Après que Donald Trump a annoncé, ce mercredi 09 avril 2025, une pause sur une partie des droits de douane réciproques imposés à ses partenaires commerciaux, dont l’UE, les milieux économiques et politiques respirent.
Une escalade tarifaire entre Washington et Bruxelles serait en effet, dévastatrice des deux côtés de l’Atlantique. Bien que la France soit moins en danger que ses voisins.
D’après les chiffres du commerce extérieur publiés par la Direction générale du Trésor, le pays de l’Oncle Sam reste l’un des principaux fournisseurs de la France, avec 52,5 milliards d’euros de marchandises importées en 2024.
«On importe peu de produits finis des États-Unis», pointe toutefois Sylvain Bersinger, chef économiste au sein du cabinet Asterès.
Droits de douane : les hydrocarbures et l’aéronautique en première ligne
Toutefois, certains secteurs, plus exposés aux échanges directs avec les États-Unis, pourraient être davantage touchés par des mesures de rétorsion européennes.
C’est le cas de l’industrie aéronautique ou encore de la pharmacie, qui dépendent de matières premières ou de composants importés directement d’Amérique du Nord.
Les hydrocarbures, en particulier, constituent l’une des principales catégories d’importation française en provenance des États-Unis, avec 12,2 milliards d’euros en 2024. Une part importante concerne le gaz naturel, qu’il soit liquéfié ou gazeux, importé à hauteur de plus de 3,5 milliards d’euros.
«On adore les États-Unis car vous avez le gaz le moins cher au monde», a récemment déclaré le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, depuis Houston, au Texas.
Les produits aéronautiques, comme les moteurs, turbines ou composants d’avion, représentent également une part significative des importations françaises en provenance des États-Unis : environ 9,4 milliards d’euros l’an dernier.
L’application de droits de douane européens sur ces produits pourrait ainsi se traduire par une hausse du coût de ces intrants, avec un effet en cascade sur l’ensemble des chaînes de production. Le secteur pharmaceutique n’est pas en reste.
La France a importé pour 4,8 milliards d’euros de médicaments et produits de santé des États-Unis en 2024. Parmi la liste de produits américains visés par des contre-mesures qui devaient entrer en vigueur dès le 15 avril pour certains produits, et le 15 mai pour la majorité des autres figurent plusieurs produits agricoles : maïs, riz, légumes et jus de fruits.
De telles surtaxes pourraient se traduire par une hausse des prix de ces produits sur le marché français.