C’est un drame aux États-Unis ; le dollar américain traverse sa pire crise depuis plus de 50 ans. La monnaie américaine a chuté de plus de 10% face aux autres devises depuis janvier 2025.
Cette débâcle constitue la pire performance du dollar sur un premier semestre depuis 1973. Les politiques économiques de Donald Trump et les tensions géopolitiques mondiales expliquent cette chute historique.
Cette dégringolade a propulsé l’indice du dollar à son plus bas niveau depuis mars 2022. En parallèle, la livre sterling a bondi à 1,37 dollar, soit son plus haut niveau depuis trois ans. Elle valait seulement 1,25 dollar en début d’année. Cette progression de 10% illustre la faiblesse relative de la monnaie américaine.
Les investisseurs fuient massivement le dollar américain. Ils craignent que les politiques de Trump menacent le statut de refuge traditionnel des actifs libellés en dollars. Les économistes prédisent que le budget présidentiel fera exploser la dette nationale américaine. Cette perspective inquiète les marchés financiers internationaux.
Les analystes d’Unicredit confirment cette tendance : « Le dollar américain est le grand perdant de cette année avec une baisse de 10% face aux autres monnaies ». Ils attribuent cette chute aux inquiétudes concernant les politiques trumpistes. L’euro profite de cette situation en progressant de 5% sur la même période.
David Morrison, analyste senior chez Trade Nation, explique les causes de cette débâcle. « Les tarifs douaniers de Trump, la perception chaotique de son administration et les préoccupations sur la dette américaine ont fait chuter le dollar », précise-t-il. Cette combinaison de facteurs érode la confiance des investisseurs internationaux.
Les tensions commerciales alimentent cette crise monétaire. Trump a engagé des disputes commerciales avec la Chine, le Mexique et le Canada. Ces conflits ont culminé avec l’annonce de tarifs douaniers massifs lors du « Liberation Day ». Cette mesure a provoqué une vente massive d’actifs américains en avril.
La politique monétaire américaine amplifie la faiblesse du dollar. Les investisseurs anticipent des baisses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale. Trump critique régulièrement Jerome Powell, le président de la Fed, pour ne pas réduire les coûts d’emprunt. Cette pression politique fragilise l’indépendance de la banque centrale.
Les marchés boursiers reflètent cette instabilité. L’indice S&P 500 a chuté de 10% en deux jours lors de la crise d’avril. Cette correction représente la pire semaine depuis 2020. Cependant, les marchés ont rebondi rapidement grâce à une pause de 90 jours sur les tarifs douaniers.
Cette volatilité révèle les contradictions de la politique économique américaine. Les investisseurs parlent du « Taco trade », acronyme signifiant « Trump Always Chickens Out » (Trump recule toujours). Cette expression illustre l’imprévisibilité présidentielle qui déstabilise les marchés.
Paradoxalement, les marchés européens surperforment leurs homologues américains. Le S&P 500 n’a progressé que de 5% en 2025, contre 7% pour le Stoxx 600 européen. L’Allemagne affiche même une hausse de 20% avec son indice DAX. Cette inversion des performances traduit la perte d’attractivité américaine.
Les secteurs technologiques américains subissent des fortunes diverses. Meta progresse de 25% grâce à ses investissements en intelligence artificielle. Apple chute de 20% en raison des craintes sur les tarifs chinois et son retard dans l’IA. Ces écarts illustrent l’impact sectoriel des politiques commerciales.
L’or profite de cette instabilité monétaire. Le métal précieux a bondi de 25% depuis janvier, confirmant son rôle de valeur refuge. Les investisseurs se tournent vers cet actif face aux incertitudes sur le dollar.
Cette crise du dollar marque un tournant géopolitique majeur. Elle remet en question la domination monétaire américaine établie depuis les accords de Bretton Woods. Les conséquences dépassent le simple cadre économique pour toucher l’influence géopolitique mondiale des États-Unis.