Du jamais vu, l’Algérie se lance dans un gigantesque projet laitier avec l’Allemagne

Très bientôt, une grosse usine de production de lait verra jour dans ce l’Afrique du Nord

Crédit Photo : iStock

L’Algérie a engagé un partenariat inédit dans le secteur laitier avec l’Allemagne.

En effet, Alger a tourné une page importante de son histoire agricole en scellant un partenariat sans précédent avec Berlin dans le secteur laitier.

Bien plus qu’un simple contrat, il s’agit d’un véritable pari sur l’avenir, d’une vision audacieuse portée par l’ambition de garantir la souveraineté alimentaire du pays.

Un partenariat stratégique inédit

Pour y parvenir, les autorités ont misé sur l’expertise de l’entreprise allemande GEA, mondialement reconnue pour ses technologies de pointe dans l’agro-industrie. Celle-ci a été chargée de concevoir et de bâtir ce qui a été présenté comme la plus grande laiterie intégrée jamais réalisée à l’échelle mondiale. Une annonce retentissante, relayée par le média Algerie360, qui a suscité curiosité, fierté et espoir au sein de la population.

Ce projet hors normes ne repose toutefois pas uniquement sur un partenariat bilatéral. Il s’inscrit dans un cadre plus large, réunissant également la société qatarienne Baladna, acteur majeur de la production laitière au Moyen-Orient.

Une ferme géante au cœur du désert

Ensemble, ces trois partenaires ont imaginé une ferme laitière géante, à ériger dans les vastes étendues désertiques de la région d’Adrar, au sud-ouest de l’Algérie.

Ainsi, sur 117 000 hectares de terre aride, l’on prévoit de faire naître un écosystème agricole inédit, où cohabiteront technologie de pointe, élevage intensif et ambition nationale. À terme, ce sont 270 000 vaches laitières qui devraient peupler ce domaine, dans un ballet quotidien de production, de soin et de logistique.

Ce chiffre, vertigineux, traduit l’ampleur d’un projet qui dépasse largement le cadre agricole. Il s’agit d’un symbole : celui d’une Algérie qui refuse la dépendance, qui choisit d’investir dans ses ressources, dans ses terres, et dans un avenir plus stable pour ses citoyens. Dans un pays où les importations de lait en poudre pèsent lourdement sur la balance commerciale, la création d’une telle unité marque une rupture avec le passé, une volonté de reprendre en main le destin alimentaire de la nation.

Les travaux, eux, ont été annoncés pour le premier trimestre de l’année 2026. Le compte à rebours a donc commencé.

D’ici là, il faudra faire face aux nombreux défis que pose un projet d’une telle envergure : gestion des ressources hydriques dans une région désertique, mise en place d’infrastructures adaptées, formation du personnel, respect de l’environnement…

Mais au-delà des obstacles techniques, ce projet touche quelque chose de plus profond : l’imaginaire collectif d’un peuple qui aspire à se nourrir dignement de ses propres terres.

Au cœur de cette ferme futuriste, c’est une ambition chiffrée mais symbolique qui se dessine : produire chaque année 100 000 tonnes de poudre de lait. Un objectif colossal qui, une fois atteint, devrait permettre à Alger de réduire drastiquement sa dépendance aux importations de produits laitiers.

Fini le temps où le pays devait attendre des cargaisons venues d’ailleurs pour répondre à des besoins essentiels. Ce projet entend ancrer dans le sol national une production locale forte, capable de nourrir les familles, les cantines, les hôpitaux… bref, la nation entière.

Vers l’autonomie laitière nationale

Dans un monde secoué par des crises à répétition, où les chaînes d’approvisionnement se brisent au moindre choc géopolitique, l’Algérie a choisi de ne plus subir. Elle a décidé de construire, d’anticiper, de se prémunir. Car derrière les chiffres et les machines, il y a cette volonté farouche de protéger les siens, de garantir que chaque enfant, chaque foyer, ait accès à un lait produit chez lui, sur sa propre terre. C’est dans cette optique que s’inscrit cette initiative stratégique : renforcer une autonomie alimentaire devenue vitale.

Le choix du groupe GEA n’est pas un hasard. Reconnue mondialement pour son expertise en technologies agroalimentaires, cette entreprise allemande apporte bien plus qu’un simple soutien technique : elle offre un accès aux standards les plus avancés de l’industrie laitière. Avec elle, l’Algérie ne se contente pas de produire, elle innove, elle transforme, elle élève ses ambitions à la hauteur des nations pionnières. Ce partenariat marque une volonté claire d’inscrire le pays dans une dynamique de modernité, tout en valorisant les ressources locales.

Par ailleurs, ce projet laitier ne se limite pas à sa dimension agricole ou industrielle. Il s’insère dans un plan plus vaste, un véritable tournant dans les orientations économiques de l’État. À travers lui, l’Algérie cherche à insuffler une nouvelle énergie à ses régions sahariennes longtemps restées en marge du développement productif. C’est là, dans ces étendues souvent perçues comme inhospitalières, que le pays veut désormais planter les graines de son avenir.

En misant sur des partenariats internationaux, il parie aussi sur le transfert de savoir-faire, sur la montée en compétence des acteurs locaux, sur une croissance qui soit à la fois inclusive, durable et ancrée dans le réel.

Ce partenariat laitier entre l’Algérie et l’Allemagne illustre parfaitement la volonté du pays de moderniser son secteur agricole et de renforcer son autonomie alimentaire grâce à une collaboration internationale ambitieuse.

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