Le 14 décembre, l’Égypte a scellé un partenariat avec la holding qatarie Al Manaa pour installer une usine de carburant d’aviation propre dans la zone de Sokhna. L’accord prévoit un investissement de 200 millions de dollars, soit près de 9,6 milliards de livres égyptiennes. C’est la première fois qu’une entreprise du Qatar lance un projet industriel dans cette région stratégique du canal de Suez.
L’usine s’étendra sur 100 000 mètres carrés. Elle produira annuellement 200 000 tonnes de carburants alternatifs. Ces produits comprennent du HVO, du BioPropane et du Bio Naphtha, tous issus de la transformation d’huiles de cuisson usagées.
Walid Gamal El-Din, responsable de l’Autorité de la Zone économique du Canal de Suez, explique que ce type de carburant réduit les émissions polluantes de 50 % à 80 % par rapport au kérosène classique. Enfin, il s’agit d’une alternative concrète aux combustibles fossiles dans le secteur aérien.
La multinationale Shell Global s’est déjà engagée à acheter l’intégralité de la production via un contrat d’approvisionnement à long terme. Les premières livraisons débuteront fin 2027, selon le communiqué du Conseil des ministres égyptien publié au Caire.
Le Premier ministre Mostafa Madbouly a salué cette installation qui « renforce les capacités de la Zone économique en matière d’adoption des sources d’énergie renouvelable ».
Bref, un projet qui s’inscrit dans la transition énergétique du pays. La signature coïncide d’ailleurs avec le Forum d’affaires égypto-qatari organisé dans la capitale égyptienne, ce qui « démontre le développement positif des relations entre Le Caire et Doha », a-t-il ajouté.
Abdulaziz Al Manaa, dirigeant d’Al Manaa Holding, a souligné les opportunités d’investissement en Égypte et le soutien gouvernemental pour surmonter les obstacles administratifs. « Le soutien continu des dirigeants politiques au Qatar et en Egypte est le moteur du succès de ce projet », a-t-il déclaré, mettant en avant la profondeur des liens entre les deux nations.
Les relations économiques entre l’Égypte et le Qatar connaissent une accélération notable ces dernières années. Hassan El-Khatib, ministre égyptien de l’Investissement et du Commerce extérieur, révèle que les investissements qataris en Égypte atteignent désormais environ 3,2 milliards de dollars. Ces fonds sont répartis sur plus de 266 entreprises opérant dans divers secteurs de l’économie égyptienne.
Ce projet s’intègre dans un mouvement mondial vers les carburants d’aviation durables. L’industrie aérienne cherche des alternatives viables pour réduire son empreinte carbone, et le raffinage d’huiles usagées représente une voie prometteuse. L’Égypte, par sa position géographique et ses infrastructures portuaires, devient ainsi un acteur du marché des biocarburants destinés à l’aviation internationale.