La Guinée connaît actuellement une vaste opération d’assainissement au sein de sa direction générale des douanes.
En effet, onze hauts responsables douaniers, dont le directeur général des douanes Moussa Camara et son adjoint Macky Agreby Diallo, ont été placés sous mandat de dépôt.
Ils sont accusés de détournement de fonds s’élevant à plus de 700 milliards de francs guinéens, soit environ 76,7 millions d’euros.
L’enquête menée par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a mis en lumière un système sophistiqué de détournement impliquant plusieurs échelons de l’administration douanière.
Les accusations portées sont particulièrement graves : faux et usage de faux, corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et complicité.
Selon les premiers éléments de l’investigation, les mis en cause auraient orchestré un réseau parallèle permettant de contourner le système officiel de paiement au guichet unique, privant ainsi l’État de ressources substantielles.
Pour rappel, le nouveau régime a fait de la lutte contre la corruption l’une de ses priorités, dans un pays où ce fléau est considéré comme endémique.
Toutefois, cette opération suscite des réactions contrastées au sein de la société guinéenne.
Si certains y voient un signal fort dans la lutte contre la corruption, d’autres, notamment dans les rangs de l’opposition, dénoncent une possible instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Le général Doumbouya a pourtant assuré qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières », une promesse qui résonne particulièrement dans le contexte actuel.