs, avec la police et les services publics, sont en train de dégager les décombres pour déterminer exactement le nombre des morts et des blessés« , a déclaré le chef de l’administration régionale, Vadym Filachkine, à la télévision.

Kostiantynivka, où vivaient jadis quelque 70.000 personnes, se trouve à environ 13 kilomètres des forces russes, actuellement à l’offensive dans cette zone.

« La Russie sera tenue pour responsable de ce terrorisme« , a juré le président Volodymyr Zelensky.

Sur place, lançant des jurons à la police, un homme en short et en tee-shirt forçait le cordon de sécurité en direction de sacs mortuaires alignés par les secouristes, apparemment à la recherche d’un proche disparu.

 « Soudain une énorme explosion« 

Non loin de là, une femme en pleurs, un mouchoir sur la bouche, supplie la police, en quête d’informations sur un enfant de sa famille lui aussi introuvable.

Vivant dans un immeuble de style soviétique avec une cour verdoyante juste à côté du supermarché frappé, Natalia regardait la télévision lorsque l’explosion a soufflé les fenêtres donnant sur son balcon.

« Bang ! est un mot bien faible pour décrire » la détonation, témoigne auprès de l’AFP cette femme de 51 ans en chemise rouge et aux cheveux teintés en noir.

Des journalistes de l’AFP ont vu des dizaines de personnes quitter les lieux en courant, la police mettant en garde contre une possible deuxième frappe.

Des filets de fumée noire s’élevaient encore des décombres du grand centre commercial soudain transformé en un imbroglio de morceaux de métal tordu, tandis que des pompiers s’employaient à éteindre les flammes.

Un peu plus loin, le chemisier trempé de sang et saignant à la jambe, une femme pleure au pied d’un immeuble résidentiel aux vitres soufflées.

« Je n’ai rien entendu venir, juste soudain une énorme explosion. Je n’ai rien d’autre à dire. Je suis sous le choc« , raconte un autre témoin, une femme en robe de chambre et en tongs, sans vouloir décliner son identité.

Avec AFP