Les cours du pétrole ont encore reculé mardi 5 août 2025, minés par la perspective d’un déséquilibre entre l’offre et la demande de brut, et peu ébranlés par les menaces répétées de Donald Trump à l’encontre de l’Inde.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre 2025, a perdu 1,66% à 67,64 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en septembre 2025, a lâché 1,70% à 65,16 dollars.
« Il s’agit d’une convergence de facteurs baissiers liés aux préoccupations concernant la demande », résume auprès de l’AFP Stephen Schork, de The Schork Group.
Le marché pense que « l’offre mondiale pourrait dépasser la demande d’ici la fin de l’année, ce qui pourrait entraîner une accumulation des stocks », explique John Plassard, analyste chez Cité Gestion, notamment en raison des hausses récentes des quotas de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).
Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547.000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » prévu en août 2025.
Autre point d’inquiétude vis-à-vis de la demande, selon M. Schork, le marché s’est retrouvé face à « une série de mauvaises nouvelles » sur le plan économique, notamment aux Etats-Unis, premier pays consommateur d’or noir.
Le vendredi 01 août 2025, des chiffres officiels ont montré une dégradation des conditions sur le marché du travail américain ces derniers mois.
L’activité dans les services a, elle, reculé au mois de juillet 2025, à un niveau plus faible qu’anticipé par les analystes, selon l’indice publié mardi par la fédération professionnelle ISM.
Les opérateurs ont par ailleurs fait fi des nouvelles menaces du président américain sur l’Inde, avec une possible augmentation de la surtaxe de 25% qu’il prévoit de mettre en place à l’encontre du pays.
Donald Trump reproche à New Delhi d’acheter de « grandes quantités de pétrole russe » et de ne pas se soucier « du nombre de personnes qui sont tuées en Ukraine par la machine de guerre russe ».
« Si l’Inde cesse d’importer du pétrole russe, cela rendrait beaucoup plus difficile pour la Russie de vendre son pétrole et réduirait l’approvisionnement mondial », affirme Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.
« Le marché (…) a compris qu’il s’agit simplement d’une tactique de négociation de Trump et qu’il met rarement ses menaces à exécution », commente toutefois M. Schork.
Avec AFP