Douanes : le crédit d’enlèvement passe de 50 à 100 millions de FCFA, coup de gueule d’Assale Tiemoko

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La récente décision de la direction des douanes, prise sans large consultation, d’augmenter le crédit d’enlèvement des PME ivoiriennes dans le secteur du transit, en le faisant passer de 25 millions à 50 millions, menace directement la survie de plus de 70 % de ces entreprises et condamne des milliers de travailleurs au chômage, d’après le Député de la nation Assale Tiemoko.

Depuis le début de l’année, de nombreuses PME de transit ont déjà interrompu leurs activités, témoignant d’une situation alarmante.

Cette mesure, en définitive, favorise l’émergence de PME créées par des multinationales et d’anciens agents des douanes, désormais transitaires, au détriment des petites structures locales qui font la richesse de notre tissu économique.

Selon Assale Tiemoko, annoncer une telle décision à la mi-décembre pour une application immédiate au 1er janvier, sans laisser aux PME un délai suffisant de 6 à 12 mois pour s’adapter, illustre une volonté manifeste d’exclure les petites entreprises.

Ce choix s’apparente à une invitation à céder tous les marchés aux puissants du secteur, au détriment de l’entrepreneuriat local et de l’emploi.

« DÉCLARATION DU SYNAT-CI DEVANT LA PRESSE SUR LE PROJET DU SECOND RELEVEMENT DU CREDIT D’ENLEVEMENT ET DE LA CAUTION EXIGES AUX COMMISSIONNAIRES EN DOUANE AGREES (CDA)

Mesdames et Messieurs les journalistes,
Chers partenaires sociaux,
Chers collègues tous dirigeants de sociétés de transit,

Le Syndicat Autonome des Transitaires de Côte d’Ivoire (SYNAT-CI), soucieux de l’avenir de la corporation dont il a librement pris la décision de porter la voix, va s’illustrer une fois de plus en tirant la sonnette d’alarme pour porter à la connaissance du public, une situation qui, si on n’y prend pas garde, signera la mort programmée de plusieurs petites et moyennes entreprises ivoiriennes du secteur du transit douane, et privera des milliers de familles de leurs sources de subsistance.

1. Le contexte de notre action

Le 19 décembre 2024, la Direction Générale des Douanes (DGD) prenait la décision par la circulaire n° 2334 de relever de 25 à 50 millions de francs cfa le niveau du crédit d’enlèvement minimum exigé pour exercer la profession de commissionnaire en douane agréé (CDA).

Aujourd’hui, c’est-à-dire, juste un an après cette augmentation dont les séquelles sont encore béantes, elle projette de mettre en exécution un projet d’une seconde augmentation, en portant ledit crédit à 100 millions et la caution à 50 millions de fcfa, soit augmentation arithmétique de 400% pour le crédit et de 100% pour la caution en espace d’un an. Elle envisage aussi de dessaisir les assurances de cet accompagnement et ne fonctionner exclusivement qu’avec les banques.

Nous rappelons à toutes fins utiles que notre organisation syndicale, quoique benjamine mais légalement constituée et ampliataires des circulaires de la Direction Générale des Douanes jusqu’en décembre 2025 n’a malheureusement pas été associée aux travaux qui ont conduit à la production de la circulaire numéro 2334 de la Direction Générale des Douanes. Chose que nous avons visiblement dénoncée par courrier adressé à la Direction générale des douanes et par voie de presse. Cette décision, prise sans concertation véritable avec l’ensemble des acteurs du secteur, et malgré nos multiples interpellations, continue de faire ces effets sur plusieurs PME nationales de notre domaine d’activité.

2. Le SYNAT-CI invite au dialogue et à la concertation

Nous indiquons ici que l’article 38 du Code des Douanes (loi n°2022-975) demande à l’administration douanière de dialoguer avec tous les partenaires du le secteur privé avant toute réforme majeure. Or, le SYNAT-CI, pourtant organisation légalement constituée, ampliataires et représentative de 303 membres, a été exclu des discussions au profit d’organisations liées à des groupes étrangers.

3. Nos propositions

Face à cette situation, le SYNAT-CI propose des solutions réalistes et constructives :
1. Mettre en place un cadre de concertation inclusif ;
2. Reporter toute augmentation éventuelle du crédit d’enlèvement et de la caution à fin 2028 ;
3. Encourager les banques à faciliter les cautionnements ;
4. Renforcer la formation et le contrôle interne pour réduire les risques de recouvrement.
5. Notre appel au gouvernement

Le SYNAT-CI Lance un appel solennel au Premier ministre, au ministre des Finances et du Budget, ainsi qu’à toutes les autorités concernées, afin qu’ils entendent la voix des moins forts qui constituent la pépinière des champions nationaux de demain. Nous ne demandons pas des faveurs, mais la justice et l’équité. Nous voulons participer à la modernisation du secteur, mais pas être sacrifiés au nom d’une politique qui exclut les nationaux.

5. Conclusion 

Nous, Petites et moyennes entreprises, sommes des acteurs du développement. Nous contribuons à la mobilisation des recettes, à la fluidité du commerce extérieur et à la création d’emplois. Nous avons mal de n’être pas écoutés et d’être exclus des décisions impactant le système économique de notre propre pays. Que notre plaidoyer de ce jour parvienne au Premier ministre qui, nous le savons tous, est un homme épuisé d’un sens élevé de la conciliation.

Fait à Abidjan, le 06 Novembre 2025

Le Secrétaire Général du SYNAT-CI

Ferdinand BEIHA ».

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