Droits de douane : Donald Trump désigne le plus grand profiteur; il s’agit de…

Droits de douane : Donald Trump désigne le plus grand profiteur ; il s'agit de...

Crédit Photo : REUTERS/Kent Nishimura

Les marchés boursiers mondiaux chutent ce lundi 7 avril 2025, plombés par la guerre commerciale lancée par Donald Trump, qui a de nouveau épinglé la Chine et balayé les risques d’inflation.

Dans un message sur son réseau Truth Social, Donald Trump a qualifié la Chine de « plus grand profiteur de tous », lui reprochant de ne pas « pas avoir pris en compte [son] avertissement aux pays profiteurs de ne pas répliquer » à son offensive commerciale.

Le président républicain accuse les partenaires économiques des États-Unis de les « piller ». En conséquence, il a imposé un taux universel de 10% de taxe sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi.

Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%). La Chine a répliqué en annonçant ses propres droits de douane,  34% de taxes sur les importations américaines à compter du 10 avril.

Les bourses asiatiques, en partie fermées vendredi, ont connu un lundi noir. A Hong Kong, l’indice Hang Seng s’est effondré de plus de 13% — sa pire séance depuis 1997 — et l’indice Nikkei à Tokyo a lâché 7,8%.

En Europe, l’indice Eurostoxx 600 perd près de 5% à la mi-journée. En quelques jours, plus de 1.500 milliards d’euros de capitalisation boursière y sont partis en fumée.

Pour Berlin, le plongeon boursier est un « signal d’alarme » montrant qu’il n’y a « que des perdants » dans une guerre commerciale dans laquelle il s’agit « d’éviter » l’escalade.

Wall Street, qui a signé vendredi sa pire journée depuis 2020 et effacé quelque 6.000 milliards de dollars de capitalisation en deux séances, s’oriente aussi vers une baisse à l’ouverture.

‘Traitement’ nécessaire

« Nous avons des déficits commerciaux massifs avec la Chine, l’Union européenne et beaucoup d’autres », a écrit dimanche Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« La seule manière de régler ce problème, ce sont les droits de douane », a-t-il martelé.

Interrogé sur la dégringolade des marchés à bord d’Air Force One, il est resté inflexible : « Il faut parfois prendre un traitement pour se soigner », a-t-il déclaré.

« Il n’y a aucune inflation », a-t-il à nouveau assuré lundi sur « Truth », réitérant sa demande à la Réserve fédérale américaine (Fed) de « baisser les taux ».

La plupart des économistes s’attendent à ce que les nouvelles taxes sur les produits importés aux États-Unis provoquent une accélération de l’inflation et freinent consommation et croissance.C

Le patron du mastodonte bancaire américain JPMorgan Chase, Jamie Dimon, a averti, dans sa lettre annuelle aux actionnaires, que les droits de douane allaient « probablement augmenter » et « ralentir la croissance économique ».

« Pas de discussion » selon Donald Trump

M. Trump a assuré avoir discuté pendant le week-end « avec beaucoup d’Européens, d’Asiatiques, au monde entier. Ils veulent tous désespérément un accord ».

Les Européens « veulent discuter, mais il n’y aura pas de discussion tant qu’ils ne nous donneront pas beaucoup d’argent sur une base annuelle », a-t-il martelé.

Les ministres européens du Commerce extérieur sont lundi au Luxembourg pour « préparer » une réponse commune aux mesures américaines, un « changement de paradigme » auquel l’UE doit s’adapter, selon le commissaire européen en charge du Commerce.

La réponse européenne pourrait être « extrêmement agressive », a jugé le ministre français du Commerce extérieur, Laurent saint-Martin, appelant à n’exclure « aucune option ».

L’Irlande a cependant mis en garde contre « l’escalade extraordinaire » que constitueraient des représailles ciblant la tech américaine.

« Plus de 50 pays ont approché le gouvernement » américain, a déclaré le ministre des Finances américain Scott Bessent sur la chaîne NBC. « Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible », a-t-il expliqué.

« Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines », a prévenu le ministre, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est arrivé à Washington pour évoquer entre autres les nouvelles taxes douanières avec le président américain. Il est le premier dirigeant étranger à rencontrer M. Trump depuis l’annonces des nouveaux droits de douane. Une conférence de presse commune est prévue à 18H30 GMT.

© Agence France-Presse

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