Droits de douane : une cinquantaine de pays près à…

Droits de douane : une cinquantaine de pays près à...

Crédit Photo : Le Parisien / Chris Kleponis - CNP

L’administration de Donald Trump a affirmé ce dimanche 6 avril 2025 que plus de 50 pays avaient pris contact avec la Maison Blanche pour négocier sur les droits de douane généralisés imposés par Washington, prévenant que ces discussions pourraient prendre plusieurs mois.

« Plus de 50 pays ont approché le gouvernement au sujet d’une réduction de leurs barrières douanières, de leurs droits de douane et l’arrêt de leur manipulation de changes », a déclaré le ministre des Finances Scott Bessent sur la chaîne NBC.

Donald Trump, dont les annonces ont fait plonger les marchés et déclenché un branle-bas de combat dans le reste de la planète, reproche aux partenaires économiques des États-Unis de les « piller ».

En conséquence, il a décidé d’imposer un taux universel de 10% de taxe douanière sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi.

Il va être relevé, dès mercredi, pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%).

« Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible », a expliqué Scott Bessent, « parce qu’après, 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportements, on ne peut pas repartir de zéro. »

Alors que la Chine a immédiatement répliqué aux nouveaux droits de douane américains en annonçant ses propres taxes, les dirigeants européens ont multiplié les contacts au cours du weekend avant une réunion lundi au Luxembourg des ministres du Commerce extérieur de l’UE pour préparer « la réponse européenne aux États-Unis ».

« Le monde tel qu’on le connaissait a disparu » a résumé le Premier ministre britannique Keir Starmer au sujet de cette remise en cause de l’ordre mondial du commerce.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer lundi Donald Trump à Washington pour évoquer entre autres la nouvelle taxe douanière de 17% que les États-Unis prévoient d’infliger à Israël.

De son côté, le plus haut dirigeant vietnamien, le secrétaire général du parti communiste To Lam, a demandé un délai d« au moins 45 jours » avant l’entrée en vigueur de droits de douane de 46% sur la production vietnamienne exportée aux États-Unis.

Ce report laisserait le temps, selon le dirigeant, aux deux pays de « parvenir à un accord le plus rapidement possible ».

Pas de report

Mais le ministre américain du Commerce Howard Lutnick a prévenu dimanche sur la chaîne CBS que « les droits de douane (arrivaient) » et ne feraient pas l’objet, dans l’immédiat, d’exemptions négociées.

« Il n’y aura pas de report », a martelé l’ancien patron de la société de courtage Cantor Fitzgerald.

« Les règles ne sont pas équilibrées et le président Trump va y remédier », a-t-il assuré. « Il le fait pour les États-Unis. Il le fait pour nos enfants et nos petits-enfants. »

« Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines », a prévenu Scott Bessent, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.

Les pays qui ont proposé d’ouvrir des discussions « le font parce qu’ils comprennent qu’ils vont subir une bonne partie de ces droits de douane », a dit le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, sur ABC.

Il s’opposait ainsi à la thèse selon laquelle ces nouveaux droits de douane allaient surtout pénaliser l’économie américaine.

« Je ne pense pas qu’on va voir un effet majeur sur les consommateurs aux États-Unis », a-t-il insisté.

La plupart des économistes s’attendent pourtant à ce que ces nouvelles taxes sur les produits importés aux États-Unis provoquent une accélération de l’inflation et freinent la consommation.

« Il pourrait y avoir des hausses de prix », a concédé Kevin Hassett, pour qui ces tarifs douaniers sont un moyen de « traiter les travailleurs (américains) de façon juste », et les protéger d’une concurrence déloyale.

Comme on lui demandait pourquoi la Russie ne figurait pas sur la liste des pays taxés, le conseiller économique a mis en avant les négociations en cours avec Moscou et Kiev sur la guerre en Ukraine.

« Je pense que le président a pris la décision de ne pas mélanger les deux questions ».

La Maison Blanche avait expliqué mercredi que des pays comme la Corée du Nord ou la Russie n’étaient pas mentionnés car ils font l’objet de sanctions américaines, ce qui bloque déjà tout commerce significatif.

© Agence France-Presse

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