Donald Trump exclut l’Afrique du Sud du prochain G20 : Prétoria est claire et annonce…

Afrique du Sud prochain G20

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Une exclusion sans précédent en provenance des États-Unis vient de frapper l’Afrique du Sud concernant le prochain G20. Mercredi 26 novembre 2025, Donald Trump a en effet décidé de priver Prétoria d’une place au sommet du G20 prévu en décembre 2026 à Miami.

Depuis la création du forum il y a plus de deux décennies, aucun État membre n’avait subi pareil traitement. Le président américain a formulé son annonce sur Truth Social, son réseau préféré.

La tension couvait depuis le sommet de Johannesburg. Les 22 et 23 novembre derniers, l’Afrique du Sud assurait pour la première fois de son histoire la présidence du G20. Washington a boycotté l’événement. Aucun représentant américain de haut niveau n’a fait le déplacement. Ni Trump, ni son vice-président J.D. Vance, ni les secrétaires d’État Marco Rubio et au Trésor Scott Bessent. Une absence remarquée pour la première puissance mondiale.

Le différend porte sur un protocole contesté. Trump affirme que Cyril Ramaphosa aurait refusé de transmettre la présidence du G20 à un représentant de l’ambassade américaine lors de la cérémonie de clôture. « L’Afrique du Sud a montré au monde qu’elle n’était pas un pays digne d’être membre de quoi que ce soit », a-t-il déclaré. Le président américain a également annoncé la suspension immédiate de toutes les aides et subventions destinées à Prétoria.

La réponse de l’Afrique du Sud face à la menace des États-Unis sur le prochain G20

La réponse sud-africaine ne s’est pas fait attendre. Le bureau de Ramaphosa a qualifié cette décision de mesure punitive. « Il est regrettable qu’en dépit des efforts du président Ramaphosa et son gouvernement, et de leurs nombreuses tentatives de faire repartir les relations avec les États-Unis, le président Trump continue d’appliquer des mesures punitives contre l’Afrique du Sud, basées sur de la désinformation », précise le communiqué officiel.

Prétoria a fourni sa version des faits. Mardi 26 novembre, l’Afrique du Sud a transmis les instruments de la présidence du G20 à un officiel de l’ambassade américaine lors d’une cérémonie discrète au ministère des Affaires étrangères. Le protocole aurait donc été respecté malgré l’absence de délégation américaine au sommet. Bref, un malentendu devenu crise diplomatique.

L’Afrique du Sud rappelle son statut juridique. Le pays détient une adhésion permanente au G20. Aucun membre du forum n’a besoin d’invitation pour participer aux réunions.

« L’Afrique du Sud est un pays souverain, constitutionnel et démocratique et n’apprécie pas les insultes venant d’un autre pays concernant son statut de membre et sa capacité à prendre part à des tribunes mondiales », déclare la présidence sud-africaine. Prétoria annonce qu’elle participera à toutes les réunions du G20, quelle que soit la position américaine.

Les accusations de Trump dépassent le simple protocole diplomatique. Le président américain dénonce ce qu’il appelle un génocide des fermiers blancs afrikaners. En mai dernier, lors d’une rencontre à Washington, il avait confronté Ramaphosa avec une vidéo censée prouver ces persécutions. Ces allégations sont largement contestées par le gouvernement sud-africain et par les observateurs internationaux. Les statistiques officielles ne confirment pas l’existence d’un tel génocide.

Les relations bilatérales se sont détériorées depuis janvier 2025. Dès février, l’administration Trump avait suspendu son aide à l’Afrique du Sud. En mars, Washington est allé plus loin en expulsant l’ambassadeur sud-africain, déclaré persona non grata. Trump reproche également à Prétoria sa plainte pour génocide contre Israël devant la Cour internationale de Justice et sa politique foncière qu’il juge discriminatoire envers les fermiers blancs.

Le sommet de Johannesburg avait pourtant été salué comme un succès par plusieurs observateurs. Les dirigeants du G20 ont adopté une déclaration sur la crise climatique et d’autres enjeux mondiaux. Les États-Unis ont refusé de signer ce texte. Enfin, cette absence n’a pas empêché plusieurs entreprises et organisations américaines de participer aux activités annexes comme le B20 ou le G20 Social.

L’exclusion annoncée par Trump soulève des questions juridiques. Le G20 fonctionne sur le principe du consensus entre ses membres. Une exclusion unilatérale par le pays hôte n’a jamais été testée. Les autres membres du forum devront se prononcer sur cette situation inédite. Certains pourraient soutenir l’Afrique du Sud par solidarité avec le multilatéralisme.

Le sommet de Miami doit se tenir au Trump National Doral Miami, un complexe de golf appartenant à la famille du président américain. Cette localisation avait déjà suscité des interrogations sur les conflits d’intérêts potentiels. L’exclusion de l’Afrique du Sud ajoute une controverse supplémentaire à l’organisation de cet événement.

Ramaphosa mise sur la diplomatie multilatérale pour maintenir la place de son pays. L’Afrique du Sud compte sur le soutien des autres membres du G20 pour faire valoir ses droits. Le prochain rendez-vous se tiendra dans moins de treize mois. D’ici là, les positions pourraient évoluer selon les pressions internationales et les développements politiques aux États-Unis.

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