Madagascar écope des fameux 47% de droits de douane imposés par les États-Unis, le taux le plus élevé du continent, après celui du Lesotho, taxé lui, à 50%.
Les unes après les autres, les commandes des clients américains sont gelées, voire annulées, dans l’attente d’y voir plus clair, laissant poindre, selon les confessions de membres du gouvernement, des perturbations sociales de grande ampleur.
David Ralambofiringa, le ministre du Commerce et de l’Industrie, sur lequel tous les espoirs du secteur privé se concentrent désormais, travaille avec le ministère des Finances et des Affaires Etrangères pour formaliser une demande de report de la taxe en attendant d’obtenir les éclaircissements sur les modalités d’application de la mesure douanière.
« Est-ce que les conteneurs flottants (c’est-à-dire les cargaisons déjà en mer, parties avant l’annonce de cette nouvelle taxe, ndlr) vont être sujets à leur arrivée sur le sol américain à l’application de cette taxation ou pas ? Est ce que le décret et l’application de ces nouvelles mesures va supplanter le régime de l’Agoa ? », demande-t-il.
« L’ambassadeur des États-Unis elle-même n’a pas encore toutes les réponses, précise-t-il. Attendons de voir quelle est effectivement la décision du Congrès et surtout du Bureau du représentant américain au Commerce et de la Maison Blanche. Nous sommes en train de formuler une réponse officielle de Madagascar, bien sûr jointe avec le secteur privé et que nous transmettrons dans les meilleurs délais à la Maison Blanche ». Une manière d’ouvrir la voie aux discussions bilatérales.
Droits de douane : On a déjà fait « un accord de partenariat économique avec l’Union européenne »
La question désormais, est « qu’est-ce que Madagascar peut mettre sur la table ? », Les leviers sont multiples, explique Ernest Zafivanona Lainkana, le directeur général des Douanes :
« On a fait un accord de partenariat économique avec l’Union européenne et rien ne nous empêche de faire pareil avec les Américains, si le gouvernement (malgache) valide. Mais tout ça entre dans des négociations et doit respecter les règles de l’OMC. Je pense qu’il y a quand même des leviers, minerais compris, qui pourraient faire en sorte que les deux parties soient win-win. »
Les prochains jours s’annoncent décisives pour le cas malgache. Le Conseil des ministres prévu cet après-midi doit acter de la stratégie de la Grande Île face à la politique douanière protectionniste et hyper agressive de l’« Oncle Sam »