Dans un contexte sécuritaire marqué par l’extrémisme violent, le Togo, le Bénin et le Burkina Faso ont décidé de s’unir contre ce fléau.
Du 27 au 28 mars 2025, la ville de Kpalimè au Togo a accueilli un atelier d’échanges et de partage d’expériences entre les membres nationaux de comité transfrontaliers d’alerte précoce dans un contexte de défis sécuritaires croissants aux frontières du Bénin, du Burkina Faso et du Togo.
L’objectif de cette assise est de tisser une toile d’intelligence collective en puisant dans les mécanismes nationaux d’alerte précoce des trois nations et de renforcer l’intégration des réseaux nationaux de prévention et de lutte contre l’Extrémisme violent.
L’atelier est organisé par l’OIM et le PNUD dans le cadre de la phase 2 du “ Programme d’Appui à la Prévention des Conflits et de l’Extrémisme Violent dans les Zones frontalières du Burkina Faso et du Togo”.
Les débats ont porté sur des thématiques aussi importantes qui sous-tendent les fractures régionales. Les violences basées sur le genre en situation d’urgence, fléau exacerbé par les crises, ont occupé une place de choix, tout comme les questions d’accès à l’asile et du respect du principe de non-refoulement.
Le Chef Bureau OIM Togo, Etienne Banga, a dans ses propos, mis en lumière le caractère essentiel de ce programme transfrontalier dans un contexte sous-régional particulièrement complexe.
Face aux défis sécuritaires majeurs, aux tensions communautaires grandissantes et aux vulnérabilités socio-économiques exacerbées, Etienne Banga a qualifié les comités transfrontaliers d’alertes précoces de “cristaux”, rapporte Rfi.
Le Contrôleur Général de Police, Louis Tokpanou, Secrétaire Permanent par intérim de la Commission nationale de Lutte contre la Radicalisation, l’Extrémisme Violent et le Terrorisme au Bénin, a de son côté, insisté sur le lien historique et géographique étroit qui unit les trois nations.
Le Lieutenant Colonel Labanté Nikabou, Secrétaire permanent du Comité interministériel de Prévention et de Lutte contre l’Extrémisme Violent (CPLEV), représentant le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile du Togo, a rappelé que la paix, la cohésion sociale et le développement sont au cœur des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Il a par ailleurs précisé que l’insécurité persistante dans la sous-région, alimentée par l’expansion des groupes extrémistes violents, compromet les efforts de paix et exacerbe les inégalités existantes.
Signalons que les zones frontalières, souvent laissées en friche par une présence étatique ténue, demeurent des terres propices aux desseins des extrémistes.
La porosité des limites territoriales, conjuguée à une défiance parfois tenace entre populations et autorités, fragilise les efforts entrepris. Les comités d’alerte précoce, aussi ingénieux soient leurs dispositifs, ne peuvent à eux seuls inverser la vapeur sans un engagement plus vaste des États, une gouvernance qui, par sa fermeté et sa clairvoyance, saurait tarir les sources de la radicalisation.