C’est un défi à la mesure de son altruisme que le Burkina Faso s’apprête à relever. Terre de générosité, le pays des hommes intègres compte bien faire mentir les pronostics en matière de don de sang.
L’objectif ? Atteindre la barre symbolique des 235 928 poches récoltées au cours de l’année 2024.
Un chiffre vertigineux, qui tranche avec les modestes performances passées. En termes de don de sang en 2023, ce sont en effet 135 818 prélèvements qui ont pu être réalisés sur l’ensemble du territoire national.
Un bilan encourageant, mais encore loin du compte pour un pays confronté à une forte prévalence de l’anémie infantile et des complications hémorragiques de l’accouchement.
C’est ce constat alarmant qui a poussé le ministre de la Santé, Lucien Robert Kargougou, à lancer un appel vibrant à la mobilisation citoyenne.
« Je voudrais que nous nous engagions pour des dons volontaires et réguliers », a-t-il martelé, fixant la barre de l’exploit à atteindre selon les critères de l’Organisation mondiale de la Santé.
Un défi qui ne manque pas de souffle, quand on sait que les principaux bénéficiaires de ces dons restent les enfants de moins de cinq ans et les femmes en âge de procréer.
Soit près de 60% des transfusions réalisées dans le pays, rappelle le ministre. Une urgence vitale qui ne peut plus attendre.
Mais pour y parvenir, le Burkina Faso devra compter sur la fidélité de ses donneurs réguliers.
Un noyau dur qui a atteint près de 30% des volontaires en 2023, frôlant le seuil critique fixé par les autorités sanitaires. Un socle sur lequel il faudra bâtir pour espérer changer la donne.
Le pari est osé, mais à la hauteur de l’enjeu : permettre à ce pays meurtri par les affres du paludisme et de la mortalité maternelle d’entrevoir un nouveau modèle de solidarité.
Une utopie à portée de bras, pour peu que chaque Burkinabè soit prêt à retrousser les manches et tendre le sien. Le compte à rebours est lancé.
Retrouvez l’essentiel de l’actualité sur notre compte Tiktok.