L’ex-Première dame des Etats-Unis Melania Trump soutient fermement le droit à l’avortement dans ses mémoires à paraître, une prise de position inattendue, contrastant avec son époux Donald Trump sur cette question clé de l’élection présidentielle américaine, selon le « Guardian ».
«Pourquoi quelqu’un d’autre que la femme elle-même aurait le pouvoir de déterminer ce qu’elle fait de son corps? Le droit fondamental à la liberté individuelle dont dispose une femme (…) lui donne l’autorité d’interrompre sa grossesse si elle le souhaite», écrit-elle dans des bonnes feuilles révélées le 2 octobre 2024 par le quotidien britannique.
Les femmes doivent être «libres de toute intervention ou pression de la part du gouvernement», insiste l’épouse du candidat républicain.
«Restreindre le droit d’une femme à choisir d’interrompre une grossesse non désirée est identique au fait de lui interdire de contrôler son propre corps. J’ai eu cette conviction pendant toute ma vie d’adulte», ajoute-t-elle, selon le journal britannique, qui explique avoir eu accès à une copie de ses mémoires.
Dans une vidéo en noir et blanc diffusée le 3 octobre 2024 , Melania Trump, qui est en pleine promotion avant la sortie du livre, est plus évasive.
«La liberté individuelle est un principe fondamental que je protège, sans aucun doute. Il n’y a aucune place pour le compromis dans ce droit essentiel qu’ont les femmes dès leur naissance. Qu’est-ce que cela veut vraiment dire, ‘Mon corps, mon choix?’», demande-t-elle, en reprenant le grand slogan de la lutte pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
La question de l’avortement est centrale dans le duel du 5 novembre opposant Donald Trump à la vice-présidente démocrate Kamala Harris.
L’ancien président considère que chaque Etat doit être libre de décider lui-même d’éventuelles restrictions concernant l’avortement.
De nombreux Etats du sud ont interdit ou sévèrement restreint les interruptions volontaires de grossesse depuis que la Cour suprême a dynamité en juin 2022 une jurisprudence qui protégeait ce droit à l’échelle de tout le pays.
Le candidat républicain s’est souvent félicité d’avoir contribué à cette décision en nommant trois juges conservateurs à la Cour suprême pendant son mandat.
Alors que l’opinion publique est majoritairement favorable au droit à l’avortement, Donald Trump a toutefois quelque peu ajusté son positionnement sur la question.
Le candidat républicain tente désormais de se présenter en défenseur des « droits reproductifs« , ce qui lui vaut d’être accusé par les conservateurs d’avoir trahi le mouvement anti-avortement.
Kamala Harris fait campagne vigoureusement sur la défense du droit à l’IVG et, selon les sondages, est jugée beaucoup plus crédible que son rival sur le sujet.
Avec AFP